Chapitre 2 :

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La Salle de bain était spacieuse, décorée d'une façon moderne. On y retrouvait du gris, du noir et du blanc. Une grande baignoire entourée de petites et grandes bougies étaient à sa droite, douche italienne très sophistiquée à sa gauche. Les lustres illuminaient la salle pendant qu'elle intensifiait la couleur écarlate de ses lèvres, brossa ses cheveux, les attacha en une queue de cheval. Elle se regarda droit dans les yeux. C'était un regard exprimant à la fois son ambition et sa paresse,

- C'est parti.

Poussée par sa soif de la réussite, Emma se tourna vers la porte de son dressing. C'était une pièce divisée en plusieurs placards beiges d'acajou avec une poignée en forme de lion ornée d'or. En ouvrant l'un d'entre eux, elle vit une pile de pantalons de différentes marques de luxe et de haute couture. Elle prit un legging noir Dolce & Gabbana et ouvrit un autre placard où se trouvaient des T-shirts, elle en prit un turquoise avec des bandes blanches. Ses chaussures étaient assorties aux couleurs vives de sa tenue.

Son angoisse, sa fatigue et sa paresse disparurent au moment où elle mit ses écouteurs, sorti de son somptueux chez elle et commença à courir sur la route grise de la résidence où elle habitait

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Son angoisse, sa fatigue et sa paresse disparurent au moment où elle mit ses écouteurs, sorti de son somptueux chez elle et commença à courir sur la route grise de la résidence où elle habitait. L'architecte devait être très fort, il avait réussi à créer une des sept merveilles du monde !

Le soleil brûlant de l'état californien frappait fort sur la verdure que séparait la grande route. D'énormes palmiers se trouvaient à côté de roses multicolores. Des cascades d'eau se mariaient à merveille avec la vue.

Elle était à présent dans leur plage privée et regardait le reflet des rayons du soleil sur la mer. Plus elle courait et plus la musique gagnait en puissance. Pas après pas, le son augmentait. Ses muscles maintenant échauffés commençaient à doubler d'effort. La blondinette sentit le peu de graisse qui l'enveloppait brûler, puis elle sentit des crampes au niveau de ses genoux. Heureusement, la musique l'aidait à ignorer cela qui... Finalement, ne la déplaisait pas tellement.

« On remplace une douleur par une autre. » Disait-elle si souvent.

Tout d'un coup, elle y prit goût. Et puis, tandis qu'elle admirait les vagues sauvages s'abattant sur la rive, la musique commença à disparaître. Camouflée par le son des vagues. Elle se sentit légère comme une plume. Quelle agréable sensation... Tellement agréable qu'elle aurait pu la qualifier d'orgasmique. Le vent faisait flotter ses cheveux. Cette terre, ce sable sur lequel elle appuyait avec tout le poids de son corps... Pour elle, c'était le septième ciel. Ou du moins, ça l'était.

Le léger son des vagues refit surgir sa solitude, sa peur de la défaite, sa mélancolie et son angoisse. Une voix au creux de ses oreilles la hantait. Ce démon ne la lâcha point, l'envahissant complètement avec tout ce dont elle voulait fuir. Ces sentiments sombres qui prenaient toujours le dessus, qui la torturaient et l'empêchaient de vivre.

Accroupie, tremblante et tenant ses mains autour de sa taille, la blondinette criait au secours. Elle hurla si fort qu'elle sentit sa gorge sèche, privée d'eau depuis son réveil, mais personne ne semblait l'avoir entendue. Et si vous voulez tout savoir, ils étaient tous occupés à manger une glace, à nager, à courir où à se bronzer. Chacun étant le centre de son propre petit monde.

Elle était paralysée, recroquevillée sur elle-même, seules ses larmes continuaient à couler. Elle prit son visage entre les paumes de ses mains, sachant que sa douleur était bien plus profonde qu'un simple mal de tête. Elle eut des visions à cet instant d'elle-même, quelques années auparavant, se disputant avec ses parents à propos de son avenir. Elle se revit complètement perdue au milieu de la foule des jeunes adolescents de son lycée. Oh, et, elle visionna son premier cours de violoncelle, ainsi que le jour où elle rencontra April. Puis, elle revit le moment où elle rencontra Quentin. Tout allait si vite ! Elle n'en pouvait plus de ces visions, toutes aussi rapides les unes que les autres. C'était un monde qu'elle n'avait pas choisi, pensa-t-elle. Ces flash-backs étaient incessants, quelque peu torturant, elle en pleura si fort que des cascades de larmes coulèrent de ces beaux yeux.

Elle regarda en face d'elle, purifiée de cette souffrance. Elle se sentait capable de sentir l'odeur fraîche et salée de l'eau en face d'elle, accroupie, les talons aux fesses. Elle imagina le goût salé de cette eau une fois en contact avec ses lèvres. Son regard visant l'horizon.

C'est une autre dimension.

Les enfants construisaient des châteaux de sables et leurs parents leur courraient après mais toutes ces choses qu'elle voyait au quotidien devinrent floues. Ses paupières s'alourdirent et avant de fermer les yeux pour un long repos, elle le vit. C'était un garçon, il devait faire dans les vingtaines, grand de taille, les yeux bleus virant au gris et les cheveux extrêmement mielleux.

3...2...1... et la voilà disparue à tout jamais.


L'inconnuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant