Chapitre 13

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Lorsqu'elle se réveilla le lendemain, on lui avait enlevé ses chaussettes et son pantalon, posés au pied de son lit. Et Sirius dormait à même le sol de la chambre. Lily, elle, se sentait bien mieux que la veille. Il n'y avait pas à dire une nuit de repos ça aidait vraiment à y voir plus claire. Et comme l'avait dit les parents de James, elle n'avait absolument rien à craindre ici. Au contraire. Ce n'était pas des sorciers qui allaient la renvoyer à l'hôpital parce qu'elle se prenait pour une sorcière ! Elle se leva et sans faire de bruit elle chercha la salle de bain derrière l'une des trois portes de la chambre. Le deuxième essaie fut le bon. Elle attrapa donc rapidement ses vêtements sur le lit et ferma derrière elle. Elle ne tenait pas que Sirius la surprenne nue alors qu'il voulait simplement se rendre aux toilettes. Elle posa les affaires sur le panier de linge, se déshabilla et entra dans la douche où elle fit couler l'eau chaude pour détendre ses muscles crispés.
« Merlin ! C'est peut-être aussi bien que le lit de James. » pensa-t-elle avec un soupire de contentement avant de se figer, et de se mettre à rire. « Et bien je suis contente de ne pas l'avoir sorti tout haut celle-là ! »
Après qu'elle se soit souvenue que ce n'était pas elle qui payait les factures d'eau et donc qu'il serait très impoli d'en utiliser une centaine de litres, elle la coupa et pris le gel douche au parfum de cannelle et menthe qu'elle au sol, sous la tuyauterie.
« Maintenant je sais de où lui vient cette si bonne odeur. » comprit-elle en se savonnant.
Mais ça plus grande révélation lui parut en sortant de la cabine lorsqu'elle réalisa qu'elle n'avait pas de serviette. Gênée, elle regarda donc rapidement dans les meubles et se servit.
« Pour la politesse, on repassera. » songea-t-elle honteuse et s'essuyant énergiquement.
Avant de retourner dans la chambre vérifier si Sirius dormait encore, elle mit le drap de bain dans le panier de linge sale et attacha sommairement ses cheveux afin de ne pas mouiller toute la maison.
- Moi qui voulais te réveiller, c'est raté ! constata-t-elle en voyant son ami assit sur le lit.
- Si ça peut te conseiller, c'est bien toi qui m'a réveillé.
- Comment ça ?
- Tu sais, je ne suis pas comme toi. Une fourmi martelant le sol plus que nécessaire pourrait me réveiller en sursaut !
- Pourtant j'ai été aussi silencieuse qu'une girafe !
- Il faudra vraiment que tu me la présentes alors ta girafe. Parce que je n'en ai encore jamais vu une qui rigolait comme toi ! la taquina-t-il. Et d'ailleurs je pourrais au moins savoir pourquoi tu riais comme un bossu ?
- Non, répondit-elle simplement. Et tu devrais aller voir si je n'ai pas laissé ma girafe dans la salle de bain, reprit-elle sans même se sentir coupable.
- Charmant ! Dis tout de suite que je suis sale.
- Ba justement, je n'osais pas te le dire, répondit-elle sans réussir à cacher son sourire. T'as tout de même dormi à même le sol.
- Oh ! Mais si mes souvenirs sont bons, je ne suis pas le seul à aimer dormir sur le sol de Prongs ! répliqua-t-il sournoisement.
- Je ne vois absolument pas de quoi tu me parles ! nia-t-elle effrontément.

- Vraiment ? Tu veux que je te rafraîchisse la mémoire ?
- Je ne vois pas en quoi.
- Ou alors, si tu veux, tu peux le faire toi-même en lisant ton livre.
- Mon livre ?! répéta-t-elle, réellement surprise cette fois-ci.
- Ouais, ton livre...le livre de ta vie, clarifia-t-il en lui indiquant le journal du doigt.
- Il n'y a bien que toi pou appeler ça un livre !
- Je suis sûr qu'il y en a qui paierait cher pour voir ce qu'il y a dedans, répondit-il en haussant les épaules. Et il partit tout de même se laver. Pendant ce temps Lily prit son 'livre' et une plume qui trainait sur le bureau du propriétaire des lieux avant de s'allonger sur le lit, le cahier devant elle, balançant ses deux pieds en l'air comme une petite fille. Lorsque Sirius revint dans la chambre, propre et habillé, il décida qu'il était temps pour eux de prendre leur petit-déjeuner. Il la conduisit donc jusqu'à la salle à manger où tout le monde était déjà attablés.
- Bonjour, dirent-ils, la jeune femme plus timidement néanmoins.
- Avez-vous bien dormi ? s'enquit Mrs Potter après leur avoir retourné les salutations d'usages.
L'adolescente tourna la tête vers son fils et se remit à rougir.
- Oui, merci, chuchota-t-elle. Désolé de m'être accaparée ton lit.
- Ba ! C'est pas grave, assura le brun en balayant les remords d'un geste de la main.
- Alors Lily, s'exclama Mr Potter avec un sourire, qu'aimeriez-vous manger ?
- Heu...des toasts, ça sera très bien, assura-t-elle en s'asseyant à côté de Sirius.
Elle ne savait pas trop comment se comporter vis-à-vis des adultes. Après tout, elle avait quand même fait irruption dans leur jardin la veille, plus déboussolée qu'elle ne l'avait été depuis cet été. Ils l'avaient ensuite nourrie et logée. Et tout ça sans qu'elle ne prenne la peine de se présenter.
- Je tenais aussi à vous faire des excuses pour hier soir. Je ne sais pas trop comment j'ai fait pour atterrir chez vous, avoua-t-elle. A vrai dire, je n'ai pas encore passé mon permis...
Elle put entendre à l'autre bout de la table un 'je le savais' qui lui décrocha un micro sourire.
- Je sais que c'est illégal mais...mais je n'ai trouvé que cette solution.
- La solution a quoi ? demanda Mr Potter, continuant de manger ses céréales.
L'adolescente le dévisagea quelques secondes avant d'en faire autant avec sa femme et de jeter un coup d'oeil aux garçons. Ces derniers s'étaient subitement lancés dans une conversation des plus passionnées sur l'importance de la confiture de framboise dans le monde. Alors que les adultes, au contraire, étaient silencieux. Elle savait qu'ils attendaient ardemment une réponse malgré leur attitude presque détachée. Mais elle savait aussi qu'ils étaient en droit d'en obtenir une.
- Je devais me sauver...ou plutôt m'échapper, se corrigea-t-elle.
- Tu ne pouvais pas courir ? voulut comprendre Mrs Potter.
Lily reposa son toast dans son assiette. C'était très difficile d'avouer qu'on la prenait pour une folle et qu'on l'avait enfermée.
- Ça n'aurait pas servit à grand-chose, commença-t-elle.
Elle expliqua succinctement comment elle s'était retrouvée internée dans un hôpital psychiatrique.
- Et quel événement t'a poussé à fuir ?
- A vrai dire, au début, je comptais simplement attendre que Sirius s'aperçoive de mon absence pour qu'il les force à me sortir de là, assura-t-elle.
- Je crois que cette fois, James s'en serrait chargé tout seul, souffla le susnommé en voyant son ami contenir tant bien que mal sa colère.
Lily fit comme si elle n'avait pas entendu. Après tout, elle ne comprenait toujours pas les réactions du brun, et elle ne tenait pas à y réfléchir pour le moment.
- Ce n'est que lorsque j'ai rencontré hier après-midi le docteur Tom Riddle que j'ai eu peur, continua-t-elle. Il...il connaissait des choses qu'il ne pouvait pas savoir à moins d'être un sorcier et de...m'avoir suivit au mois de juin ou de s'être très bien renseigné. Mr Potter tiqua au nom du médecin. Ce n'était malheureusement pas la première fois qu'il était amené à entendre ce nom. Mais il se demandait bien ce que cet homme voulait à une simple adolescente. Ça n'avait aucun sens.
- Et n'y avait-il vraiment aucun autre moyen pour qu'il...
- Non aucun, reprit-elle vivement en coupant la parole à la mère de James. Vous ne comprenez pas. Nous n'étions que deux : moi et le stagiaire d'un langue-de-plomb.
Maintenant Mr Potter était étonné. Il avait justement eu une affaire en juin d'un étudiant langue-de-plomb torturé probablement par ce fameux Riddle.
- Comment s'appelait-il ? demanda-t-il pour confirmation.
- Il s'appelle Bobby Spring, répondit-elle, fronçant les sourcils et insistant sur le temps employé.
L'instinct d'auror de John Potter le poussait à poser de multiple questions sur ce que chercher le sorcier, mais il s'abstint de le faire pour le moment, se souvenant très bien l'état de la jeune femme lorsqu'elle avait justement fuit pour ne pas y répondre.
- Tu as bien fait de t'enfuir, lui assura-t-il avec un sourire rassurant. Tu ne sais pas ce qu'y aurait pu t'arriver.

Un livre trop convoitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant