Chapitre 9

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« Le 10 novembre 1975, Cher journal, Ça fait maintenant un mois que j'ai embrassé Potter et je ne sais toujours pas comment réagir. Enfin, pour ce qui est du baiser, si je devais être franche, je devrais reconnaître qu'il était parfait...voir même plus. Mais la réaction de...l'autre après le baiser était loin d'être parfaite. Elle était même ignoble ! Non, mais c'est quoi cette comparaison avec ces dindes qu'il se faisait habituellement ?! Ah ! Oui. Monsieur-je-suis-parfait n'a rien trouvé de mieux que de dire 'Pas si mal Evans !' après m'avoir sautée dessus. J'en reviens toujours pas !! Bon, ba tout compte fait, je crois que je resterais tout de même un record pour lui : il n'est resté avec moi que le temps d'un baiser. Il a même poussé le vice à me dire qu'une fois que toutes les filles lui seront passées entre les bras, il se fera moine. Donc, en gros pas de recyclage. Donc je n'aurais plus de possibilité avec lui. Ça fait mal ; mais tant pis. Je suis sûre que je ne suis pas la seule à vivre un amour à sens unique. Ça ne doit pas être aussi terrible que ça à la longue. Enfin j'espère parce que là, c'est vraiment déroutant. Surtout que lui fait comme si de rien été. Il s'assoit à côté de moi au réfectoire dès qu'il le peut, il me prête sa plume quand j'en demande une à Sirius, il se propose de m'expliquer quand je ne comprends pas en cour. Mais moi, ce que j'aimerai qu'il m'explique c'est pourquoi il se comporte ainsi avec moi. Il ne pourrait pas me laisser souffrir et l'oublier en silence, comme n'importe quelle autre fille ? Pourquoi a-t-il fallu que je sois si amie avec les Maraudeurs ? Mais bon, le bon côté là dedans est que justement les Maraudeurs sont mes amis. Et donc, avec Mia, ils me soutiennent face à toutes les questions et les rumeurs du collège. Parce que le plus triste c'est que, malgré tout, les rumeurs entre moi et Sirius sont loin d'avoir pris fin. J'essaye de faire comme Pad', le prendre avec le sourire. Mais je dois bien avouer qu'à certain moment j'ai cru que j'allai en étrangler quelques uns. Heureusement, le weekend est fini, les élèves penseront donc plus à leurs cours qu'à moi. Avec tout ça, j'ai presque oublié que demain c'est l'anniversaire de Sirius. J'ai de la chance d'avoir acheté son cadeau durant les grandes vacances avec Remus. Y a pas à dire, des fois, j'ai des idées brillantes !! Bon, là, je vais aller manger. Mia m'a déjà appelé cinq fois ; je crains que si je la fais plus attendre, elle ne te mette dans la cheminée de la salle commune. »
- Tu as de la chance Lily ! Je commençais à avoir des envies de cocotes en papier ! s'écria Mia en voyant son ami descendre enfin du dortoir.
- Mais vous êtes pas possible !! Que vous a-t-il fait ce pauvre journal ? demanda-t-elle faussement exaspérée en sautant les deux dernières marches.
- Partager ma meilleure amie avec les maraudeurs passe encore...avec le temps on s'y fait ; mais te partager avec un cahier, là je ne comprends pas. J'ai pourtant plus de conversation que lui ! ria-t-elle.
Les deux filles descendirent rapidement prendre leur diner en compagnie des quatre garçons les plus populaires du collège. Lily, comme à son habitude, fit tout pour s'installer le plus loin possible de Potter. Par chance, il était déjà assis, ce ne fut donc pas très difficile.
- Je t'avais gardée une place Lily ! Et voilà une réplique dont elle se serait volontiers passée. Pourquoi devait-il être si...collant ?
- Sans façon Potter, répondit-elle amèrement en prenant place entre Sirius et Mia. Peut être une prochaine fois.
- Vous faites quoi pour Noël ? demanda Remus dans le but évidant de changer de conversation. Il faut dire que depuis ce fameux baiser, les relations entre Lily Evans et James Potter étaient devenues très explosives. Et leurs échanges de point de vue se finissaient souvent par une dispute à renfort de grands cris. Alors ils se séparaient et c'étaient toujours à la petite cuillère qu'ils devaient les ramasser l'un comme l'autre. A croire qu'ils étaient aveugles pour ne pas voir qu'ils réussissaient simplement à se faire souffrir un peu plus à chaque fois. Mia, Sirius, Remus et Peter avaient déjà tenté mainte et mainte tactique pour les réconcilier mais rien à faire. Ils étaient aussi têtus l'un que l'autre.
- Moi, je vais chez ma grand-mère comme chaque année, répondit Mia avec un grand sourire, entrant dans le jeu de Remus. C'est un tout petit village moldu ; il n'y a même pas de boulangerie, c'est pour dire. Il y aura tous mes cousins, mes oncles et tantes. Ça sera super. C'est le seul moment de l'année où toute ma famille se retrouve. Et à chaque fois, on passe deux semaines inoubliables. Je me souviens qu'une année, il avait tellement neigé qu'on ne pouvait plus ouvrir la porte d'entrer. On avait été obligé de sortir par le toit. C'était génial ! On avait pris des vieux cartons pour glisser jusque dans la poudreuse.
- Comme on n'avait pas pu passer nos grandes vacances ensemble à la maison cette année, maman a bien voulu que je vous invite pour les vacances, commença Potter. C'est marrant, elle m'a répondu justement ce matin. Comment t'as fait pour le deviner Moony ? L'adolescent se tourna vers son ami, son expression la plus candide accrochée sur son visage.
- Moi ? Ça doit être grâce à mon six sens ou mon troisième oeil, assura-t-il avec un léger sourire.
- Ou alors c'est peut-être parce que tu as écouté un rongeur trop curieux, proposa Lily en regardant Peter avec suspicion.
Après la grosse dispute et la fureur de la jeune fille avant le baiser entre elle et Potter, les maraudeurs lui avaient expliqué qu'ils étaient des animagi. Cette nuit-là, ils avaient accompagné Remus, comme à chaque fois, lors de sa transformation pour la rendre moins dur. Et devant le scepticisme de Lily, ils lui avaient fait une démonstration. Elle savait donc maintenant que Sirius pouvait se changer en chien noir aux poils hirsutes, Peter en un petit rat et Potter en un cerf. Quand elle les vit tous les trois en animal, elle comprit mieux d'où venait leur surnom. Moony, c'était simple, elle l'avait deviné cet été lorsqu'il lui avait avouée être un loup garou. Et donc, Padfoot, Wormtail et Prongs prenaient tout leur sens.
- Oui, mais quoi qu'il en soit j'ai demandé à maman, reprit Remus en balayant les paroles de son amie de la main.
- Et alors, Amy est d'accord que Lily et toi viennent ? s'enquit de savoir Sirius.
- Je ne vois pas bien ce que je viens faire dans cette histoire.
- Tu n'as pas besoin de comprendre jeune fille ; tu n'as qu'à venir, lui assura Momo en la pointant avec son morceau de viande planté dans sa fourchette. Et puis c'est tout.
Il conclut son discoure en mettant le morceau de viande accusateur dans sa bouche, sous les yeux effarés de ses amis.
- Bien, maintenant que Pad' a fini ses âneries, je peux reprendre, continua le loup garou. Je disais donc que j'ai demandé à ma famille. J'aurais sûrement la réponse dans le courrier de demain.
- Pareil pour moi, ajouta Peter.
- Et toi Mia, tu ne veux pas passer deux semaines avec nous ? demanda Potter.
- Ça aurait été avec plaisir si ça avait été pour d'autres vacances. Mais les vacances de Noël représentent vraiment trop de chose pour ma famille. Désolé.
Le lendemain, les réponses arrivèrent comme prévues. Et, sans surprise, elles apportaient toutes deux des réponses positives. C'est donc avec une certaine euphorie que les maraudeurs fêtèrent l'anniversaire de Sirius le soir même. Ils retrouvèrent, le temps de quelques heures, leur insouciance. Et Sirius, sous les regards de Mia et des autres maraudeurs, tint sa promesse faites à Lily deux mois auparavant. Après avoir réaménagé leur dortoir, les deux adolescents dansèrent une vingtaine de minutes oubliant tous leurs malheurs, ne se souciant que le moment présent. Ces six étudiants rirent et mangèrent des confiseries à outrance, ignorant que leur projet allait bientôt être compromit par une petite et simple enveloppe orange.

Un livre trop convoitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant