Chapitre Annexe à "Zadig ou la destinée" de Voltaire

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Cette couverture été réalisée à partir d'une libre de droits, de distribution et de modification. L'ensemble a une symbolique. L'oiseau pour son envol vers le destin. Le paon pour sa beauté et sa majesté. Le blanc pour la pureté et l'albinos pour la différence. Le coloring rose apporté à l'image symbolise la naïveté. La de "Zadig" (se nommant "Amethyst", elle n'est pas non plus protégée par des droits d'auteurs) contient de légères formes géométriques concordant avec la façon scientifique de penser de Zadig. Le texte blanc symbolise une fois de plus la pureté. L'ensemble épuré donne un résultat plutôt moderne.

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L'auguste Roi Zadig avait fort bien vécu les premiers temps de son règne. Ses sujets étaient loyaux, ses réformes appréciées, et sa reine aimante. Il avait rassemblé autour de lui les membres d'une assemblée très éclairée - puisqu'elle approuvait toutes ses décisions. Les citoyens ne protestaient en rien. Astarté était l'épouse parfaite. Zadig pouvait s'adonner à toutes sortes d'activités bien plaisantes tel que se promener dans les jardins de Babylone ou jouer de la plume. Ses poèmes se faisaient plus rêveurs, plus candides. Zadig appréciait le confort de sa vie de souverain. Il ne voyait pas ces obligations si prenantes dont se plaignaient les autres seigneurs. Certes, il y en avait mais elles étaient largement supportables. Contrairement à la misère du petit peuple.

Mais Zadig commençait à se lasser de cette vie. Ne variant pas, elle devenait ennuyeuse. Il ne pouvait plus être seul à réfléchir et ses introspections lui manquaient cruellement. Dans des éclairs de lucidité, il se rendait compte qu'il n'était plus l'homme qu'il avait été dans sa vie antérieure. Car oui, sa vie avait bien changé, et Zadig avec. Non, ce n'était plus Zadig. C'était le Roi Zadig. Le Roi Zadig assistait aux mondanités. Le Roi Zadig n'avait plus le temps de battre la campagne. Le Roi Zadig devait faire attention aux moindres de ses faits et gestes.

Un jour, le grand Roi Zadig décida de rendre visite à ses concitoyens en compagnie de sa vertueuse reine. Il se trouvait dans une voiture couverte en bois aux apparences de marbre orné d'arabesques dorées tirée par quatre chameaux. Son escorte était composée de deux eunuques tenant entre leurs mains des vasques pleines de raisin, quatre des meilleurs soldats en armure et de deux cavaliers montés sur des chevaux blancs qui ouvraient la marche. Au fil des rues, le Roi Zadig redécouvrait cette ville dont il était le dirigeant. Comment les rois, se demanda-t-il, pouvaient-ils régner sur une ville qu'ils connaissaient si peu ? Un roi a si peu d'occasion de se promener dans sa ville, qu'il ne peut pas savoir ce qui est bon pour elle. Il est trop occupé à veiller sur sa ville pour ça... Le Roi Zadig commença à se demander quelle était l'utilité d'un roi dans ce cas-là. Et quelle était la personne, si bien intentionnée soit-elle, qui avait inventé ce rôle inconvenant.

Le Roi Zadig était perdu dans ses pensées lorsque l'escorte s'arrêta brusquement. Des éclats de voix se firent entendre de l'extérieur. Malgré les protestations d'Astarté, il sorti de la voiture afin d'aller voir de quoi il en retournait. Ouvrant la porte, il se dévoilait au grand jour. Il portait des vêtements sobres mais indéniablement luxueux. Il grimaça en posant son soulier sur le sol poussiéreux de la ville mais réprima cette réaction qu'il jugeait stupide et injustifiée. Les souliers, ça se lave. L'altercation avait lieu à l'avant du cortège. Un vieil homme, longue barbe blanche lui arrivant à la ceinture, pieds nus, dos voûté et portant la kippa leur barrait le chemin, murmurant des mots invraisemblables et rouspétant contre les cavaliers. La scène était plutôt comique. Un vieil homme sale agitant sa canne devant deux cavaliers en armure rutilante. Cet homme lui en rappelait un autre par sa barbe vénérable mais le Roi Zadig ne sut se rappeler lequel.

"Finis de rêver, maintenant il faut dormir" Reccueil De NouvellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant