"L'amour, sans la jalousie, n'est pas l'amour." Léautaud

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Avan était fou de rage. Pire que ça. Tous les plans qu'il prévoyait pour la nuit avec sa voleuse avaient été ruinés dès l'instant où Kléa avait posé un orteil dehors. Il l'avait vue sortir de chez elle, outrageusement sublime dans sa robe noire, ses longs cheveux voletant derrière elle. Le regard d'Avan s'était posé sur le dos de la jeune femme, et avait glissé le long de sa cambrure, dénudée, parfaite, si bien qu'il en était resté hypnotisé. Curieux de connaître le lieu où elle se rendait à cette heure avancée de la soirée, il l'avait suivie. Il avait été plus qu'énervé en comprenant où elle allait. Il détestait la savoir dans ce genre d'endroit, enfermée dans une ''boîte'' qui n'était ouverte que la nuit. Avan s'y était lui-même rendu plusieurs fois, ( ce n'était pas trop son délire, mais une fois de temps en temps... ) et c'est justement pour cela qu'il ne voulait pas que SON humaine y mette les pieds. Il savait que les humains appréciaient ces lieux uniquement pour draguer et coucher et ça ne pouvait que déplaire à Avan.

En voyant Kléa entrer dans ce lieu maudit, il avait décidé de rester à l'extérieur. Il détestait le contact humain, et pire encore, il haïssait se sentir enfermé. Comme ses sens étaient très développés, pour lui, être dans une boîte de nuit n'était pas agréable. Le son était trop fort, difficile à supporter, les odeurs de sueur et le mélange des parfums de chacun lui retournaient le cœur, les gens qui le collaient lui donnaient la sensation d'étouffer... Non, vraiment, ce n'était pas son truc. Il préférait le grand air, le calme et la solitude.

Avan avait attendu. Puis attendu. Et à nouveau attendu. Sa patience s'était rapidement effritée jusqu'à disparaître. Il avait ensuite littéralement sentit que quelqu'un s'appropriait SON humaine. C'était difficile à expliquer, mais il pouvait ressentir que quelque chose n'allait pas, il pouvait presque sentir les caresses que Kléa recevait de la part de quelqu'un d'autre. Son calme se volatilisa et la colère pris possession du vampire. Personne n'avait le droit de poser les mains sur SON humaine. Personne, pas même lui d'ailleurs. Elle était à lui et personne n'avait le droit de la convoiter ni même de poser son regard sur elle. Sans réfléchir, il s'était faufilé dans l'esprit de Kléa et lui avait expressément ordonné de sortir. Par sortir, il voulait plutôt dire ''s'éloigner immédiatement du type collé à elle''. Bien sûr, elle n'avait pas obéit. Et bien sûr, Avan avait encore plus perdu patience. Il avait insisté, sans obtenir davantage de résultat.

- ''Si tu veux tellement que je sorte, tu n'as qu'à ''intervenir''comme tu dis, et venir me faire sortir toi-même...'', avait-elle dit.

Ses paroles résonnaient dans son esprit avec force. N'étant pas stupide, Avan avait compris qu'elle jouait avec lui, qu'elle le défiait, une fois encore. Il comprit que s'il cédait, il aurait perdu aux yeux de Kléa. Il n'aurait pas su résister à la jeune femme. Cependant, peu lui importait qu'il gagne ou qu'il perde. Il lui laissait volontiers la victoire. Il ne pouvait juste pas supporter de la savoir avec un autre homme, auprès d'un autre homme, contre un autre homme. Oh que oui, il allait la faire sortir lui-même. Elle pouvait en être sûre. Sans hésiter, il pénétra au sein de la discothèque. Les sons, les odeurs, les couleurs le submergèrent aussitôt qu'il fut à l'intérieur. Pire que désagréable, c'était insupportable. Kléa allait s'en mordre les doigts, il était d'une humeur massacrante. Ses yeux plus noirs que l'obscurité en témoignaient. Il ne mit pas longtemps à trouver sa voleuse. Elle était là, à quelques pas de lui, collée contre un humain d'au moins 10 ans son aîné. Ce dernier avait les mains posées à même la peau de Kléa, sur le bas de son dos. Il l'embrassait dans le cou, et elle souriait, la tête légèrement penchée vers l'arrière. Les lèvres répugnantes de cet homme répugnant étaient placées sur sa peau si belle, sur elle, sur SA Kléa. Il venait de signer son arrêt de mort. Avan avait déjà prouvé à maintes reprises que tuer n'était pas un problème, bien au contraire.

Vol de nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant