CHAPITRE II - LIBERTÉ MACABRE

22 4 0
                                    


Nantes, 1815. Me revoilà dans cette maudite prison. C'était la nuit, je voyais la lune à travers les barreaux de ma cellule. Mon procès était censé avoir lieu le lendemain, je serais accusé de meurtres multiples et je monterais à la potence... Soudain, je vis un navire. Il n'était pas loin de la plage... Ses drapeaux étaient noirs. Je vis des canons. Le vaisseau tirait des boulets ! Je voyais les gens s'affoler et courir... Je ne comprenais pas la situation. J'entendais des cris et des pleurs. J'apercevais le feu, et le désordre, et le chaos. Les gardes de la prison se précipitaient dehors. C'était enfin ma chance. Tout n'était peut-être pas fini. Alors que le dernier garde courrait vers la sortie, il passa devant ma cellule. D'un geste ferme et violent, je l'attrapai par la gorge et je le cognai contre les barreaux. Je serrais son cou contre les barreaux à l'aide de mes bras. Il suffoquait et, je le serrai de plus belle. Je ne sentais plus son pouls, alors je le lâchai et il s'écroula au sol. Je me penchai et pris la clé de la cellule puis dans un soupire de soulagement, je me déclarai non coupable moi même. J'étais un génie. J'étais libre. Je sortis dans la rue, c'était étrange, des cadavres partout, des pirates, des villageois, des gardes... C'était une marre de sang, il y avait des flammes. Je riais, je jubilais. La ville étais détruite, pillée. Les habitants furent massacrés, et j'étais libre. Le mal était enfin sorti de sa cage, la boîte de Pandore était de nouveau ouverte. J'étais le mal.

Cela faisait trois jours que j'étais libre, j'avais beaucoup marché depuis. Je me retrouvai dans une petite ville aussi paumée que l'autre. J'avais élu domicile dans une maison abandonnée. Elle était spacieuse, mais froide. On caillait vraiment là-dedans... Je sortis alors chercher du bois. En marchant vers la forêt, j'entendis des voix alors rapidement, je me précipitai sur le bas-côté de la route. Un garde parlait seul, revoyant sûrement son plan de A à Z. Non, il réfléchissait à un problème. J'entendis mon nom, Il me recherchait depuis la prison de Nantes. Je le haïssais lui aussi, instantanément, je ne le supportais pas. Il pénétra dans la forêt, je le suivis. Il s'arrêta et s'assit à même le sol. C'était l'opportunité tant attendue, je m'emparai rapidement sa matraque posée à terre et le frappai à la tête, plusieurs fois. Il n'était plus conscient, alors je lui donnai un dernier coup, histoire de ne pas être imprudent. Je lui retirai son haut et attachai ses bras et jambes avec les manches de sa chemise. je le bâillonnai avec ses gants. La nuit tombait bientôt, je décidai de revenir le chercher une fois celle-ci bien tombée. En attendant, je revins sur mes pas et après un moment de réflexion, je décidai d'explorer la petite ville. Les habitants n'étaient pas très curieux, mais plutôt ignorants. Après un moment, ce fut enfin l'heure, la nuit était là. J'avais volé une charrette derrière un bar. Le cheval était très calme. Je montai alors sur la charrette et revins à la forêt. Le garde était toujours inconscient, attaché et bâillonné. Je tirai son corps et, en un effort remarquable, le jetai son corps sur la charrette. Je dirigeai la charrette et au bout d'une demi heure, nous arrivâmes à la maison. Je descendis le garde inconscient à la cave. La pièce était isolée et insonorisée. C'était désormais parti, le jeu pouvais enfin commencer. Je finis de le déshabiller et je l'attachai solidement sur un établi de fortune. L'air était froid car sa peau frissonnait. Il commença à s'éveiller tandis qu'une bosse rougeâtre était apparue sur le haut de sa nuque. D'après ses papiers, il s'appelait Thomas Hopkins. Il ne devait pas avoir plus de 25 ans, il était brun à la peau blanche et mate. Il n'était ni gros, ni maigre, il avait une forme plutôt athlétique. Alors que je finissais mon inspection de son corps, il s'éveilla complètement. Il me regarda, effrayé, terrorisé, conscient de ce qui l'attendait dans cette cave:

"-Bonjour Monsieur Hopkins", lui lançai-je. "Savez vous ce qui se passe maintenant ?"

Il ne répondit pas. Il regarda autour de lui, affolé. Il paniquait, il avait des sueurs froides. Je le haïssais lui aussi, mais je venais de reprendre du service, j'allais enfin pouvoir m'abandonner à cette haine, jusqu'à ce que son corps ne supporte plus le châtiment que je lui infligerais...

"-Vous allez souffrir le martyr", lui informai-je. "Vous allez sérieusement en baver ! Hahaha vous allez périr suite à mes expériences meurtrières ! Vous savez, le plus drôle c'est que... Je devais être pendu. Vous auriez alors classé l'affaire et seriez passé à autre chose. Cela c'est joué très serré... Un peu plus de temps et vous auriez survécu... Je rigole ! Je m'en serais échappé d'une manière ou d'une autre, et je vous aurais quand même tué ! Hahahaha !"

Je riais aux éclats. C'était jouissif, je pouvais enfin torturer à nouveau ! Alors il me regarda d'un œil terrorisé:

"-Laissez-moi partir", m'implora-t-il. Puis d'un ton plus calme il ajouta : "S'il vous plaît..."

Il me suppliait. Sa voix contenait de la colère et du désespoir. Il y avait de la tristesse, et de la détresse. Il était paralysé, mais il tremblait de peur. D'une main ferme j'attrapai une scie posée non loin de l'établi de fortune:

"-Vous savez, une amputation, ça permet de réduire les risques d'infection et de propagation", récitai-je de mes livres de médecine. "Mais comme vous ne souffrez de rien, disons que c'est juste pour le fun !"

Puis d'un geste soudain et ferme, je mis la scie sur son biceps et commençai à trancher. Les dents un peu rouillées de la scie faisaient des va et vient dans sa chair, lui coupant, déchirant les tissus et le muscle, s'enfonçant toujours plus dans son bras. Monsieur Hopkins criait, hurlait, il frémissait de douleur. Il se tortillait dans tous les sens. Plus il hurlait et plus le sang giclait. La douleur devait être intense, il criait à s'en arracher les poumons, ses hurlements étaient horribles, presque inhumains. Cela me fit penser aux cris que poussent les porcs juste avant ou pendant que le boucher les égorge. Après quelques minutes, j'arrachais son bras droit, d'où coulait un torrent de sang qui tachait mes vêtements et formait une marre épaisse et rouge par terre. Monsieur Hopkins continuait de hurler, la douleur le tenaillait. Je déposai très doucement la scie et prit calmement un chalumeau, lui aussi posé non loin de l'établi. Je l'allumai et réglai l'alimentation en gaz afin d'avoir une belle flamme bien bleue.

Hello Madness, My Old Friend.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant