Evelyn, écrit par Aurélie
Alcide Hervé, l'amour de ma vie. Je pense bien que sans lui je serais devenue folle, il a été là pendant toute cette année horrible. Les cris agonisants de mes compagnons me hantent certaines nuits, je sens le poids de la culpabilité sur ma conscience, mais Alcide est là, à côté de moi, à me contempler de ses beaux yeux bruns. Je ne peux m'empêcher de sourir, tellement je suis soulagée d'avoir une personne à qui parler. L'été dernier j'ai tout perdu, mais il a été là. Parfois, je me demande si mes parents m'ont oubliée, je ne sais même pas s'ils m'ont cherchée. Les murs de ma chambre sont sinistres, mais c'est la chambre dans laquelle Alcide se sent le plus à l'aise, apparemment ce serait l'endroit où il se serait fait tuer. Je ne sais toujours pas comment il peut se sentir familier si c'est à cet emplacement que l'horrible crime s'est produit. Je déteste l'homme qui lui a fait subir ça ! Si seulement il se montrait sous son vrai visage ; que je puisse voir sa vulnérabilité.
Aussitôt, je lui arracherai sauvagement les cheveux et transpercerai ses yeux avec mes ongles . Cette chose n'est pas humaine, elle est immortelle et elle me l'a bien fait comprendre. J'en bouillonne de rage, n'allais-je jamais l'exterminer ? Allait-il pour toujours être le chat dans le jeu ? Si seulement je pouvais le savoir.
Car voici un an que je suis coincée ici, à la prochaine occasion je sortirai de ce manoir et je le brûlerai, pour que personne ne se fasse piéger par cette malédiction...Mais je ne savais toujours pas si c'était une bonne chose pour Alcide. Allait-il disparaître pour de bon ? Ne vivrait-il plus ? Je n'en savais rien et je ne voulais pas forcément le savoir.
***
Il me prit tendrement dans ses bras et je rigolais déjà à pleine gorge. Après m'être reposée, je lui adressai un sourire coquin qu'il comprit instantanément. On courut comme des enfants heureux et on se propulsa dans mon lit. Moi au-dessus de lui, je l'embrassai langoureusement à tel point que, s'il n'avait pas été mort, il aurait suffoqué. Rien qu'en y pensant, je ricanai. Il n'y a peut-être pas que du mal à être mort ; au moins ta petite amie sauvage peut t'embrasser éternellement.
- Bébé...
- Hum ?Je n'avais guère envie que cela cesse.
- Laisse-moi aller sur toi, j'aime pas trop me sentir dominé par une fille...
On se roula de telle sorte à ce qu'il soit sur moi. Dès qu'il se sentit plus "mâle", il commença à défaire ma braguette, tandis que moi, je lui ôtai son t-shirt. Ses abdos était sculptés et j'adorais ça. Il émit un grognement rageur en se retirant de moi.
- Qu'est ce qu'il y a ?
Il détourna les yeux avec gêne.
- Je ne sais pas... J'ai vraiment envie de toi mais je sens que ce n'est pas la chose à faire.
- Alcide, tu ne le pense pas j'espère ? 10 secondes plus tôt tu étais chaud et prêt à passer à l'acte ! Pourquoi ce brusque changement d'avis ?
- Ce n'est pas toi le problème c'est juste que ce n'est pas une option. Mais parfois je me laisse aller sans m'en rendre compte... Fin, je ne veux pas te blesser voilà tout.
- Mais qu'est ce qui t'en empêche ?
- La virginité c'est sacré, je ne voudrais pas te le faire regretter.Je soupirai, il allait encore commencer son tralala.
- C'est une blague ?
- Non pas du tout, mais...
- Mais quoi ? Je sentais mon pouls s'accélérer, dû à la rage.
- Je ne veux pas que tu te rapelles de ta première fois comme ça. Quand tu sortiras d'ici, tu trouveras un garçon bien et tu seras heureuse. Là, tu pourras passer la cap. Mais je ne veux pas que tu te souviennes de ta première fois avec un mort.Je tapai brusquement du pied.
- Mais tu ne comprend pas, bordel ! J'en ai rien à battre ! Tu sais bien que tu me fais plus souffrir en me donnant l'espoir qu'un jour tu ne seras plus aussi stupide que juste passer à l'acte !
-Bébé... Je suis désolé, vraiment.***
J'ai mal au coeur. Je déteste me disputer avec Alcide ; je l'aime trop pour être éloignée de lui. Même s'il ose à peine me toucher, sa présence me réconforte, après tout, je n'ai pas vraiment besoin de sexe pour pouvoir jouir d'être avec lui, rien que sa présence me rend heureuse. Pour chasser un fantôme, c'est très simple, il suffit de le vouloir et de crier "Va t'en !" et l'âme disparaît pour au moins une demi journée. En fait, ça ne marche qu'avec les esprits coopératifs. Les âmes perdues ou maléfiques s'immiscent sous votre peau et vous collent jusqu'à ce que toute votre force psychique soit épuisée. Sans force psychique, c'est la mort qui en suit. Je frissone rien qu'en pensant à ce qui arriverait si une âme démoniaque me trouvait maintenant. Je suis dans une posture très vulnérable, sans Alcide pour me protéger. C'est un phénomène étrange car il peut très bien être dans la même pièce sans que je me sente près de lui. C'est comme si nous étions dans des dimensions différentes.
Je me sens seule et malheureuse. L'hôtel était vide ; je n'avais pas parlé à des êtres vivants depuis plusieurs mois et je ne sais toujours pas si je pourrais me socialiser après ça. Je sens une larme froide couler sur ma joue. Allais-je ne serait-ce qu'un jour redevenir normale ? C'est une quête perdue d'avance... Jamais je ne sortirais d'ici, personne ne me trouvera jamais ici, je suis coincée. J'ai hâte que ces douzes heures passent pour que je puisse m'excuser auprès d'Alcide. Il me pardonnera comme il le fait toujours.
Je me sens rougir rien qu'en pensant à quel point je peux être égocentrique parfois. Dans notre relation, nous ne parlons presque que de moi et de la manière dont je vais pouvoir sortir d'ici. Il ne me dit jamais rien sur son meurtre ou sur son ancienne vie.Je prends soudainement froid et sens une sueur tiède sur mon front. Par réflexe, j'essuie vite la fine couche de sueur qui arpente mon front. J'ai les mains moites et je sens indirectement une chose différente dans cet endroit. C'est encore plus sinistre que ça l'était auparavant. Prise d'un instinct stupide, je me cache dans le lit, attendant que ce sentiment d'oppression se dissipe, mais il n'en fait rien. Il semble même s'intensifier. Je supplie Dieu que ça soit Alcide ; si seulement je ne l'avais pas banni.
Je n'ose pas ouvrir les yeux car j'ai l'horrible sensation que je n'aimerais pas voir ce qu'il y a.

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HÔTEL FANTASIA
HorrorDes adolescents regroupés dans une maison hantée avec un tueur en série à leurs trousses... Ça ne présage rien de bon. Mélange d'amour / d'humour / de mélodrame et surtout D'HORREUR. Merci de ne pas copier l'idée en aucun point et de laisser des c...