Je restais muette devant la porte de Simon. Je m'étais préparée à toutes les disputes possibles, mais j'avais complètement ignoré l'hypothèse ou il ne voudrait même plus me parler. Je voulais vraiment m'expliquer avec lui, et par dessus tout je ne voulais pas le perdre, car Simon était vraiment quelqu'un de bien qui ne méritait pas de souffrir à cause de moi.Je frappais à nouveau. Aucune réponse.
- Simon, s'il te plaît ouvre moi..
Mon ton était presque suppliant. Plus le temps passait, plus le silence derrière la porte me pesait sur le cœur, et plus je me rendais compte que je tenais vraiment à Simon.
- Simon, il faut qu'on en parle.. Laisse moi au moins t'expliquer.
Toujours rien.
-Je n'ai jamais voulu que tout ça arrive, tu sais.. Simon je tiens vraiment à toi, je partirais pas avant qu'on ai parlé.
Je n'entendais toujours rien, et le désespoir commençait à me gagner.Je posais ma tête contre la porte, attendant que Simon change enfin d'avis. Je restais comme ça environ dix minutes avant d'entendre enfin des bruits de pas dans l'appartement. Je me redressais et attendis.
La porte s'ouvrit lentement, et Simon apparut dans l'encadrement de la porte. Il avait l'air dévasté, et le voir dans cet état me fendait le cœur. Le pire était de me dire que c'était entièrement ma faute si Simon était aussi triste. J'essayais de capter son regard,mais il évitait de croiser le mien. Il se décala légèrement, pour que je puisse entrer. J'avançais dans l'appartement, et attendit qu'il me dise ou aller. Il m'indiqua alors le salon. On pouvait sentir la tension dans la pièce. Il s'assit sur le canapé, et je l'imitait, m'asseyant à l'autre extrémité. Je n'osais même pas me rapprocher de lui.
Il régnait un silence de plomb dans la pièce, et il n'avait pas l'air plus décidé que moi à parler. Je ne savais absolument pas par quoi commencer. Je m'accordais un temps de réflexion, pensant que le silence était peut être nécessaire à Simon pour digérer les évènements.
Je passais en revue la pièce, même si je la connaissais déjà presque par cœur. J'aimais beaucoup l'appartement de Simon, car il était calme et lumineux. Quand on était ici, on avait l'impression que rien de mal ne pourrait arriver, que l'on serait toujours heureux et protégé des malheurs de l'extérieur. Et pourtant, c'était moi qui avait ramené la tristesse dans ce havre de paix.
Je posais mon regard sur Simon. Il avait l'air désemparé, et fixait ses mains. Je me décidais enfin à briser le silence.
-Je suis désolée.
- Je sais.
- Je savais pas qu'il allait débarquer comme ça, et qu'il allait faire tout ça..
- Qu'est ce que tu entends par « tout ça » ?
- Tu sais bien, qu'il rentre comme une tornade chez moi. Et je n'aurais pas du te dire de rentrer chez toi, mais je ne savais pas comment gérer la situation. Je le connais et je sais comment il est quand il est énervé, surtout pendant une de ses crises, et je ne voulais pas qu'il te fasse du mal.
- Un peu raté pour ça, dit-il en désignant son arcade.
Je ne l'avais pas remarqué jusqu'ici, mais elle était gonflée et saignait encore un peu.
- Je m'en veux tellement Simon, si tu savais..
- Pourquoi ?
- Eh bien, si je ne lui avais pas parlé de toi au téléphone, il ne serait jamais revenu, et il ne t'aurait jamais fait de mal.
Je ne pus m'empêcher de remarquer un léger changement dans son regard.
- Sacha, tu m'avais parlé de sa lettre. Et si il était vraiment sincère, comme je le pensais, il serait revenu tôt ou tard. Ce n'était qu'une question de temps.
- Peut être, mais s'il était revenu plus tard, ou plus tôt, enfin si je ne l'avais pas énervé en lui parlant de toi rien de tout ça ne serait arrivé.
- C'est pas grave.
C'est pas pour ça que tu es fâché ?
- Je ne suis pas fâché Sacha, dit-il avec un demi sourire sur les lèvres. J'ai juste un peu peur de ce que tu va faire maintenant qu'il est revenu.
J'allais lui répondre, mais me ravisait lorsque je me rendais compte que je n'avais aucune réponse. Je restais immobile sur le canapé, comme paralysée.
- A vrai dire, je n'en sais strictement rien..
- Ce n'est pas vraiment une surprise.
- Simon, je vais être complètement honnête avec toi.
Il hésita un instant puis acquiesça.
- Certes, j'ai encore des sentiments pour lui, après ce que j'ai vécu avec lui je pense que tu peux le comprendre. Mais j'en ai aussi beaucoup pour toi, énormément même.
- Sacha..
- Je sais que la situation est particulière, mais je ne veux surtout pas que tu pense ne serait ce qu'une seconde que je ne ressens rien pour toi car..
- Sacha je t'aime.
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bipolar love
Lãng mạn"2010. L'année où tout a basculé. L'année où je l'ai rencontré, où j'ai entamé ma chute. " Cette histoire est purement fictive, et toutes les descriptions de maladie sont le fruit de mon imagination et ne sont pas forcément (voir absolument pas) v...