Je m'éveillai ce matin-là et n'ouvris pas les yeux.
Je préférai écouter les piaillements des oiseaux et la légère brise qui faisait frissonner les arbres...Je souris et m'étirai finalement, bâillant aux corneilles et clignant des yeux pour effacer les dernières visions de sommeil.
Mes amies dormaient toujours. J'avais l'habitude; dans ma famille, on se levait tous à peu près vers sept heure même pendant les vacances contrairement à mes amies qui faisait la grasse matinée. (Dois-je préciser que nous étions vendredi et qu'un congé ce jour-là était un des nombreux cadeaux que la directrice recevait le jour de son anniversaire ?)
Martine, elle, n'allait sûrement pas tarder. Elle habitait assez près de l'école mais, comme moi, elle faisait partie de ceux qui arrivaient pile à l'heure.
Je me levai sans bruit, chaussai mes pantoufles et me dirigeai vers la salle de bain. Alors que je descendais les escaliers, je me rappelai de la sortie à Vienne. Mes parents étaient entrain de manger avec mon frère, c'était le moment de leur en parler. Je sortis la feuille d'informations de mon sac au passage et l'emmenai avec moi.
"B'jour !"
Je lançai, mes petits yeux fatigués et l'expression endormie sur mon visage laissant à penser que je n'étais pas prête pour ce nouveau jour.
Ce qui était plus ou moins vrai."Hello !"
"Yo le frère."
Ma mère rit.
"Bien dormit ?"
"Oui maman, et toi ?"
"Très bien !"
"Madeleine ! Ton réveil n'a pas fonctionné ?"
"Tu sais bien que je n' mets pas d' réveil quand mes a- *bâillement* -mies dorment là, papa..."
Je m'assis à table et attrapa la boîte de céréales, un bol et du lait.
"Au fait, Mme Pincet nous a donné ça." Je tendis la feuille à mes parents et Simon se pencha sur le côté pour la lire aussi.
"Ah non !" Il dit après un certain temps et un silence insoutenable dont j'eus peur qu'il ne me retourna l'estomac.
Du coup au lieu de se retourner il se noua.
Comment ça non ?
Était-ce à lui de me donner la permission d'aller en sortie avec ma classe ? Certainement pas !Mes parents regardèrent Simon avec étonnement.
Celui-ci les regarda dans les yeux."Vous n'allez quand même pas envoyer une jeune fille de quinze ans toute seule à Vienne ! C'est si loin... Et si il lui arrivait quelque chose ?!"
"Calme-toi, Simon, nous n'avons pas encore décidé si nous allons accepter ou pas."
Dit la voix posée de mon père.Mon frère était trop protecteur.
C'est ça que je voulais dire par 'il m'adore un peu trop à mon goût'... Il aurait fait n'importe quoi pour me protéger, mais je voulais me prendre en main et vivre ma vie tranquille sans avoir un troisième parent pour me la guider (contrôler, dans ce cas précis)..."Nous allons en discuter." Ma mère me fit sursauter.
Comme mes parents écoutaient toujours Simon je ne me fatiguai pas à pleurer ou à leur balancer des arguments valables à la tronche et acceptai déjà leur réponse négative en restant positive.