"L'amour est l'harmonie de deux âmes et le contact de la peau de deux corps."

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Kléa était la seule personne qu'Avan connaissait qui pouvait dire quelque chose d'aussi méchant de façon aussi mignonne. Cette technique marcha si bien qu'il ne fut même pas énervé d'entendre qu'elle ne l'appréciait pas. Il commençait à s'habituer à être rejeté par son humaine, et il ne le prenait pas pour lui. Il avait une multitude de qualités, il était un sublime homme et il était totalement appréciable. Le problème venait de Kléa et pas de lui, c'était pourquoi il ne le prenait pas mal. Et puis, comment pourrait-il s'énerver alors qu'elle était sur lui et qu'elle le regardait de cette manière ? Il savait qu'elle était venue sur lui de manière spontanée, sans préméditation ni rien, mais ça faisait quand même son petit effet. Avan n'écoutait pratiquement pas ce qu'elle disait. Son attention était focalisée sur la jeun efemme, son poids sur lui, ses mouvements, ses lèvres qui bougeaient alors qu'elle parlait... Elle restait belle même au saut du lit, avec ses petites mèches rebelles qui s'étaient échappées de sa tresse et ses yeux à la fois tout endormis et si expressifs. Là tout de suite, il avait très envie de l'attraper par les hanches pour l'attirer contre son torse, puis de glisser ses lèvres sur les siennes afin de goûter leur saveur. Il pourrait même la mordre... Il en avait tellement envie... Ça ne pourrait pas faire de mal...

Sans réfléchir à ce qu'il faisait, il se rapprocha d'elle, pencha sa tête et, sans trop savoir comment, ses lèvres se retrouvèrent sur le cou de Kléa. Elle s'immobilisa aussitôt, mais il n'y fit pas attention, complètement enivré par le parfum de sa peau. Il entrouvrit légèrement les lèvres et laissa glisser le bout de sa langue sur sa peau parfaite afin d'en goûter la saveur. C'était bien meilleur qu'il ne l'aurait imaginé. Il n'agissait plus de manière censée. Le seul problème était qu'il ignorait s'il agissait parce qu'il avait soif, ou parce qu'il éprouvait du désir pour Kléa. Sûrement les deux. Pourtant, ce n'était pas du tout au sang qu'il pensait, alors qu'il déposait un très léger baiser dans le cou de son humaine. Il avait envie de plus. Elle était bien trop loin de lui et son corps la réclamait contre lui. Avan devait se faire violence pour ne pas l'attirer contre lui et réduire cet espace entre eux qui le rendait fou. Sa peau était bien trop douce et délicieuse, il imaginait ce que ce serait de goûter à la saveur de ses lèvres...

Malheureusement, les désirs d'Avan ne se réalisèrent pas. Kléa le repoussa, pas méchamment, mais assez fermement tout de même. La manifestation de son humaine le ramena sur Terre. Il s'éloigna d'elle aussitôt, posant son regard sur elle. Est-ce qu'elle était énervée ? Il n'aurait jamais du faire ça. La panique s'empara de lui sans qu'il ne sache pourquoi. Il se sentait bizarre, inquiet et il n'aimait pas ça du tout. Il savait qu'il venait de merder et pas qu'un peu. Qu'allait-elle dire ? Voudrait-elle encore le voir après ça ? Est-ce qu'elle allait le détester ? À cette idée, son cœur se serra. Il ne pourrait pas supporter de ne plus la voir. Qu'est-ce qu'il lui prenait ? Pourquoi réagissait-il ainsi ? Il ne comprenait plus rien, et était totalement perdu. Il lui avait à peine effleurer la peau, ce n'était pas comme s'il s'était comporté odieusement. Il n'avait presque rien fait de mal, alors pourquoi se sentait-il aussi fébrile ?

- Avan... Je sais bien que je suis très attirante, mais un peu de contrôle quand même, murmura-t-elle, les yeux plantés dans les siens. Je suis désolée, je n'aurais pas du te grimper dessus comme ça, j'avais oublié que tu n'étais qu'un faible homme...

Elle paraissait plus amusée qu'agacée, malgré un léger froncement de sourcil. Avan avait du mal à y croire. Elle remettait la faute sur elle-même alors qu'elle n'y était pour rien. Enfin, bien sûr, si elle n'était pas venue se positionner sur lui, il n'aurait pas eu autant de mal à se contrôler. Mais il savait qu'elle n'avait pas fait ça dans un but lubrique donc c'était entièrement sa faute à lui. Il se sentait soulagé qu'elle ne soit pas furieuse mais en même temps... La voir réagir de manière si détachée ne lui plaisait guère plus. Elle ne faisait pas semblant, elle s'en foutait totalement de lui. Même lorsqu'il se montrait si tactile avec elle. Comment cela pouvait-il être possible ? Elle avait du se forger une carapace au-delà de l'imaginable pour être aussi désintéressée de tout. La gêne que ressentait le vampire passa rapidement. Ce qui était fait était fait et Kléa n'en était pas contrariée donc autant passer à autre chose.

Vol de nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant