XIV

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Je me tiens devant le bureau de mon potentiel directeur, au coté de John.. ou peut être Simon.. Je ne me souviens pas parfaitement de son prénom et je m'en fiche totalement à vrai dire. Je ne sais pas ce qu'il fait ici, j'étais sensé avoir un entretien pour pouvoir décrocher une formation de comptable, qui me ferait sortir de cette prison qui est mon foyer. Nous nous regardons à tour de rôle, il semble être aussi perdu que moi, jusqu'à ce que l'homme d'une trentaine d'année prenne la parole.

"Vos candidatures ont été celles que j'ai préféré et je n'arrive pas à vous départager. C'est pourquoi je vous ai contacté aujourd'hui pour évaluer vos capacités."

Je suis choqué de ce que je viens d'entendre, il est hors de question que je retourne au foyer à cause de quelqu'un. J'ai travaillé fort ces 3 dernières années pour arriver au niveau que j'ai aujourd'hui et pour éviter ce genre de situation. Un sentiment de haine se propage dans tout mon corps à cet instant présent mais je ne laisse rien paraitre afin de rester discret.

"Vous allez avoir un essai d'une semaine dans mon entreprise, je vous départagerai une fois cela terminé. Vous commencez dès demain, vos horaires sont écrite dans votre contrat qui est actuellement au bureau des ressources humaines. Il se trouve dans le bâtiment d'en face, tout est indiqué. Si vous êtes interessé allez le signer une fois cet entretien fini." il prit une pause de quelques secondes avant de continuer.

"Durant cette semaine vous serez rémunéré à 7.53 euros net. Ce qui équivaut au Smic. Vous ne ferez pas plus de 8 heures et aurez une heure pour manger."

Je ne l'écoute plus depuis plusieurs secondes, je n'arrive toujours pas à croire que je vais être en concurrence avec ce moins que rien. Je ne le veux tout simplement pas.

"Monsieur Bieber ?"

Je sors de ma rêverie instantanément et regarde mon supérieur.

"Ca ne vous pause pas de problème ?" me demande t'il curieusement.

"Absolument aucun."

"Bien alors vous pouvez disposer, j'ai un rendez-vous important dans 5 minutes. Merci de votre attention et votre écoute."

Je le remercie à mon tour, lui donne une poignée de main, je sors rapidement de son bureau et me dirige vers le bureau dont il nous a parlé plus tôt pour allé signer ce fichu contrat. L'autre me suit discrètement. Ma haine est toujours là et devient un peu plus aveuglante chaque seconde passée. Nous sommes désormais dans la rue, il n'y a absolument personne et aucune fenêtre ne donne sur nous. C'est une fois après avoir remarqué ceci que je perds totalement les pédales.

Je me retourne brusquement et empoigne le col du jeune qui me suivait jusqu'à maintenant. Totalement surprit, ce con ne cherche même pas à se débattre. Je le projette contre le mur d'en face et l'empoigne de nouveau avant de le menacer :

"Écoutes moi bien petite merde, tu ne vas pas allé signer ce putain de contrat ou je te jure que je te tue."

J'avais dis ces mots en serrant de plus en plus étroitement son cou. Je vois sa couleur de peau virer petit à petit à une couleur se rapprochant du bleu. J'adore totalement ce moment.

Quelques secondes passent avant que je ne me rende compte de ce que je suis en train de faire. Je le relache subitement et me recule de plusieurs pas. Lui tousse à n'en plus pouvoir, il est au sol. Je le regarde un bref instant avant de recentrer ma chemise et reprendre la direction où j'allais précédemment.

Je suis une nouvelle fois choqué, mais de moi cette fois-ci. Je n'ai pas reussi à me controler. J'inspire profondément avant de rentrer dans le bâtiment, désormais plus rien, ne me fera perdre les pédales. Plus aucun sentiment ne refera surface.

Le lendemain c'est avec peu de surprise que je su que nous n'étions plus deux à vouloir cette formation, mais que je suis désormais le seul et je l'ai donc obtenu.

"JUSTIN !"

Je me réveillais en sursaut. Leila me regardait, paniquée. Je la poussais gentillement pour rendre la distance entre nos deux corps, raisonnable. Je soupirais et m'essuyais le front. J'étais toujours sur la banquette arrière de la voiture, les autres m'avaient finalement laissé pour que je reprenne mes esprits et étaient allés payer nos chambres pour cette nuit. Je ne comprenais pas pourquoi est-ce que j'avais rêvé de ça, c'était il y a 10 ans ! J'avais complétement effacé ça de mon esprit. Cela s'était produit durant ma mauvaise période, une période que j'avais oublié au point de ne plus y penser.

"Est-ce que tu vas bien ?" me demanda Leila en posant sa main contre mon front, "tu es brulant Justin !"

Je repoussais sa main et passai l'une des miennes sur mon visage. Une mèche de mes cheveux tomba devant mes yeux et me remetta en mémoire la nouvelle teinture que j'avais désormais, violet. Je me souvenais avoir lu un jour au foyer que c'était une couleur qu'on accroche à la mélancolie et à la solitude, que violet est la couleur par excellence des rêveurs, des personnes spirituelles plutôt que matérielles et qu'elle a des vertus apaisantes sur les esprits ; elle permet de calmer certaines émotions, de réfréner des colères ou des angoisses. C'est pourquoi j'aimais cette couleur et pourquoi je l'avais choisis pour changer mon apparence.

Je me relevais difficilement de la banquette arrière et m'étirais longuement avant de rejoindre Leila qui m'attendait un peu plus loin vers l'entrée de notre hotel. Je soupirais longuement en repensant à mon cauchemard puis je secouais la tête afin de chasser tous ses souvenirs de mon passé plus sombre encore que mon présent. Je me maudissais d'avoir laisser entrer de nouvelles personnes dans ma vie, je n'aurai jamais du laisser tomber Yovanna, en 3 ans passés avec elle je n'avais jamais eu aucun soucis et c'est maintenant que je me sentais libéré de cette relation qu'on me reprenait cette liberté en devant fuir une personne inconnue qui semblait me vouloir du mal, nous vouloir du mal.

Je suivais Leila jusque notre chambre où je découvris Jake regarder une émission débile à la télévision. Je soupirai une nouvelle fois en découvrant qu'il y avait un seul lit deux places. La chambre était plutôt spacieuse ce qui me rassurait légèrement, ma solitude me manquait déjà et passer quelques jours dans une pièce de neuf mètres carré avec deux autres personnes m'aurait été insupportable.

Je me couchais sur le lit double et me remis en mémoire les explications de Leila. C'était donc elle la soeur de notre patron, je n'arrivais toujours pas à saisir le rapport avec nous mais je comprenais mieux pourquoi elle semblait aussi effrayé, cette personne qui semblait être l'ennemi de son frère, en avait après eux. Ça expliquait aussi pourquoi seul notre entreprise avait été touché par ses meurtres. J'étais tout de même déçu qu'elle n'ai pas su nous dire le nom de ce fumier et ni la raison de sa colère. Pas besoin d'être mentaliste pour deviner qu'elle nous cachait encore quelque chose..

"Reposes toi mon pote demain c'est à ton tour de conduire et on part à cinq heure du mat'."

Je relevais la tête et observais Jake qui me dévisagait en attendant ma réponse. J'hochais la tête et fermais les yeux quelques dizaines de minutes avant de les ouvrir de nouveau. Je n'avais plus sommeil désormais et j'avais besoin de me changer les idées. Je sentis un léger courant d'air provenant de la porte d'entrée  sur ma peau. Je me levais paresseusement et je remarquais que Jake s'était endormi à mes pieds. La porte était entre-ouverte ce qui expliquait ce léger changement de température dans la pièce, je me glissais à l'extérieur et tombais nez à nez avec Leila.

"Oh Leila c'est toi ! Excuse m-

Et c'est sans m'y attendre que ses lèvres se retrouvèrent sur les miennes.

Emptiness | Justin Bieber |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant