Peur grandissante

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C'est pas possible ! Je vais avoir un sms flippant tous les jours ? Et d'abord, comment la personne pouvait savoir que j'avais un travail avec des clients, et que j'étais rentrée à cette heure. Soit c'est quelqu'un qui fait un canular très bien préparé, soit... y a vraiment une personne qui veut me tuer. Je me remémorai les clients. Tous avaient l'air aimable et agréable. Mais ce n'est pas une façon de juger. Il y a plein de méchants très beaux. Même s'il y en a plein qui sont moches.
  Je n'arrêtais pas de repenser à ça. Imaginer qu'une des personnes était... une personne qui voulait me tuer, c'était inconcevable. Du moins dans ma tête. Je n'osai pas me coucher. J'allai camper devant la porte, avec un paquet de marshmallow et mon portable. Ça fait un peu no-life mais c'est le parfait combo pour ne pas s'endormir. La nuit fut longue. Luter contre le sommeil, tout en veillant à ce que rien ne se passe. Je faisais un petit tour de la chambre/douche toutes les demi-heures.
"Tu deviens parano ma vieille" pensais-je.
Comment allai-je faire pour vivre ainsi ? Je ne pourrais pas tenir. Mon portable vibra. Et pour la première fois depuis longtemps, une larme coula sur ma joue. J'en avais marre. Marre de devoir fuir. Marre de devoir me cacher, marre de ne pouvoir me lier aux gens. Je pris mon portable et lus.

Il ou elle revient demain. Il ou elle te parlera ou pas. Il ou elle saura ton plus grand point faible. Tu lis ce message en plein dans la nuit, tu es restée éveillée, et tu as peur. Oh, et tes marshmallows sont périmés depuis deux mois.

Je regardai mon paquet de bonbon. Beurk, ils sont vraiment périmés depuis deux mois. Mais comment le savoir ? Et qui a pu savoir que j'avais peur, que j'ai pris des bonbons périmés ? Qui pouvais me voir dans mon intimité alors que je vérifiais sans cesse que personne n'était là. Je grognai. Tant pis.
Pour la première fois de ma vie, je m'en fichais d'aller me coucher et de ne pas me réveiller. Limite, ça me ferais du bien. Je posai les bonbons périmés et mon portable, puis allai me coucher. Je m'allongeai, et me laissai entraîner par le sommeil.

Le lendemain, je me réveillai, et j'étais toujours en vie. C'était déjà un bon point. Ensuite, je me sentais pas trop mal. Je partis pour la pâtisserie.
La journée passa lentement. Seul trois des clients d'hier revinrent. La fille qui m'avait parlé, le mec qui m'avait presque fait brunir les cheveux et le papa des enfants (en même temps cela paraît évident).
Il y eût d'autres gens mais je ne regardais que ceux que j'avais vu hier. J'étais en train de devenir folle. Après mon travail, j'allai acheter un nouveau PC. J'en trouvai un re-conditionné donc pas cher.
  Une fois à l'hôtel, je regardai les apparts en vente dans le coin. J'en mis deux dans mes favoris, j'y réfléchirai plus tard.
  Je regardai ensuite un film. Un film d'horreur. Il parlait de téléportation et de fusion entre deux êtres vivants. La première fois que je l'avais vu, j'avais pleuré.
  Pas cette fois.
  Les épreuves personnelles endurcissent.
  J'allai me coucher. Mon portable vibra. Je regardai. Encore un de ces foutus sms !

  Cela ne sert à rien de se remémorer les fois où tu as pleuré devant un événement. Tu ferais mieux de pleurer toutes les larmes de ton corps, avant que tu ne puisses plus le faire.

  Je n'en peux plus. J'allai vraiment craquer. C'était trop pour moi. Maintenant, ce... cette personne peut lire mes pensées. Et bientôt quoi ?! Contrôler mon corps ? Mon portable vibra.

  Si peu. Si peu.

  Je restai un instant sans voix. C'était comme si... je parlais avec cette personne.

  Pas de sms. Ouf.
  J'allai dormir. Pas besoin de plus de sensations pour aujourd'hui.
Point de vue de ...?

  Je l'avais vue. Je n'arrivais pas à y croire. Elle ne semblait pas... bah... ce qu'elle est !
  C'était comme si mon cerveau ne voulais pas y croire. Et dire que... que... J'avais des ordres très clairs pour elle. Et je n'avais aucune envie de les faire. Et son... son autre ? Allait-il mourir ? Se réincarner ? J'aurais aimé en savoir plus. Mais je ne peux pas la laisser me menacer. Moi. Et les miens.













Désolé. Amandiane.

Âmes Où les histoires vivent. Découvrez maintenant