Dans les étoiles (le june coffee)

One shot - Héritage Partie 1

"Cher Alix, quand j'étais jeune, j'étais amoureuse d'un homme. Il s'appelait Andrew Parks. C'était l'homme de ma vie, je l'aimais et aurai tout fait pour lui. Mais mes parents ont tout fait pour que je m'éloigne de lui. Tu sais ? Nous étions une famille aisée et avions un certain rang, c'était une honte pour eux. Une honte que je le "fréquente", car il venait d'une famille très modeste et méconnue. Ils m'ont demandé de le quitter et d'épouser un autre homme. 

Cet homme, c'était ton père. J'ai accepté, obligée, et puis il était bon, gentil et m'aimait. Enfin, c'est ce que je pensais, jusqu'à ce qu'il m'abandonne peu de temps après ta naissance. J'avais laisser tomber l'amour de ma vie, pour mon rang, la richesse et pour quelqu'un qui m'a abandonné. Je suis alors devenue triste, solitaire et renfermée sur moi même, je n'osais plus parler et ne faisait que me morfondre tout en m'apitoyant sur mon sort. Mais j'ai essayé de changer pour toi. 

J'ai toute ma vie regretté de ne pas être restée avec Andrew, d'avoir vécu d'amour, d'eau fraîche et de bonheur. Si un jour tu lis cette lettre et que tu parviens à trouver cet homme, dis lui que je regrette, et que jusqu'à mes derniers instants, je prie pour qu'il soit heureux aujourd'hui. Qu'il ait trouvé une femme qu'il mérite et qui le rend heureux. J'espère tellement qu'il a su me pardonner..

Tu sais, la seule chose qui me donnait la force de continuer à vivre, c'était mon amour de petit ange, mon bébé, ma vie, toi. C'est pour ça que j'ai voulu combattre ce foutu cancer. Mais aujourd'hui, aujourd'hui je le sais. Je le sens. Il est en train de me vaincre. 

Il me tue, mais ça me tue encore plus de savoir que je ne te verrai pas grandir. Ca me tue de savoir que je ne te verrai pas devenir une femme, je ne verrai pas qui aura la joie de t'épouser, je ne verrai pas quelle grande femme tu deviendras. J'ai confié ta garde à ma soeur, elle fera tout pour toi. Cette lettre, tu la liras quand tu auras 18 ans, et j'aimerai que tu tires de ma vie, des leçons que je n'ai jamais reçues. 

Maman te demande de devenir une femme qui accomplit ce qu'elle veut, qui réalise ses rêves et qui ne se laisse jamais couler, une femme qui peut être fière d'elle, une femme qui aime et qui donne. Une femme qui a des principes et des valeurs, qui s'impose et qui ne se laisse pas marcher dessus. Une femme qui ne laisse pas tomber l'homme qu'elle aime pour de stupides choses telles que l'argent, le rang social ou je ne sais quelle autre connerie. 

Aujourd'hui tu toucheras tout l'héritage que je t'ai laissé. J'espère que tu seras heureuse, je t'aime de tout mon coeur bébé Ali, je t'aime plus que je n'ai jamais et plus que ma propre vie. Ta maman qui t'aime de tout son coeur. Elizabet Hastings "

Je saisis le mouchoir que me tend le notaire et essuie les larmes qui n'ont cessé de couler depuis la lecture de ces mots. C'est mon anniversaire aujourd'hui, j'ai 18 ans. Tante Ana m'a dit qu'aujourd'hui je devais me rendre chez le notaire pour toucher mon héritage. Seule la lettre dont elle m'avait parlé m'intéressait. Je ne m'attendais pas à ça. 

Je signe quelques papiers et sors du cabinet, la lettre en main, les yeux humides. Je prends une grande inspiration, remets mes lunettes en place et décide d'aller me reposer dans un parc. J'ai dit à ma tante que je ne souhaitais pas fêter mon anniversaire. Mes 18 ans, ça l'a surprise. Elle était prête à m'organiser une grande fête, elle m'avait même proposé de me laisser la maison pour que j'organise une "soirée" afin d'inviter tout mon lycée. J'ai décliné poliment, lui disant que ça ne m'intéressait pas tellement.

La réalité, c'est que je n'avais personne à inviter. Moi ? Alix Hastings, la petite asociale du lycée Dougherty, la petite fille toute discrète qui passe son temps à lire des livres dans un coin de la récré, faire une fête ? Laissez moi rire.

Je n'arrête pas de penser à ma vie et de la comparer à celle que ma mère aurait voulu pour moi. Je ne savais pas tout ça. Depuis petite, je suis renfermée et solitaire. Elle voulait que j'accomplisse ce que je veux et que je sois fière de celle que je suis. Est-ce que je le suis ? Suis-je la fille qu'elle aurait voulu que je sois ?

Je remets la lettre dans l'enveloppe, me lève du banc duquel je suis assise et duquel je m'apitoie sur mon sort depuis une heure afin de rentrer, d'un pas déterminé, à la maison. J'y retrouve ma tante Ana et son mari, mon oncle Mathieu. Ils me saluent, je les embrasse rapidement et monte dans ma chambre. Ils sont tellement adorables, je culpabilise souvent d'être aussi froide avec eux. Ils n'ont jamais pu avoir d'enfants, tout l'amour qu'ils avaient à donner, c'est moi qui l'ai reçu. Et je me trouve si.. si égoïste.

Maman ne voulait sûrement pas ça pour moi. Je suis finalement, peut-être, comme celle qu'elle est devenue quand mon père l'a quitté. Je veux changer, et devenir quelqu'un d'autre. Quelqu'un capable de montrer qu'elle aime. Mais je ne sais pas comment faire.

-Mais oui..

Je prends mon ordinateur portable et commence à faire des recherches. Je cherche sur les réseaux sociaux, sur internet mais en vain. Au bout d'un moment, je laisse tomber l'idée de retrouver Andrew Parks grâce à internet. Je me disais que peut-être, je pourrai m'excuser pour ma mère auprès de cet homme, lui montrer la lettre et me sentir mieux, trouver ainsi la force de changer. Avoir un but peut-être ?

Je pourrai peut-être demander à ma tante Ana mais je n'ose pas. Je vais changer.. Je vais combattre ma timidité et m'ouvrir aux autres. Je vais essayer de ne plus être cette fille qui marche la tête baissée dans les couloirs du lycée, ne plus être celle qui garde toujours le silence et qui cache qui elle est vraiment. Je vais te rendre fière de moi maman, et je trouverai Andrew Parks et lui montrerai cette lettre.

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La première partie d'un one-shot qui sera en trois parties. J'espère que ça vous plait et que ça suscite votre curiosité :p Ca faisait longtemps que je n'en avait pas fait héhé:p

Alors, vos avis ? :p