III

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31 décembre. 365ème et dernier jour de l'année (ou 364ème tous les quatre ans).

La plupart des Hommes se préparaient à fêter le nouvel an. Encore une fête qui ne m'intéressait guère. Pourquoi fêter une nouvelle année quand on a aucune idée de ce qu'il va pouvoir se passer sur le globe durant les douze prochains mois ?

Cette célébration se fait depuis l'Antiquité, soit 3500/3000 ans avant J.C, la signification de ce jour n'a pas toujours été la même qu'aujourd'hui.

Par exemple pour l'Égypte Antique, ce jour était symbolisé par la crue du Nil, qui était vitale pour les Égyptiens car cela permettait la dépose de limon sur les cultures, ce qui était un présage de bonne récolte. Cette date était donc un renouveau bénéfique.
Le Jour de l'An était aussi l'occasion de faire des offrandes aux dieux et plus spécifiquement à Rê, dont le jour de sa naissance est supposé tomber ce jour.

Pour la Babylone Antique le nouvel an était la fête principale des babyloniens durant laquelle les prêtres de chaque cité entraient dans leur temple et emmenaient en procession leur Dieu tribal vers le temple principal de Tammouz à Babylone. Ce jour était marqué par des rites orgiaques et sexuels.

Cette célébration n'a pas toujours été le 31 décembre. Autrefois fêté en Mars puis le jour de Noël ou de Pâques.

Au jour d'aujourd'hui le nouvel an est une fête qui se finit, la plupart du temps, entouré de bouteilles d'alcool vides et de personnes éméchés, qui ne savent plus trop ce qu'elles font là ou qui regrettent tout simplement leur soirée. C'est aussi le jour de l'année ou le taux de suicide est le moins élevé, le jour où certaines personnes se remettent en question ou se posent des résolutions, qui une fois sur deux ne sont pas tenue. En clair, ce jour signifie beaucoup pour une grande partie de la population Terrienne. Pour ma part ce jour ne signifie rien.

Après avoir réfléchis des différentes cultures et signification du jour d'aujourd'hui, je décidais de me lever de mon lit. Je m'étirais durant plusieurs secondes avant de me glisser hors de ma couette et me mettre débout. Une migraine atroce m'avait envahi la boîte crânienne. J'avais encore une fois passé la veille à l'un des bars de la ville. Depuis ces deux dernières semaines, je passais mes soirées à ça, dans l'unique but de recroiser Leïla. Je ne savais même pas quand l'envie de la revoir m'avait traversé l'esprit mais je m'en fichais totalement, je le voulais et dieu seul sait que ce n'était pas souvent. Enfin quand je dis dieu seul sait il s'agit pour moi d'une expression car je ne faisais pas parti des gens croyants. Je n'avais aucun mal avec le fait qu'une personne soit croyante mais moi je ne l'étais definitivement pas.
Je marchais jusqu'à la cuisine et ouvris le deuxième placards suspendu à gauche de la seule et unique fenêtre de la pièce. Je pris de quoi calmer la douleur qui jusqu'ici était resté tout de même supportable mais vraiment gênante. J'avalais le comprimé après m'avoir rempli un verre d'eau et partis m'habiller pour le travail. En ce moment mon manque de concentration et mes retards jouait contre moi dans le domaine professionnel.. J'avais déjà été avertis par mon patron, un obèse ingrat qui ne pensait qu'à son argent et ses prostituées. Dans les bureaux une rumeur courait concernant ce dernier, apparemment il aurait débuté sa carrière avec de l'argent sale, on raconte qu'il était la tête d'un trafic de jeunes filles mineurs venant des pays de l'est dans les années 90. Je n'étais pas du genre à croire aux "on dit" donc je n'avais jamais vraiment fais attention à ça.

Je me dirigeais vers mon dressing et enfilais une chemise, un pantalon noir et une veste de blazer. La cravate sera pour un autre jour.. Et je partis mettre mes chaussures en vitesse avant de quitter mon appartement. Ma sacoche de travail à la main, je me dirigeais vers la station de métro la plus proche, aujourd'hui il y avait plus de monde qu'habituellement. Le jour de l'an n'y était pas pour rien. Une bonne nouvelle ? Il n'y aurait quasiment personne au bureau ce jour car beaucoup avaient préférer prendre leur congé pour être en familles. Je pourrais donc mieux me concentré, ce qui m'enchantait beaucoup. Je devais me rattraper de ces derniers jours de travail et je comptais le faire le plus vite possible même si cela voulait dire que je devrais rester des heures supplémentaires au bureau. Après tout, qu'est ce que je pouvait faire de mieux que de travailler ? Un métro arriva et je m'engouffrais dedans. Il me restait désormais 14 minutes avant d'être en retard, compliqué mais faisable.

J'étais adossé à l'une des parois du métro et observais les différente personnes qui était en face de moi. Plusieurs hommes d'âge mûr lisaient leur journal comme chaque jour. Il y avait quelques adolescents, écouteurs dans les oreilles qui ne fixaient pas de but bien précis et une mère avec ses deux enfants qui semblait ramener les courses chez elle. Je pensais automatiquement à ma mère, Patricia. Elle aussi prenait le métro pour faire les courses, elle n'avait jamais eu assez d'économie pour passer son permis de conduire étant jeune et au fil des années n'avait jamais pris le temps. Je me demandais si depuis que j'étais partis, il y a 11 ans, elle l'avait enfin passé. Je soupirais de lassitude et regardais une nouvelle fois ma montre. 9 minutes. Il restait 2 stations avant la mienne. Je ne devais vraiment pas être en retard aujourd'hui, sinon s'en serait fini pour moi et je ne pouvais vraiment pas me le permettre. Retrouvez un travail me prendrait des semaines, surtout dans ce secteur de la ville. C'est fini je devais arrêter de veiller le soir dans les bars et me reprendre en main au plus vite car à quoi bon retrouver une femme qui ne compte pas pour moi pour au final perdre mon travail qui compte plus que n'importe quoi ? Elle ne se souvenait sûrement même pas de moi après sa cuite. Le seul souvenir qu'elle pouvait avoir de moi c'est un idiot qui traverse la rue sans regarder de gauche à droite. Elle avait peut être même oublie ce moment aussi.. Je regardais de nouveau ma montre. 6 minutes.

J'arrivais à ma station et sortie la plus rapidemment possible afin d'éviter de me faire écraser les pieds ou de me faire projeter contre quelqu'un, qui souvent n'était pas une magnifique femme mais un vieille homme à l'odeur forte de transpiration. Avouez le, on a tous connue ce moment dans le métro ou bus. Si ce n'est pas le cas, vous mentez. Une fois sortie de la station j'accelerais le pas un peu plus, j'étais à la limite de trottiner. Je devais vraiment être ridicule, je ne savais même pas pourquoi j'avais cette réaction pour mon emploi. 4 minutes.

Je traversais la dernière rue qui me séparait du bâtiment.

3 minutes.

Je vis une personne tomber brusquement sur le sol.

2 minutes.

Je passais devant la personne qui avait plus que du mal à respirer normalement.

1 minute.

Je le dépassais sans lui jeter un regard de plus.

9 heures.

J'étais enfin devant mon bureau.

Emptiness | Justin Bieber |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant