Chapitre 9 : Vivre dans le présent

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Chapitre 9 : Vivre dans le présent

La nuit avait été longue. Je n'avais cessé de cogiter et de me tourner dans tous les sens possibles. Mes yeux ne s'étaient pas fermés bien longtemps et un mal de tête féroce embrumait mon esprit.

Je ne comprenais pas pourquoi Jérémy  s'exposait ainsi, lui qui d'habitude détestait ça. En plus, il savait très bien qu'en postant cette photo, je la verrai.

En même temps, je ne comprenais pas ma propre réaction, ma tristesse, le sentiment de trahison que je ressentais. Jérémy ne  m'avait fait aucunes promesses, bien au contraire. Nous nous étions quittés en bon terme l'été dernier malgré les sentiments que j'avais pour lui. 

Au fond de moi, je ne me comprenais pas. Je savais simplement qu'aujourd'hui, Jérémy avait tourné cette page, une bonne fois pour toute. Quoiqu'il arrivait, il fallait que je fasse de même. Il ne fallait pas que j'oublie, que je le haïsse, il fallait seulement laisser le temps panser les blessures du passé.

"Camille, tu es réveillée? S'écria-Julian en entrant dans ma chambre.

- Oui, grognai-je, à moitié endormie.

- C'est déjà midi quand même! Lâcha-t-il, en riant.

- Quoi? Je n'avais pas vu, dis-je, en me levant d'un seul coup.

- Ce n'est pas grave, on sait que tu avais besoin de repos, alors il faut en profiter! S'amusa-t-il, en me regardant me frotter les yeux. Quand tu es prête, descends, le repas est prêt."

Je chassai donc de mon esprit les pensées de ma nuit tourmentée puis je descendis prendre le repas en famille. Après cela, Julian proposa de passer l'après-midi au parc d'attraction de notre ville.

Toute excitée, Lou ne tenait plus en place après cette annonce et j'acceptais bien volontiers cette journée de détente. Jenny était aussi de la partie, ce qui nous permettait à chaque fois de faire les attractions par deux si Lou ne pouvait pas y avoir accès.

Julian et moi avions fait des auto-tamponneuses et une grande roue pendant que Jenny emmenait Lou jouer à la pêche au canard. Ensuite, nous nous retrouvâmes autour des pinces à peluche. Nous n'eumes pas beaucoup de succès ce jour-là, mais Jenny réussit quand même à attraper un petit ourson ce qui fit le bonheur de Lou.

Posés sur un banc, nous dégustions maintenant une bonne glace avant de reprendre nos activités. Le soleil brillait dans le ciel bleu et Lou semblait déjà épuisée par le peu d'attractions auxquelles elle avait participé. Il fallait dire que le carousel l'avait bien amusée.

"Bon, on va le faire ce grand huit? Lâcha-Julian, visiblement excité.

- Sans moi, souffla-Jenny, j'ai vraiment horreur de ça!

- Camille? Ma soeur adorée? Couina-Julian, en me faisant les yeux doux.

- Pour te faire plaisir... Dis-je, peu enthousiaste.

- Tu vas voir, tu vas adorer, tenta de me convaincre mon frère en me tirant vers le grand huit.

- Je veux aussi, répondit-Lou, en pointant son doigt vers l'attraction.

- Non, tu es trop jeune, lui expliqua-Jenny, tu..."

Je n'entendis pas la suite de sa phrase, entraînée par mon frère devant la caisse. Nous prîmes deux billets et attendîmes notre tour en faisant la queue. Petit à petit, le nombre de personnes devant nous diminuait de plus en plus. Ce fut rapidement notre tour, à mon plus grand regret. Un jeune homme nous montra nos places et nous installa dans nos sièges en vérifiant que nous attachions bien nos ceintures.

Qu'est ce que je fais là, pensai-je, subitement, alors que mon frère me lançait un sourire rassurant.

Quelques secondes plus tard, le wagon commença à bouger lentement puis accéléra d'un coup dans une descente très pentue. Je criai en serrant la barre de toutes mes forces, comme si ma vie en dépendait. L'air fouettait mon visage et mon corps était poussé dans tous les sens à l'intérieur du wagon.

Mon frère me regarda et éclata de rire devant ma peur. Je fermai les yeux un instant laissant aller mon corps au grès des mouvements des wagons.

J'étais bercée entre la réalité et le rêve. Je flottai dans les airs entre ces deux mondes, sans vraiment savoir ce que je faisais et où j'étais. Toutes les sensations que je ressentais me paraissaient lointaines et différentes.

Après un temps qui me parut extrêmement long, le wagon s'arrêta enfin. J'ouvrai à nouveau les yeux, l'estomac tout retourné.

"C'était génial! S'écria-Julian, à côté de moi. Tu sais, Camille, tu peux desserrer la barre maintenant! "

Effectivement, mes mains étaient encore férocement attacher à la barre. J'éclatais nerveusement de rire et Julian me suivit avec enthousiasme. Nous sortîmes du wagon et nous dirigeâmes vers Jenny et Lou, qui nous attendait.

"Alors c'était comment? Demanda-Jenny, un sourire radieux sur les lèvres.

- Horrible! Criai-je, en grimaçant.

- Tu veux plutôt dire "super" ! Dit-Julian, en mimant la manière dont je me tenais à la rambarde du wagon.

- Je vois, s'enquit-Jenny, en pouffant. En tout cas, moi, je suis bien contente d'être restée avec Lou! "

Nous finîmes la journée par une petite balade et nous rentrâmes sous les coups de vingt heures pour le dîner.

Quelques jours plus tard, il était temps pour moi de retourner à la capitale et de quitter à nouveau le cocon familial. Comme à chaque fois, les adieux furent interminables et douloureux.

À chaque fois, je ressentais un sentiment de vide et d'incertain. C'était comme si, à chaque fois, je vivais une nouvelle aventure. C'était comme si, je tournai une page de ma vie.

Une des ces pages étaient remplies de  souvenirs avec Jérémy. Elle était close depuis bien longtemps, mais, avec le nombre incalculable de photos que poster chaque jour sa nouvelle conquête sur Facebook, il m'était difficile de me faire une raison. La curiosité prenait toujours le dessus et elle entraînait ensuite ce que je pensais être de la pure et dure nostalgie.

De la nostalgie, voilà ce que je ressentais, assise dans ce train qui me ramenait à Paris.
La nostalgie, quelle bien drôle émotion, pensai-je. Ces derniers mois, je l'avais très bien ressenti, tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes. J'avais l'impression que je ne vivais que pour elle et qu'elle prenait le pas sur toutes les autres choses que j'aurai pu vivre. Vivre. Je vivais dans le passé.

Pourtant, désormais, il fallait que j'apprenne à vivre dans le présent et à dépasser cette nostalgie qui, m'empêchait de vivre.
Il le fallait, pas seulement pour moi, mais aussi pour les autres.





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Dance, Love and Live  (Tome 2) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant