OS n°3 : Quand un Malefoy tombe malade

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   - Mademoiselle Granger ?

Hermione releva la tête de son parchemin, ses boucles brunes suivant élégamment le mouvement. Elle était assise à son bureau en bois verni décoré de petits cadres photos de ses parents et de ses amis. Il était presque midi et elle mourrait de faim ce qui tombait bien car la pause déjeuner approchait.

   - Oui ?  répondit-elle à son patron, Alfred Simons.

   - Auriez-vous eu par le plus grand des hasards des nouvelles de Mr Malefoy ?

Hermione grimaça. Pourquoi fallait-il qu'on lui demande ça à elle ? C'était déjà pénible de devoir se coltiner Malefoy à longueur de journée alors si en plus quand il n'était pas là c'était à elle qu'on demandait de ses nouvelles....
Il ne fallait pas exagérer non plus ! Elle eu envie de crier à  Alfred qu'elle se moquait totalement de Malefoy et que son absence signifiait qu'avec un peu de chance le jeune homme pouvait être en train d'agoniser chez lui avant de mourir seul au monde, sans personne pour le pleurer. Parce que tout le monde, Hermione incluse, savait que Malefoy ne louperait pour rien au monde le travail à moins qu'il ne se passe quelque chose de grave. L'ancienne Gryffondor esquissa un sourire. Si Drago Malefoy mourrait, se serait sans doute un des plus beaux jours de sa vie, un jour à marquer d'une croix rouge sur le calendrier. Elle avait toujours haï ce sale con ( pardonnez l'expression ) prétentieux, imbu de lui même  et bourré de préjugés  infondés sur des histoires de sangs. Mais cette année, elle avait découvert un autre Malefoy, aussi terrible que l'autre Malefoy, voir pire. C'était un Malefoy adulte occupant un poste au Ministère de la Magie ( jusque là rien de grave ) qui se faisait un plaisir de pourrir la vie d'Hermione en faisant croire à leur collègues communs - car oui, depuis un an les deux pires ennemis travaillaient au même Département du Ministère - que lui et Hermione s'entendaient très bien. C'était infernal, il la faisait tourner en bourrique ! A Poudlard, ils se haïssaient ouvertement, ils étaient dans les maisons opposées, dans les camps opposés alors c'était facile de s'insulter. Mais maintenant, Drago Malefoy avait rejoint le « bon côté » et il devait faire attention à ses propos, à ses gestes. Insulter Hermione, lui dire du mal n'était plus possible,  et certainement pas sur leur lieu de travail. Hermione avait prévu de l'ignorer quand elle avait appris qu'ils travailleraient ensemble, et de lui parler qu'en cas  de strict nécessaire mais lui n'avait pas pensé ça, au contraire...Lui, comme à son habitude avait trouvé un plan abominable pour continuer son activité favorite depuis des années : détruire la vie de Granger le plus possible et par tous les moyens. Alors quand il avait vu Hermione le premier jour, il lui avait sourit hypocritement et lui avait sorti un truc du genre « Hermione, comment-tu vas ? Je suis content de te voir ! » comme s'ils étaient des amis de longue date. Hermione était restée cloué sur place, tétanisée par cette phrase horrible sans rien pouvoir répliquer. Maintenant tout le Département  la croyait amie avec Drago Malefoy qui s'était empressé de raconter à tout le monde que lui et Hermione se connaissait depuis leur onze ans et qu'ils étaient devenus amis malgré la rivalité entre leur deux maisons. Il lui apportait du café le matin, s'asseyait à sa table, il sortait du travail en même temps qu'elle, tout ça exprès pour l'embêter. C'était presque trop puéril. Et alors bien sûr, toutes les filles amoureuses du corps de Malefoy - car seul Hermione connaissait ce qui se cachait derrière se masque de « gentil collègue tout souriant et ami avec tout le monde » - venait demander à Hermione de leur arranger des coups. La sorcière devait ainsi subir les cris de jalousie, les fantasmes et les regards noirs et parfois haineux des groupies de Drago Malefoy. Car il fallait bien l'avouer et elle même ne pouvait le nier : Drago Malefoy était beau, vraiment très beau.

Hermione avait plusieurs fois pris Malefoy à l'écart hors du lieu de travail pour lui demander de cesser cette comédie insupportable mais dans ces moments, cet imbécile se contentait de se moquer d'elle et le sujet partait très vite sur autres chose, c'est-à-dire se lancer des répliques cinglantes, insultantes et horribles pendant une demie-heure. Voilà un peu comment était la vie d'Hermione Granger, vingt-deux ans, depuis ce jour maudit de trois septembre où Malefoy était réapparu dans sa vie auparavant si paisible.

One-shot DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant