"Plus la patience est grande et plus belle est la vengeance." Diabaté.

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En effet, Avan n'avait aucun effet personnel chez lui. Il préférait ne pas s'attacher aux choses matérielles. Il devait souvent bouger, changer de ville, évidemment puisqu'il ne vieillissait pas et transporter trois tonnes d'affaires l'avait lassé depuis bien longtemps. Et puis à quoi bon ? Tout ce dont il devait se rappeler était dans sa tête, il n'avait aucunement besoin de photos, ou de souvenirs matériels.

Il observa le petit manège de sa petite voleuse en herbe. Elle cherchait sûrement ce qu'elle pourrait emporter avec elle. Il rentra dans le petit jeu de ''qu'est-ce que je pourrais bien voler ?''. Pas le tableau de Picasso qu'il avait payé une fortune. Il valait très cher, mais Avan s'imaginait mal la jeune femme se balader dans les rues avec quelque chose d'aussi proéminent. Ce vase précieux ? Trop fragile. L'écran plat ? Certainement pas. Les bijoux ? Il n'y en avait pas dans le salon. Avan était prêt à mettre sa main au feu ( il ne risquait pas grand chose cela dit, sa main se régénérerait ), que rien dans cette pièce n'intéressait la jeune femme.

- Tu veux peut-être visiter les autres pièces ? proposa-t-il en prenant un air aimable.

- Non... J'ai déjà trouvé ce qu'il me fallait...

Elle le regarda une dernière fois, avec une expression étrange peinte sur le visage avant de repartir de la même manière qu'elle était arrivée. Il la laissa faire. Qu'aurait-il pu faire d'autre ? La séquestrer ? Ça n'aurait mené à rien et il ne répondait pas toujours de ses actes, un geste malencontreux aurait pu vite arriver et alors il aurait du se débarrasser du corps etc... De plus, il saurait très vite la retrouver s'il en éprouvait le désir. Il avait son image, son odeur, c'était déjà plus qu'il n'en fallait.

Ce n'est que quelques secondes après qu'elle soit partie qu'Avan réagit à ses paroles. Que voulait-elle dire par « j'ai déjà trouvé ce qu'il me fallait » ? Il ne manquait rien dans la pièce, elle n'avait donc rien pris. Il l'aurait remarqué autrement. Il se creusa rapidement les méninges. Il s'assit dans un fauteuil et ses yeux se posèrent sur son bras nu. Attends... Une seconde... Mon bras nu !? La garce ! Elle avait volé sa montre. Sans qu'il s'en aperçoive ! Comment... ? Quel imbécile ! Quand il l'avait plaqué contre le mur, il avait été si focalisé sur elle qu'il n'avait pas fait attention à ce léger effleurement qu'il avait ressenti au niveau du poignet. S'il la maintenant au niveau du cou, il n'avait absolument pas prêté attention à ses mains. La garce. La garce. La garce. Avan était plus qu'impressionné. Arriver à profiter d'un moment d'inattention chez un vampire pour lui voler sa montre n'était pas donné à tout le monde. Maintenant qu'il y réfléchissait, personne n'avait jamais réussi pareil exploit, pas même un membre de sa race. Il ne s'était pas méfié d'une humaine. Il n'aurait jamais pensé qu'un être humain pouvait être si malin, si agile, si intelligent. Il avait terriblement sous-estimé cette panthère brune. Il ne reproduirait pas la même erreur la prochaine fois. Il comptait bel et bien récupérer sa montre et peu importe que ça ne plaise pas à cette voleuse perfide.

Vol de nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant