Chapitre 4

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Je pousse un cri de joie. Debout sur mon lit, je me mets à sautiller partout. Mon père va déjeuner avec une femme ce soir. Ce n'est peut-être rien, ou débile que je sois tout heureuse. Mais depuis le décès de ma mère, il n'a jamais refait sa vie, peur de me rendre malheureuse en le voyant avec une autre que celle qui m'a donné naissance. Après toutes ces années, il a le droit de refaire sa vie. Il en a tellement souffert quand on a perdu maman.

Je me souviens. Je n'avais que 9 ans, les personnes dans l'entourage de maman disaient qu'on allait le perdre ou alors qu'il allait succomber dans l'alcool. Ils ont même essayé de me placer chez ma grand-mère sous prétexte qu'il ne serait pas capable de s'occuper de moi. Je me m'étais battue, battue pour rester avec lui. J'avais perdu une maman et je ne voulais pas perdre mon deuxième parent. À l'époque, je ne savais pas pourquoi, pourquoi ont-ils agi comme ça ?

Aujourd'hui, je sais pourquoi ils se sont tous comportés de cette manière. Ils voulaient récupérer l'héritage de maman qui a été laissé sur mon compte.

Je n'avais pas entendu ma tante venir. Elle est là, sa main est appuyée sur l'embrasure de la porte, étouffée, et inquiète, elle m'interroge. Ravie, je lui murmure et lui fait signe : que je lui expliquerai plus tard. Elle me répond à voix basse que je suis toujours aussi folle, avec le sourire, je lui balance ma taie d'oreiller. Elle gémit un « aie » avant de disparaître.

Je reprends la discussion avec mon cher papa chéri au sujet de son annonce. Je l'entends sourire au bout du fil, c'est agréable. Il me raconte qu'il a réussi à trouver sa boîte à outils qu'il avait perdue, il y a des années et des années. Il m'explique aussi, qu'il allait peut-être faire des travaux dans le jardin.

Après une heure de communication téléphonique, elle s'achève.

Je rejoins le couple dans le salon, regardant un film. Vu les images, c'est le Titanic, romantique... En demandant la permission, je me sers dans le frigo. Au niveau de la porte se trouve des plaquettes de chocolat, humm, de délicieux chocolats ! Je serais prête à tuer pour du chocolat. C'est mon péché mignon.

Plaquette entre les doigts, je m'installe dans le canapé. Emma, finit par me piquer une barre de chocolat tout en me répétant :

- Fais comme chez toi ! C'est aussi ton apparte, maintenant, Chérie.

Je pose ma tête sur son épaule, avec le sourire. Elle me caresse les cheveux. Oh ! Des papouilles ! Elle a l'habitude de m'en faire surtout quand je suis stressée ou énervée. Elle a le don de m'apaiser, elle sait s'y prendre comme maman le faisait.

"La personne âgée lâcha son collier lors qu'elle finit de raconter sa stratégique histoire de la catastrophe phénoménale du Titanic. Rose partit rejoindre son amant qui l'attendait depuis des années, là-haut."

Voilà comment se termine l'histoire, ma tante pleure dans les bras de son amour. Et moi, bah moi, je le connais par cœur donc ça ne me touche plus. En revanche, j'ai l'impression qu'une boule de poils miaule pour avoir le reste de mes chocolats sur mes genoux.

J'ai dit boule de poils ?

Effectivement, un chaton. C'est maintenant que je m'en rends compte qu'il y a un animal de compagnie dans l'appartement. J'ignore son nom, mais il est si doux, ses poils roux et ses taches blanches, lui vont à merveille, surtout avec ses yeux marrons qui scintillent à la lumière. Il ronchonne lorsque je lui caresse le dessous de son oreille.

- Violette,

Quoi ?

- Elle s'appelle violette.

Le "Nous" C'est Interdit.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant