11. 7ème Cercle

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Tchak.Tchak. Tchak.

Le bruit était régulier. Il provenait de la pièce d'à côté.

Lily émergeait lentement d'un profond sommeil.

Complètement groggy, elle ne savait pas où elle était. Elle ressentait juste un engourdissement extrême dans ses membres.

Le taser. Clive. Ses souvenirs lui revenaient peu à peu.

Tchak.Tchak. Tchak.

Des coups sur une surface dure, étouffés par les murs. Ils paraissaient lointains.

Elle était allongée par terre, dans ce qui ressemblait à un sous-sol, ou un cellier.

Lily se redressa. Son dos lui faisait mal. Elle était bâillonnée et attachée.

La pièce dans laquelle elle se trouvait baignait dans la pénombre. Seule une lampe torche, posée au sol et braquée contre le mur en face de la prisonnière, éclairait une partie de la pièce : un établi, avec un plan à outils au-dessus.

Lily remua et se rendit compte qu'elle était assise contre quelque chose. Elle n'arrivait pas à déterminer ce que c'était à cause de l'obscurité.

Elle se concentra sur ses menottes. Des liens en plastique. Une chance de s'en tirer.

Les mains derrière le dos, elle tenta tant bien que mal de se lever. Elle s'approcha de l'établi.

Plusieurs outils étaient disposés sur la table. Des pinces, des tenailles, une scie à métaux... La plupart recouverts de rouille.

Lily essaya d'attraper la scie. Elle parvint à la bloquer verticalement, en s'aidant du bord de l'établi.

En faisant des mouvements de bas en haut, elle entama la découpe des liens.

Tchak. Tchak. Tchak.

Lily n'avait pas remarqué la porte en face d'elle. Elle disposait d'une petite fenêtre, qui donnait sur la salle adjacente.

La salle d'où semblaient provenir les coups.

Les attaches en plastiques, plus résistantes que prévues, commençaient à se défaire.

Elle continua de plus belle, bien décidée à se dégager de ses entraves.

En forçant un dernier coup, les attaches lâchèrent. Mais l'impulsion, trop forte, lui fit faire un mouvement brusque : la scie lui lacéra le bras sur une bonne partie de sa longueur.

Lily ne put refréner un cri de douleur, qui paru inaudible à cause de son bâillon. Elle retira ce dernier d'un geste brusque, lui arrachant presque la peau du visage, puis reprit son souffle tant bien que mal et plaqua sa main sur l'entaille. Elle saignait abondamment.

Elle essayait de freiner l'hémorragie avec sa main valide. Il fallait trouver quelque chose pour faire un bandage : elle se saisit de la lampe torche au sol de son autre main.

Le faisceau de la lampe balaya la quasi-totalité de la pièce.

La chose contre laquelle elle était adossée plus tôt n'était ni un sac, ni des ordures, ni quoi que ce soit d'autre.

C'était Tovar.

Il gisait sur le ventre, sa tête retournée dans un angle grotesque. Ses yeux gris, éteints, regardaient dans la direction de Lily.

Cette dernière réprima un haut-le-cœur. En faisant dos au mur, elle était face à l'horreur. Mais la douleur de plus en plus cinglante dans son bras lui intima de ne pas céder à la panique. Autrement, elle perdrait définitivement la partie.

Chroniques du monde poussiéreuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant