CHAPITRE I - LE COMMENCEMENT

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Nantes, 1815. Cette prison est un vrai trou à rats... ces maudits enquêteurs le payeront de leurs vies, ensuite je m'en prendrai à leurs familles. Je hais ces gens. Mais pour en revenir au sujet principal... laissez moi vous expliquer comment j'ai atterri ici. C'est cela, remontons 17 ans en arrière.

Paris, 1798. J'avais 8 ans. J'étais chez moi, une petite maison dans la campagne. Il faisait froid, il neigeait. Mon père sortit chercher du bois pour la cheminée, ma mère cuisinait un ragoût. Ce fut bientôt l'heure du dîner. J'étais assis sur une petite chaise, mes parents aussi étaient à table. Mon père n'était pas content, le ragoût semblait fade. Il s'énerva, ma mère aussi. Je les voyais. Ils criaient, la tension monta rapidement. Mon père gifla ma mère, ce n'était pas la première fois. Elle l'insulta, mon père écarquilla les yeux et la prit par le cou en renversant la table. Ma mère se débattit, il lui serra fort la gorge, elle n'en pouvait plus. Elle devint pâle, elle suffoquait. J'avais peur. Je descendis de ma chaise et ramassai le couteau à pain. Je m'approchai d'eux, ils ne me voyaient pas. Je criais, mais ils ne m'entendaient pas. Je paniquais et pris d'une adrénaline soudaine, je sautai sur mon père en lui lacérant la gorge avec le couteau à pain. Le sang gicla. Il n'arrivait pas à crier. Il ne tenait plus ma mère, il se tenait la gorge, il suffoquait à son tour. Je le vis tomber à terre et se vider de son sang. Ma mère en sanglots me gifla. Elle pleurait beaucoup. Je ne comprenais pas, je l'avais sauvée. Elle me traita de monstre en me ruant de coups. Le couteau tomba. Je me sentis trahi, cette femme qui se disait ma mère m'avait trahi. Je l'avais pourtant libérée... Je lui avais offert un nouveau départ sans cette brute qu'était mon père et c'était comme cela qu'elle me remerciait ? Mon cœur se serra dans ma poitrine et le goût de l'amertume me vint en bouche. Mes yeux se remplirent de haine et mon corps de rage. Ce fût là que que je compris que la vie n'était qu'incompréhension et ingratitude. Je compris que certaines personnes aiment qu'on les maltraite, qu'on les frappe, qu'on leur fasse du mal. Je ramassai alors une fourchette et dans mon élan de rage, sans hésiter je lui plantai l'œil. Elle hurla de douleur. Je la haïssais, elle m'avait vexé, cette putain ingrate m'avait trahi. Elle m'avait laissé tomber. Je pris le couteau à viande qui se retrouvais à terre et la je la poignardai plusieurs fois. Elle ne bougeait plus quelques secondes après, ils ne bougeaient plus du tout. C'était mon premier meurtre double. Je suis un parricide. J'ai commencé bien jeune... Hélas j'ai cela dans le sang. Voyez-vous, j'avais peur... Mais j'ai aimé. J'ai aimé tuer mon père... Son sang chaud qui giclait sur moi... Les cris affolés de ma mère... Tout cela était meilleur que tout au monde. C'était si... excitant ! C'est cette sorte... D'excitation qui m'a mené où je suis. Voilà comment je suis devenu ce que je suis.

Hello Madness, My Old Friend.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant