Chapitre 1

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Depuis toute petite, j'ai rêvé de ce moment. J'ignore comment, mais je l'ai fait. Je n'ai jamais été une bosseuse en cours, j'avais toujours de mauvaises notes. Et me voilà admise à l'Université d'Oxford.

Aujourd'hui c'est le jour-J, je pars enfin pour l'Angleterre, enfin, plutôt pour la fac. Je pose soigneusement ma petite pile de livres dans la dernière valise qui se trouve sur mon lit. Je la ferme et la pose sur le sol avec l'autre valise déjà remballée depuis hier.

Soudainement, je sens une main se poser sur mon épaule, et me tourne, afin de pouvoir rassurer l'homme qui stresse de mon départ depuis ce matin : mon père.

- Papa, ça va bien se passer, j'en suis certaine.

Il me sourit, je fais de même en retour.

- Je suis très fière de toi, Mia-Lina. Tout comme ta mère doit l'être.

Il m'enlace, mes bras entourent sa taille. Je fais super attention de ne pas mettre du mascara sur sa belle chemise blanche.

Il va me manquer, tout comme elle, qui me manque depuis des années.

Ma mère était une femme formidable. Une personne brillante, dont mon père était fou amoureux. Tout le monde la désirait, elle était aimable, serviable. Les seules personnes qui l'avaient connue ils me disaient souvent que je lui ressemblais beaucoup, autant physiquement que mentalement.

Quand je lis un livre, ou j'écris pour le plaisir, je repense aux moments : quand j'allais la voir dans la cuisine en train de préparer mon désert préféré : gâteau au chocolat. Ou alors, quand j'allais la voir dans son bureau, elle travaillait beaucoup sur ses manuscrits. Souvent, elle disait aux gens, qu'elle me voyait dans l'avenir, être éditeur ou alors auteur. Oui, nous partageons la même passion : la lecture et l'écriture...

- Maman me manque, Je lui murmure ces phrases tout bas, avec difficultés. Sans réussir à me retenir, je verse une petite larme sur son torse.

- Moi aussi, tu n'imagines pas à quel point elle me manque. Il soupire lourdement.

Nos délires vont terriblement me manquer. Cela va être dur pour lui de se retrouver seul dans cette maison.

Je me détache difficilement de son emprise. Il finit par prendre mes valises et part pour préparer la voiture. Je me dirige vers la table de nuit, j'attrape le cadre. Il est très précieux. C'est une photo de nous trois lorsque j'avais neuf ans. C'est la dernière photo qu'on ait faite à trois, je le range soigneusement dans mon sac. J'avance vers la porte de ma chambre. Avant de sortir, je jette un dernier coup d'œil.

En bas, je vérifie si je n'ai rien oublié, carte d'identité, passeport, ma lettre d'admission pour l'université, etc... Ensuite, je me dirige vers le couloir, là où un grand miroir est fixé tout au long du mur. Je vérifie que ma robe bleue à dentelle est bien mise. À l'aide de mes mains, je me recoiffe vite-fait mes longs cheveux teints d'un blond clair avec quelques mèches plus foncées.

En regardant ma doublure dans le miroir, je pense à ma chère maman qui aurait pu être là, à m'encourager, à stresser comme le fait mon papounet, mais surtout à pleurer car sa fille chérie grandit trop vite.

J'aurais tant voulu...

Après quelques minutes de "blocage" devant le miroir, je me rends compte que j'ai reçu un SMS.

D'Emma : Alors, ma chérie, Jour.J ? Ne stress pas, je serai à tes côtés. Je t'attends avec impatience coloc ! Bonne route ! Bis ^^

Émeline, surnommée Emma, c'est une personne avec qui j'ai grandi. On se ressemble énormément surtout en matière de conneries. Nous sommes très fusionnelles, malgré tout, nous avons un lien familial. Elle est à la fois une personne de ma famille mais aussi ma meilleure amie.

Le "Nous" C'est Interdit.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant