III.

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« Professeur ! Les deux élèves ont été vus la veille. Des signaux magiques ont été repérés au niveau d'une des ruelles de Londres en plein jour. Nous avons suivi toute la journée les deux sorciers et il s'est avéré en fin de compte qu'ils ne sont autres que Potter et Malfoy. Ils sont chez Nick Glorden depuis quatre jours», affirma l'espion.

Dumbledore lâcha un rire franc. Il tapota l'épaule de son allié, le remercia puis le laissa se donner à ses occupations. Le sorcier, lui remit son rapport, prit poliment congé et quitta sans demander son reste le bureau du directeur.

Leurs plans avaient marché comme prévu, le faux couple avait exactement réagi comme les membres de l'Ordre l'avaient prédit. Potter n'était pas facile à dompter; un lion, le choixpeau avait eu raison de le placer dans la maison des Gryffondor. Le directeur contacta son adjoint, l'invitant ainsi à venir le rejoindre dans l'immédiat.

Un livre dans une main et sa baguette dans l'autre, Dumbledore souriait fièrement. Ses yeux observaient minutieusement les mots couchés sur le papier d'une des feuilles du manuscrit afin de pouvoir comprendre la signification de chaque. Pour la première fois depuis des lustres, le directeur semblait impatient; il tentait de faire passer le temps par n'importe quel moyen, tantôt la lecture, tantôt la magie. Albus avait eu le temps de lire une infinité de livres sorciers mais aussi moldus, ce n'était guère ce qui manquait. C'était même dans le cadre d'une étude psychologique qu'un certain psychologue moldu avait menée, que le directeur de l'établissement magique décida de suspendre exceptionnellement la loi du transplantée au sein de Poudlard. Bien que les élèves soient libres de trans-planer pendant la journée, le soir, par contre, après le couvre-feu, tout redevenait normal; l'impossibilité de quitter le château en usant de cela était à nouveau de retour, et donc, les professeurs n'avaient pas à s'inquiéter.

Le projet n'avait été mis en place qu'une dizaine de jours plus tôt qu'ils se retrouvaient déjà avec deux élèves de dernière année enfuis quelque part à Londres, quatre jours seulement après le premier essai.

"Deux abrutis d'adolescents égocentriques et complètement irresponsables." Fit remarquer Rogue d'une voix claire et dénudée d'émotions, comme à son habitude.

C'est après cet incident que l'étude s'arrêta, laissant le calme qu'imposait la loi régner à nouveau dans les locaux du château scolaire.

Pourtant, Dumbledore avait l'air heureux, ravi même; ses plans avaient marché à la perfection, les deux bambins avaient réagi exactement comme il l'avait prévu. Harry Potter était peut-être futé, mais Albus Dumbledore l'était bien plus; il pouvait le cerner.

« Eh bien, Dumbledore, vous êtes extrêmement doué ! Comment avez-vous deviné pour Nick ? Demanda le père Malfoy toujours aussi ébahi par la rapide découverte de son ami.

- Nuances, ce n'étaient point mes déductions mais celles de Severus. Hormis mademoiselle Granger et monsieur Weasley, Harry n'a jamais été aussi proche d'une personne comme il l'a été avec le jeune Nick. Même que ce dernier semblait succomber aux charmes de notre survivant !

- Potter est très proche de ses amis, comment aller à Londres sans rendre visite à son très cher Nick ? C'était bien trop prévisible», déduit le professeur Rogue, les doigts crispés autour de la poignée de sa tasse de thé qui fulminait depuis quelques minutes déjà.

Il en buvait quelques gorgées quand il n'était pas occupé à faire tourner le petit ustensile dans le liquide fumant.

« Les Dursley ? Hors de question. Demander de l'aide au Chaudron Baveur ? Encore pire. Alors, il a décidé d'aller se réfugier chez Glorden pour quelque temps, dans l'espoir d'obtenir une trêve et donc d'échapper à nos obligations», conclut Severus Rogue avec noblesse et sérénité. Il parlait comme si c'était la chose la plus banale qui soit.

Juste le temps d'un mensonge.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant