Chapitre 8

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Les jours passèrent puis les semaines et les rumeurs qui tournaient autour de Lily et Sirius allaient bon train. Elles commençaient par les faire sortir ensemble mais rapidement avec la conversation qu'ils avaient eue dans la Grande Salle, elles leur avaient aussi fondé une famille. Et le fait que Sirius sorte avec d'autres filles que Lily ne gênait visiblement personne. Leurs camarades arrivaient même à trouver des explications, bancales et absurdes mais encore une fois, personne ne s'en souciait. Et plus ils démentaient, plus les rumeurs se répandaient. Au bout de trois semaines, ils avaient donc, d'un commun accord, décidé de les laisser dire ; attendant qu'ils passent à autre chose. Malheureusement pour eux, rien de bien captivant n'arriva à être plus passionnant que leur pseudo histoire d'amour. Mais le pire était que les élèves ne soient pas les seuls à prendre cette affaire au sérieux. Lily fut ainsi convoquée chez Mme Pomfresh, à peine deux jours après la discussion du réfectoire. L'infirmière lui parla de grossesse, de contraception et autre joyeuseté dont l'adolescente se serait volontiers passée. Ce fut ensuite le tour de leur directrice de maison de leur donner des recommandations et des conseils, mais aussi de leur faire des reproches. D'ailleurs le plus déconcertant lors de cet entretien fut sans conteste le moment où le professeur McGonagall leur rappela qu'ils auraient pu 'sortir couvert' et au cas illusoire où ils auraient oublié comment se servir d'un préservatif, elle leur fit même un exposé très détaillé. C'en fut trop pour Lily. En à peine une semaine, elle avait des conversations des plus gênantes avec deux personnes qu'elle respectait certes, mais qu'elle voyait, pour son bien être mental, asexuée. Après ça, Lily esquivait toutes les conversations avec ses professeurs si elle devait avoir lieu en présence de Sirius. Quant à ce dernier, toute cette situation l'amusait grandement et il ne retenait plus ses éclats de rire quand les adultes voulaient lui parler de sexualité. La plus part du temps, il feignait l'ignorance, obligeant ses interlocuteurs à utiliser des propos très imagés et...excitants pour un adolescent tel que lui. Au bout de trois semaines, les adultes étaient complètement exaspérés du comportement des deux adolescents, les filles de Gryffondor –surtout Anna- jalousaient la rousse, Dan, l'ex petit copain de Lily, l'insultait aussi souvent que possible, les Maraudeurs taquinaient souvent les deux amis et Mia se contentait de croire son amie toutes les fois où elle lui assurait que les gens étaient vraiment stupides quand ils se forçaient. Elle avait même apprit à apprécier Remus et à tolérer ses trois compères. Ce fut donc en ce mardi que tout changea. Quand les premières questions vinrent et qu'ils ne cherchèrent même plus à démentir, faisant un vague haussement d'épaules en toute réponse. Quand les premiers 'peut-être' ou 'ça se peut bien' firent échos à toutes leurs idioties. Quand Mia et Lily se placèrent en face des maraudeurs durant les repas. Quand Remus se mit avec cette première en cours de défense contre les forces du mal alors que Sirius était avec Lily.
- Tu as vu leur tête quand ils ont remarquaient qu'on mangeait ensemble ? lui demanda l'héritier des Black en s'asseyant à une table du fond comme à chaque cours de défense.
- Ouais, sourit celle-ci. J'ai cru qu'ils allaient faire une crise cardiaque. Heureusement qu'ils ne savent pas la vérité. Je crois qu'ils ne le supporteraient pas !
- Ils ne supporteraient pas quoi ? Que tu as dormis avec Prongs ? Ou que tu es éperdument tombée sous le charme de Mon coin de paradis ?
- Hey ! Je te signale que ce n'est pas Ton coin mais bien le Mien, le reprit-elle vivement, oubliant momentanément qu'ils étaient tout de même en classe.
- Mais bien sûr Lilou, tu peux toujours rêver, continua son voisin, pas dérangé outre mesure que tout le monde écoute leur conversation.
- Je te signale que tout l'été...
- C'est bien ça le problème, lui assura-t-il en lui faisant face. Je l'ai trouvé bien avant cet été.
- Oui, et bien fait attention à ce que tu dis parce que tu pourrais être surpris en retrouvant ta chambre. Je te rappelle tout de même qu'à la rentrée, je l'ai eut pour moi toute seule...
- Qu'est-ce que tu as fait ?! s'inquiéta le brun, déjà beaucoup moins sûr.
- Je ne te dirais rien. Ça ne serait plus une surprise si non ?
- Dans ce cas, je crois qu'un cahier pourrait arriver malencontreusement en ma possession. Comme tu y écris tout, je serais fixé !
- Mais c'est pas possible ça ! Qu'est-ce que vous avez du mal à comprendre dans le sens du mot intime ?
Bien qu'avide de connaître enfin la réponse à sa question existentielle, elle ne fut pas éclairée cette fois-ci par Sirius, pris de court par une autre personne.
- Vous avez fini ? leur demanda dédaigneusement le professeur, les faisant tous les deux sursauter. Je peux commencer le cours ?
Ils n'avaient pas remarqué que leur enseignant s'était avancé jusqu'à leur table. A dire vrai, ils étaient tellement pris dans leur conversation, qu'ils n'avaient pas faire attention à leur entourage. Et du coin de l'oeil, Sirius pouvait voir James se moquait ouvertement d'eux.
- Heu...oui professeur, répondit Lily, très mal à l'aise. Je vous prie de nous excuser. Ça ne se reproduira plus.
- Je l'espère bien ! aboya-t-il en tournant les talons. Bien, maintenant que tout le monde écoute...
La suite fut d'un ennui sans nom pour Sirius. Il avait beau joué 'discrètement' avec sa plume, fredonné la dernière chanson de son groupe préféré, dessiné sur son parchemin, le temps passait à une lenteur déconcertante. Et à chaque fois qu'il jetait un regard sur sa voisine, celle-ci semblait absorber par ce qu'elle était en train d'écrire. Lorsque la fin de l'heure sonna enfin, il fut le premier à repousser sa chaise pour sortir de la salle. En revanche, sa si studieuse amie, qu'elle en devenait exaspérante, prenait tout son temps, rangeant ses affaires à la vitesse d'un escargot.
- Allez Lilou, la pressa-t-il en prenant tous ses parchemins étalés sur leur table. On va arriver en retard en soins aux créatures magiques !
- Mais attends, il y a un truc que je voudrais demander au professeur, lui répondit-elle en lui reprenant les feuilles des mains.
- Pourquoi ? se plaignit-il comme un enfant gâté.
- Je n'ai pas très bien comprit comment les inferi...
- Si tu veux, je te l'expliquerai, lui proposa Sirius, faisant une tête de chien battu.
- D'accord, mais pourquoi es-tu si presser ? demanda Lily en le suivant dans le couloir.
- On a fait un pari avec James, et je veux savoir si j'ai gagné ou pas, dit-il rapidement en accélérant le pas.
C'est ainsi qu'après le diner, Lily se retrouva avec Mia installées à une table de la salle commune à attendre Sirius pour avoir les explications promises du cours de ce matin. Etrangement, les maraudeurs n'avaient pas mangé dans la Grande Salle ce soir là. Mais habituée, Lily n'en avait pas tenue compte. Il n'était pas rare que les quatre garçons se ravitaillent directement à la source : aux cuisines. La jeune femme ignorait où elle se trouvait et pour dire vrai, elle ne voulait même pas le savoir. Ainsi, elle ne pourrait pas les prendre sur le fait. Parce qu'elle les aimait bien malgré leur immaturité occasionnelle. Pour passer le temps jusqu'à l'arriver de son ami, l'adolescente commença son devoir de potion. Vingt heures sonna lorsqu'elles terminèrent enfin. Mia monta dans leur dortoir, épuisée de sa journée riche en émotion. Et ne voyant toujours pas Sirius, pas inquiète pour une mornille, elle s'attaqua donc seule à celui de métamorphose, puis de sortilèges, et d'histoire de la magie...s'endormant sur ce dernier. Mais quand à quatre heures du matin, elle se réveilla en sursaut et ne vit toujours pas la moindre trace de Sirius, dire qu'elle était inquiète était un doux euphémisme. Elle savait que s'ils étaient rentrés, ils ne l'auraient jamais laissée dormir sur une table aussi confortable qu'un tas de cailloux. Alors lorsqu'à sept heures et demie, elle vit le portail s'ouvrit laissant passer Peter, Sirius et James, elle leur sauta littéralement dessus.
- C'est à cette heure là que tu arrives ? cria-t-elle après son soit disant petit ami. Tu aurais au moins pu me prévenir que vous ne renteriez pas ! Ca aurait été la moindre des choses ! Je vous signale que moi, je me suis inquiété pour vous ! J'étais morte de peur !! Mais apparemment vous ne vous êtes pas souciés de moi : cette fille collante, déprimée et hystérique. Si je vous dérange tant que ça, dites-le moi ! Mes camarades de dortoir sont totalement folles ; elles m'auraient certainement déjà jetée de la tour d'astronomie si elles ne craignaient pas de se faire renvoyer. Mais au moins, avec elles, je sais à quoi m'en tenir !
Elle envoya un regard peiné à Peter, déçu à James et noir à Sirius. Et avant que les trois garçons n'aient pu répliquer quoi que ce soit, elle monta dans son dortoir, prendre une douche et préparer son sac. Elle ne les vit pas au petit-déjeuner, il fallut attendre leur premier cours de la journée, deux heures de divination, pour qu'elle retrouve de nouveau face à eux. Elle avait effectivement tout fait pour les éviter. Mais la tour, sous la trappe de la classe, était un endroit assez étroit.
- Salut Lilou, s'écria Sirius en s'appuyant sur le mur, à un mètre de l'adolescente.
- Tu es encore fâchée ? demanda James avec une petite moue adorable. Lily se retient de rire en mordant sa lèvre inférieure entre les dents.
- Oui, répondit-elle simplement.
- Mais pourquoi ? demanda doucement Peter. Je ne comprends pas pourquoi tu nous attendais.
- Tu n'as qu'à demander au Grand, au Magnifique Sirius Black premier du nom ! aboya-t-elle avec hargne.
- Moi ?! s'étonna le Grand, le Magn...enfin Sirius.
La Gryffondor se tourna rapidement vers lui, le fusillant du regard.
- Oui toi, pas Merlin ! Qui voulait hier savoir le résultat d'un stupide pari ? Qui m'avait promis de jouer au professeur pour moi ?
- Et si on t'expliquait ? tenta Peter, parlant toujours comme s'il était face à une ourse en colère.
Il fallait dire qu'elle était très menaçante chaque fois qu'elle était énervée. Mais au lieu de les affronter comme à l'accoutumé, Lily se détournant d'eux, se mettant plus loin. Elle espérait qu'ils la laissaient tranquille. A présent, c'était bon, elle avait comprit. Et elle ne voulait plus espérer pour rien.
- Il est trop tard maintenant ! Il fallait y penser avant.
- On ne peut pas se faire pardonner ? demanda Sirius en se rapprochant une fois encore d'elle.
- Je ne sais pas...réfléchit-elle. Je ne veux pas non plus être la cinquième roue du carrosse. Et c'est exactement le rôle que je joue avec vous quatre !
- Mais non Lily, pourquoi tu penses ça ? fit James d'une petite voix, visiblement peiné.
L'adolescente se tourna vers eux, les yeux brillants.
- Je crois que j'ai quand même été tolérante avec vous ! Toutes les fois où vous prépariez tous vos mauvais coups ! J'avais confiance en vous. Vous étiez pour moi de vrais amis, je vous disais tout ! Et vous, que faites-vous en retour ? Rien ! Je ne vous demandais pas de tout me dire. Non. Mais vous auriez au moins pu faire un minimum. Je vous signale que je me suis inquiétée pour vous alors que vous vous fichiez de ce que j'aurais pu penser ou ressentir !
Elle fit une pause et regarda Sirius dans les yeux.
- La première fois, devant la fabrique de savon, j'aurais dû te dire de partir ! dit-elle calmement. Ma vie en serait bien plus simple. Je serais encore avec Dan. Je ne me serais jamais disputée avec les filles. Je ne me serais pas fait agresser. Je n'aurais pas dormit avec vous et donc pas fait virer.
Le brun, piqué au vif, se redressa pour être droit comme un 'i'.
- Et d'après toi, tu en serais où si nous n'étions pas là cet été ? dit-il durement. Que serait-il advenu de toi si nous ne t'avions pas retenu le matin de ton anniversaire ? Je ne suis peut-être pas parfait, mais en tout cas, ce n'est de ma faute si tout le monde s'imagine que nous sommes plus qu'ami !
- Alors ça serait de ma faute ! s'écria-t-elle outrée.
- C'est toi qui m'as sautée dessus sur le chemin de traverse, c'est qui dormait sur mes genoux dans le train, c'est toi qui portais mes vêtements et c'est toi qui m'as embrassée !
Flash back La veille, durant le déjeuner, Mia, Lily et les maraudeurs étaient installés ensemble tout comme le matin. Quand le plat principal apparut, Lily se tourna vers Sirius, un grand sourire aux lèvres.
- Oh ! s'écria-t-elle. Regardes momo, c'est des spaghetti à la bolognaise ! Pour toute réponse, Sirius fit une grimace des plus comiques.
- Allez ! Donnes moi ton assiette, je vais te servir ! continua-t-elle d'un ton enjoué.
- Mais qu'est-ce que tu racontes Lily ?! s'étonna Mia. C'est des pommes de terre !
Sirius, assis à côté de la farceuse, se rapprocha d'elle, une lueur étrange dans les yeux.
- Tu voulais m'embêter ? demanda-t-il.
Pas du tout rassuré par son regard, Lily se recula le plus possible, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'elle soit collée à son autre voisin.
- James, aides-moi, supplia-t-elle à celui-ci.
Le garçon lui tendit sa paire de lunettes sous les rires étouffés de Mia et Remus. Lily se tourna alors vers Sirius les mains à la hauteur de celles du brun.
- J'ai encore confondu, affirma-t-elle avec un demi-sourire.
- Tu ne sais toujours pas mentir Lilou. Tant pis pour toi, tu vas avoir le droit au châtiment suprême ! dit-il très sérieusement.
- Oh non ! S'il te plait. Pas ça. Tu sais très bien que je suis extrêmement...
- C'est justement le but, la coupa-t-il, un drôle de sourire sur les lèvres.
Il posa ensuite ses mains sur ses hanches et la chatouilla. Lily hurla littéralement de rire dans le réfectoire. Sa voix monta facilement les octaves. Tout le monde arrêta de manger lorsque la voix suraigüe augmenta d'intensité alors que James aidait Sirius à chatouiller la jeune femme qui gigotait dans tous les sens et glissait sous la table.
- Où est-ce que tu vas Lilou ? demanda Sirius en la remontant sur le banc. Restes avec nous. On rigole bien ensemble, non ?
- Très drôle, sourit-elle, quand elle eut retrouvé son souffle. Mais ça va se payer !
- Tu ne me pardonnes pas ?! s'étonna-t-il en faisant une tête de chien battu.
- Mm, laisses-moi réfléchir ! Je ne te pardonnerais que si...
Elle se pencha à son oreille avec un sourire taquin.
- Si tu me fais visiter l'usine à savon, chuchota-t-elle.
Sirius la regarda alors avec une moue irrésistible.
- Lilou...
- Bon d'accord, alors...commença-t-elle avant de se repencher sur lui. Tu danseras de nouveau avec moi et tu m'aideras à me procurer ma drogue pour ce soir.
Elle lui avait avoué quelques jours auparavant qu'elle adorait l'odeur du parfum à James. Que cette dite odeur lui manquait le soir au moment où elle s'endormait ; regrettant presque de ne plus être renvoyée chez Amy pour avoir accès à sa chambre, son lit et ses draps. Sirius éclata de rire en entendant cette dernière part du marché.
- Tu exagères Lilou, il est juste à côté de toi, ria-t-il. Tu pourrais le faire... Lily se tourna vers son assiette, croisa ses bras sur sa poitrine et baissa la tête.
- Et bien, je te boude, déclara-t-elle telle une enfant de six ans.
Mia et Peter retient un fou rire, Remus ne cachait pas son sourire et James se demandait ce qui allait encore lui arriver.
- D'accord, sourit Sirius. James, tu peux...
- Mais heu ! le coupa-t-elle. Tu vas pas lui demandait ça ici, dans la Grande Salle, devant tout le monde ?!
- Tu m'as dit avant...
- Oui, mais pas maintenant ! Arrêtes de m'embêter !
- Mais je t'assure que je ne savais pas que tu ne voulais pas...
- Et bien maintenant, tu le sais ! le coupa-t-elle une fois de plus. Et arrêtes ou moi aussi je t'embête Blackinouchéri !
- Ah ! Tu le prends comme ça Lilounette...
Lily lui bâillonna la bouche de ses mains.
- Tu n'as pas intérêt à dire la suite, le menaça-t-elle.
- Lilounette la...s'empressa-t-il de crier dès qu'elle enleva ses mains.
Mais il n'eut malheureusement pas le temps de finir, Lily se jeta sur lui et colla sa bouche sur la sienne pour le faire taire. En même temps, sa main droite cherchait à tâtons une pomme de terre. Et après que toute la salle pousse des 'Oh !', des 'Ha !', des 'Hein ?!' ou des hurlements hystériques, la jeune fille se poussa de Sirius pour lui mettre la patate dans la bouche, sous les rires de Mia, Peter, Remus et même Sirius. James, quant à lui, trouvait étrangement ça beaucoup moins amusant.
- Voilà, maintenant t'as la patate ! lui fit remarquer Peter.
Fin du Flash Back
Lily le regarda abasourdi. « Comment peut-il me reprocher ça ? »
- Tu vois, ria-t-elle nerveusement, tu tiens tout compte fait le même genre de discoure que ma soeur ! Dois-je le croire maintenant ?
- Je te ferais remarquer qu'avant que je dise ça, toi, tu as fait pire !
Les deux autres maraudeurs essayaient de le calmer, bien qu'eux-mêmes soient blessés par les paroles de Lily. Mais ce n'était pas franchement concluant. Et les autres élèves présents ne faisaient absolument rien pour les aider, au contrèrent. Ils se contentaient d'écouter, espérant en apprendre le plus possible suite à cette -sympathique ?- discussion.
- Et qu'ai-je dis de si terrible ?
- D'après toi, nous n'avons rien fait pour toi ? Tu es aveugles ou quoi ?! On n'a jamais laissé tomber un ami !
- Je suis ravie d'apprendre que pas plus tard qu'hier, tu ne me considérais pas comme tel ! Sans quoi tu m'aurais prévenue et tu m'aurais aidée comme je te l'avais demandé. A ce moment-là, tu m'as laissée tomber ! - J'ai fait une erreur, mais ose me dire que tu n'en as jamais faites !
Lily tourna légèrement la tête, mal à l'aise avec les souvenirs et les sentiments qui refaisait surface.
- Tu as raison, ma vie est remplie d'erreurs. Et les conséquences ont un peu trop tendance à me tomber dessus en ce moment. Et puis pour revenir sur ce que tu disais tout à l'heure, tu es autant responsable que moi ! Oui, je t'ai sauté dessus sur le chemin de travers, mais ça n'avait pas l'air de te déranger. C'est vrai que je dormais sur toi pour venir ici, mais tu ne m'aurais pas forcée, je serais restée dans le couloir tranquillement. Pour les vêtements, c'est toi qui m'as dit de les mettre ! Et je te rappel que c'est toi qui m'a embrassée en premier !
- N'importe quoi ! s'énerva-t-il. C'était un jeu.
- Et moi, c'était pour te faire taire. Chacun sa raison !
- Arrêtez de vous disputer ! intervint James en s'interposant entre eux, se mettant par la même occasion face à Lily furieuse.
- Quoi ? Tu es jaloux Potter ? demanda-t-elle hargneusement.
Elle n'en voulait pas tant à James qu'à Sirius. Mais elle était vraiment en colère, et la rage qu'elle avait contre Sirius se transféra vers lui. Après tout, de quel droit se mêlait-il de leur histoire ? Ca ne le regardait pas !
- Mais tu t'entends ? dit-il. Tu racontes n'importe quoi !
Sa rage augmenta encore un peu si c'était possible. Et alors que Peter éloignait Sirius, elle s'avança d'un pas vers ce satané Potter. Ils n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. De là, Lily pouvait sentir l'odeur enivrante du garçon, mais au lieu de l'apaiser, ça l'énerva d'autant plus.
- Je ne dis pas n'importe quoi !
- Si, et tu le sais très bien !
- Non, et de tout manière pourquoi devrais-je écouter un garçon qui change plus souvent de petite-amie que de chemise ? Qui s'arrange en plus à les choisir plus bêtes les unes que les autres.
- Je...
- Rappelles-moi combien de conquêtes tu as eu depuis le début de la semaine ? le coupa-t-elle.
- Ça ne te regarde pas !
- Six, il me semble ; mais j'en ai peut-être loupé ! C'est quand même beaucoup en trois jours, tu ne trouves pas ? Combien de temps es-tu resté le plus longtemps avec une même fille ? Un mois ? Une semaine ?....Deux heures ? finit-elle sarcastiquement.
- Mais qu'est-ce que ça peut te faire Evans ? siffla-t-il, les points serrés.
- Moi ?! Je m'en fiche, je te dis ça pour toi ! Pour te montrer le mal que tu peux faire ! En trois jours, tu as brisé au moins six coeurs. « Dont le mien. » pensa-t-elle sans pour autant le lui avouer.
- Une fois que tu seras passé par toutes les bouches féminines de Poudlard, tu feras quoi ? Du recyclage ?
- Pour que je passe par toutes les bouches de Poudlard, il faudrait que tu y passes aussi ! lui fit-il remarquer. - Toutes ses cruches sont assez bien pour toi mais pas moi ? demanda-t-elle les yeux encore plus brillants, se rapprochant de lui.
Leurs corps étaient maintenant collés. Lily, plus petite que lui, devait lever la tête pour le regarder.
- Mais non, toi tu préfères les filles faciles. Tu ne veux pas faire plus que claquer des doigts pour avoir ce que tu veux !
Sirius, maintenant calmé, les regardait avec Peter, légèrement amusés. Le premier connaissait les sentiments qu'ils partageaient l'un pour l'autre, et le deuxième s'en doutait fortement. Il faut dire que pour des personnes les côtoyant tous les jours, c'était aussi visible que le nez au milieu du visage.
- J'ai déjà essayé de faire plus, mais la seule fois où j'ai eu un résultat, je me suis fait insulter de tous les noms. Tu te souviens ? Alors peut-être que ma méthode ne te plait pas, mais à vrai dire, je m'en fiche ! De toute manière, rien de ce que je fais ne te plait ! Je ne vais pas non plus arrêter de vivre pour toi. Pour te faire plaisir. Fais ce que tu veux, mais ne me fais pas la morale. Tu ne vaux pas mieux que moi !
Abasourdit, Lily le regarda avant de trouver la force de reprendre.
- Tu sais quoi ? Tu avais raison ! Une fois dans ta vie, tu as eu raison !
- Et puis-je avoir l'honneur de savoir en quoi ?
- Quand tu disais que tu étais un cactus ! dit-elle rageusement. Je m'y suis frottée et je me suis piquée.
Cette dernière phrase n'était simplement que murmurée et seul James était assez près pour l'entendre. Après quoi, elle le regarda dans les yeux, le défiant de répliquer. - Je te hais ! dit-elle.
- Je te déteste, répondit-il.
Leurs bouches disaient des mots de haine alors que leurs yeux en disaient d'amour. Lentement et sous les yeux de tous, leurs visages, déjà très proche, s'avancèrent l'un vers l'autre jusqu'à ce que leurs lèvres ne se rejoignent. Ce fut d'abord un baiser très doux, presque chaste, avant de vite devenir plus pressant et avide. Les mains de Lily s'accrochèrent au dos de James. Celles de celui-ci avait migraient soit dans les cheveux roux de la jeune femme, soit dans le bas de son dos, le serrant plus contre lui. Tous les élèves, à l'exception des deux garçons, étaient complètement sidérés de les voir s'embrasser.
- Et moi qui croyais qu'elle sortait avec Sirius, murmura une Serdaigle. En fait, j'ai l'impression qu'elle ne fait ça que pour nous blesser toutes. Bientôt, elle sera au cou de Remus si ça continue !
- Qui te dit que ce n'est pas déjà fait ? Après tout, elle a bien dormit dans leur dortoir en début d'année, répondit un garçon à côté d'elle.
- Moi, je ne sais pas ! D'après leur dispute, elle n'est jamais sortit avec Sirius. Aussi, vous avez entendu quand James a dit implicitement qu'elle l'avait rejeté assez violement ? dit une voix dans leur dos. Cette voix, tous la reconnurent, elle appartenait à un des quatre célèbres maraudeurs.
- Remus ?! Mais pourquoi n'es-tu pas arrivé en même temps que les autres ? demanda la Serdaigle.
- Je devais faire autre chose ! affirma-t-il. Et pour votre gouverne, je ne sortirai jamais avec Lily.
Remus se rapprocha de Sirius et Peter qui regardaient leurs amis s'embrassaient de plus en plus...passionnément, si bien que la moitié des élèves avaient détourné la tête.
- Il me semblait bien qu'il y avait un truc entre eux deux, sourit-il.
- Moony ! s'écria Sirius. Je me demandais ce que tu faisais !
- Avant ou après ta dispute avec Lily ? - Les deux cap'taine, sourit le brun, imitant l'adolescente. Cette dernière, au mot 'cap'taine' redescendit sur terre et fit face à la réalité. « Mais qu'est-ce que je fais ?! Je suis maso ou quoi ? Il va me jeter avant l'heure du déjeuner ! » se dit-elle. « Allez Lily ! Mets fin à ce baiser, bien que ce soit vraiment bon. Si non, après tu souffriras. » Elle fit donc difficilement un pas en arrière pour se retirer de son étreinte et rouvrir les yeux au passage. Elle allait le menacer pour ne pas qu'il la blesse et qu'il ne la laisse au bout de deux heures sans explication, mais elle fut prise de court.

Un livre trop convoitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant