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Janie Chapdelaine.

Je ne voulais pas de ses mains sur moi, je ne voulais pas de ses «caresses», comme il devait les interpréter. 

Mais mon corps, à défaut de mon esprit, réagit à cette violation de ma personne. Soudainement, je fus prise de violents spasmes.

Les mains de Luke s'arrêtèrent pour prendre mon visage en coupe, mais je tremblais tellement fort que mon menton sauta de son index et de son pouce. Mes yeux fermés ne s'ouvraient plus, comme s'ils étaient scellés.

- Michael !, s'exclama Luke.

- Non, non, non...

J'avais l'impression d'être en transe, mais désagréable à l'impossible. Tout mon corps protestait et manifestait son refus de se voir touché par cet homme.

J'étais tellement paniquée, que le bruit que fit la porte fut comme lointain, comme en provenant d'une autre pièce.

J'étais en état de choc violent, comme si la partie rationnelle de mon cerveau c'était évaporée et avait laissé place à un instinct des plus primaires, primitif.

- Qu'est-ce qu'elle a ?

Même cette voix me semblait étouffée.

- J'en sais rien, va me chercher la kétamine !

- T'es sérieux, Luke ?

- Oui putain ! Mais mets seulement une petite dose, juste de quoi la calmer, pas l'assommer.

Non, non, non...!

Mes mains, attachées dans mon dos, s'affolaient et la corde brûlait mes poignets tant je bougeais pour m'en soulager.

Ses mains se posèrent sur mes épaules, me tenant fermement, pour que je cesse de bouger.

- Lâche-moi, no- LÂCHEZ-MOI !, hurlais-je.

Et d'un coup, une nouvelle seringue s'enfonça dans mon épaule.

Mon corps réagit à la seconde près.

Luke Hemmings.

Elle devenait incontrôlable.

J'enroulais mes bras autour de ses épaules nues, pour la garder un minimum immobile pour que Michael lui injecte le calmant.

Je savais que lorsque quelqu'un paniquait autant, toutes ses actions avaient pour but de fuir et de se préserver et que le cerveau avait retiré les barrières qu'il se mettait lui-même pour ne pas se blesser. L'adrénaline qui se mêlait au sang décuplait sa force de façon considérable, mais bordel.

J'avais de la difficulté à la tenir.

Mais quand Michael avait essayé de lui injecter la drogue une première fois, elle donna un coup d'épaule violent et la seringue sauta des mains de Michael. Il se recula d'un coup, ne voulant pas qu'elle se plante dans son pied.

Bordel, on aurait dit qu'elle avait le Diable au corps.

- Putain ! Luke ! Tient la, bon sang !, s'exclama Michael.

- Tu penses que je fais quoi, une pizza ?!, m'écriais-je à mon tour.

Elle n'arrêtait pas de se débattre, l'adrénaline ne s'estompait pas dans son organisme.

Il ne me restait qu'une solution.

Et puis merde.

Je la fis tomber de sa chaise et elle percuta le sol sans même un gémissement de douleur, continuant de se débattre violemment. Je n'avais jamais vu une chose pareille.

Don't Stop Runnin' • afiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant