CHAPITRE III - VIANDE FRAÎCHE

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Je poursuivis tranquillement et parfaitement le schéma de la torture tant imaginée pendant mon emprisonnement. Quand j'approchai la flamme de son bras, il se débattit de plus belle. Il souffrait enfin le martyr, je voyais la souffrance et le désespoir dans ses yeux. Il me regarda d'un œil plein de supplications, mais impassible, je me mis a à brûler son moignon. Sa peau devenait noire et une horrible odeur commença à se faire sentir. Monsieur Hopkins s'évanouit à cause de la douleur, et alors que sa peau formait des cloques, il commença à convulser. La flamme bleutée du chalumeau se mélangeait au moignon rougeâtre, déjà noirci par le feu. Alors j'éteignis le chalumeau et me penchai sur lui. J'observais son visage, je redoutais qu'il s'échappe, cela pourrait bien nuire à mes plans. Je pris donc l'initiative de resserrer ses sangles. Si fort que celles si replacèrent son corps au centre de l'établi. Et tandis que je continuais de serrer, celles-ci lui lacéraient la peau. Elles lui entaillaient profondément et s'y enfonçaient de plus en plus. Le sang coulait mais le débit se réduisait petit à petit. Je remontai alors dans le salon avec les vêtements du garde. J'allai à la salle de bain et fit couler l'eau en me déshabillant. Alors que la vapeur montait, je m'étirais. Après quelques minutes, la baignoire fut pleine. J'y entrai et me détendis. L'eau chaude me relaxait et je m'affaissais dans la baignoire dont le fond se réchauffait avec l'eau. Je m'efforçai de retirer les taches de sang de mon corps. Je frottais ma peau blanchâtre dont la saleté s'enlevait sans trop de mal. Après plus d'une demi heure je sortis de l'eau. Je m'essuyai avec une serviette déjà présente dans la maison. Je ne ressemblais plus à un prisonnier et désormais personne ne se douterait de ma vraie identité. Je m'habillai avec les habits de l'enquêteur revins dans le salon. J'allumai la cheminée qui prit immétement feu. J'y jetai mes propres vêtements tâchés de sang. Ces derniers commencèrent à brûler et la fumée tourna au noir dans la cheminée. Je m'assis sur le fauteuil et regarda les vêtements disparaître dans les flammes. C'était une libération. Aucune trace, aucune preuve, juste un cadavre, et du sang. Je redescendis à la cave afin d'achever Monsieur Hopkins. Il était toujours attaché, il gémissait, sûrement fatigué de hurler:

"-S'il vous plaît", me supplia-t-il. "Libérez moi... Je ne dirais rien à personne...

-Désolé Monsieur Hopkins, vous savez que je ne peux pas", lui avouai-je. "Et puis même si je le pouvais, je ne le ferai pas. J'aime vous voir souffrir."

Il eût un soupire désespéré et se mit à pleurer doucement.

"- Cependant, je dois poursuivre mes plans et mes projets... Vous avez de la chance, votre tourment prend fin" dis-je en prenant une hache.

"Non ! S'il vous plaît ! Pitié !" Il s'affola encore et recommença à crier : "NE ME TUEZ PAS !"

Alors je levai la hache en l'air avec mes deux mains et l'abattis d'un coup sec sur sa gorge. Cette dernière se trancha en deux et sa tête roula au sol. Heureusement, le sang gicla à l'opposé de ma position en repeignant le mur en rouge. Je pris un tissu et l'enroulai autour de ma main puis ramassai la tête de Monsieur Hopkins:

"On peut dire que votre douleur vous a fait perdre la tête", déclarai-je avant de rire.

Je remontai au salon et me rassis en tenant sa tête. Je la tournai vers moi et l'observai. Ses paupières n'avaient pas eu le temps de se refermer et ses yeux étaient devenus globuleux, comme ceux d'un poisson asphyxié. Ils exprimaient un regard vide, ou plutôt ils n'exprimaient plus rien. Ses lèvres avaient tourné au violet et sa peau était blanche comme la neige. Elle était froide. Alors je la lançai elle aussi dans la cheminée et la regarda brûler. Ses cheveux disparurent très rapidement. La peau quand à elle formait des cloques et des bulles. Petit à petit elle faisait place à l'os qui devenait noir lui aussi. Après à peine quelques minutes, la tête de Monsieur Hopkins n'était plus qu'un crâne noirci par les flammes. Après quelques heures passées assis à contempler ce magnifique feu de cheminée, une petite faim commença à m'importuner. Elle se faisait de plus en plus grande, tenaillant mon estomac qui gargouillait toujours de plus en plus fort. Me lançant dans l'exploration de la vieille maison abandonnée qui me servait de refuge, je découvris que la maison avait une petite serre dans le fond du jardin. C'était risqué de me montrer au grand jour, mais la faim m'y obligeait. J'entrai dans la serre et y découvris une culture de pommes de terre et de carottes. J'ignorais pourquoi la culture avait été mise dans une serre, et les pommes de terres ainsi que les carottes semblaient assez vieilles. Elles ne donnaient pas du tout envie de les manger, mais j'avais besoin de forces, d'énergie. J'en cueillis quatre de chaque et regagnai rapidement l'intérieur. Lorsque j'étais un petit garçon, j'avais l'habitude d'observer ma mère quand elle préparait le ragoût. Je savais comment cuisiner afin de me préparer de quoi me mettre sous la dent. Le seul hic était que je n'avais pas de viande... Mis à part une pomme volée parmi la foule, je n'avais rien mangé depuis plusieurs jours... Je me sentais déjà assez faible, l'adrénaline et l concentration m'avaient détourné de cette faim. Maintenant que j'avais tué Monsieur Hopkins, et que l'adrénaline était redescendue, tous les symptômes d'une mauvaise nutrition étaient apparus. Je ne pensais plus qu'à cela, manger. Me nourrir seulement de carottes et pommes de terre ne m'apporterait pas assez d'énergie pour faire ce que je sais faire de mieux. Et j'avais comme habitude de manger de la bonne viande fraîche à presque tous mes repas. La seule solution était de tuer le cheval et le manger, ou dépecer le cadavre de Monsieur Hopkins et le manger. Je ne pouvais pas tuer le cheval car j'en avais besoin, c'était mon seul moyen de déplacement, mon seul moyen de m'enfuir en cas de danger. Je décidai donc de devenir un cannibale pendant mon court séjour, étant donné que je ne pouvais pas non plus sortir. La disparition soudaine de Thomas Hopkins avait éveillé des soupçons, elle avait attiré certains regards. Je descendis à nouveau à la cave, la carcasse du corps de Monsieur Hopkins était encore là, comment aurait-elle pu disparaître de toute façon ? Le sang ne coulait plus, mais le sol avait été repeint en rouge. Pour commencer assez facilement à manger cette nouvelle viande, pour déguster ce nouveau gibier, je pris seulement le bras que j'avais tranché à Monsieur Hopkins et remontai furtivement. J'emmenai ce bras en cuisine et avec les couteaux de la maison, je commençai à le découper, comme s'il s'agissait d'un morceau de Rumsteck. Après avoir bien charcuté, je mis le tout dans une casserole et commençai à frire le tout. Cela sentait mauvais au début puis, au bout d'un temps, cette odeur je la trouvais envahissante et rassurante. Cela allait être un vrai régal.

Hello Madness, My Old Friend.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant