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Statue : Non Corrigé

*

P D V Adélaïde

Je restai figer tandis qu'un liquide rouge s'étendait au sol. Zayn retira la lame d'un geste vif et se releva sans jeter un regard sur le corps inconscient. Je fis un pas puis m'arrêtai instantanément. Je ne savais pas comment réagir. Quelques boucles brunes humides par la sueur étaient colées au front d'Harry et je voyais son torse se levait de moins en moins régulièrement. Je ne l'avais jamais vu si vulnérable, et étrangement, j'en avais mal au cœur. Même plus, j'avais envie de vomir à l'odeur métallique de son sang.

Le brun, paraissant être un ami proche de Zayn, répliqua. « On devrait en finir. Histoire de ne plus avoir de problème. »

Zayn baissa son regard sur le capitaine et hocha la tête, le visage livide. Il s'accroupi lentement au niveau de l'abdomen grièvement blessé. Je crus voir ses pupilles foncés étincelaient avant qu'il ne lève son bras pour frapper.

« Arrêtez ! »

Les deux jeunes hommes tournèrent brusquement leurs visages vers moi. Ma respiration s'était accélérée en quelques secondes et je m'approchai d'un pas décidé vers Zayn.

« Je vous donne trente secondes pour partir. Si vous osez désobéir, je crierai, et je vous garanti que les matelots se feront une joie de nous tenir compagnie. »

Le basané écarquilla doucement les yeux avant d'arborer un visage haineux. Ses sourcils se froncèrent, et il serra la mâchoire. Il se releva et me surplomba de quelques têtes. Je paraissais d'un coup beaucoup moins convaincante. Je déglutis. Rappelle-toi des leçons, bon sang. Rappelle-toi.

« Tu es des leurs. »

Je plissais les yeux et un petit sourire, bien que forcé, s'étendit sur mon visage.

« Très bien, tu l'auras voulu. »

Je fermais les yeux et ouvrit grand ma bouche. Je pris une grande bouffée d'air pour hurler mais une main se referma aussitôt sur mes lèvres. J'ouvris précipitamment les yeux et découvris le regard de braise du brun en face de moi.

« Tu le regrettera, Princesse, » crache-t-il en un murmure.

Il jeta un coup d'œil à son associé, et dans la nuit encore noir, ils disparurent, tels des fantômes.

P D V Capitaine Styles

Une lumière aveuglante me brula l'arrière des yeux lorsque je me décidai de les ouvrir. Je commençai à tousser mais me stoppai brusquement, une douleur déchirante se formant au niveau de mon estomac. Je refermais alors mes yeux et essayais de reprendre mon souffle.

Mais les débris de souvenirs de la soirée d'hier me les firent ouvrir à nouveau.

« Où est Zayn ? » je rugis d'une voix éraillée, me redressant sur le lit. Je réalisais alors que j'étais dans la chambre d'Adélaide, et qu'elle me regardait assise maladroitement sur une chaise au chevet du lit. Ses long cheveux blonds lui retombaient gracieusement sur sa poitrine, et ses yeux bleus inquiets me regardaient fixement. Malgré le fait que j'étais encore endormi, je ne pus m'empêcher de la trouver sublime.

« Je... Ils sont partis un peu après que vous soyez tombé, » elle murmura d'une voix faible, puis baissa les yeux sur ma poitrine dénudé. Je suivis son regard et vis qu'un bandage blanc me serrait la taille, taché de sang. Mon sang. Quel scélérat.

Je fronçais les sourcils et grognai. « T-ont-il fait du mal ? »

« N-non. »

Mon regard s'adoucit et je vis que le bat de sa chemise blanche était déchirée, et que ses mais étaient encore rougies par le sang. « C'est toi qui m'a soigné ? » Je parlai doucement cherchant son regard.

Ses joues rosirent légèrement et elle opina sans me regarder. « Vous m'avez sauvé une fois. Je vous étais redevante. »

Mes lèvres s'étirèrent en un petit sourire et je tapotai les draps à mes cotés. « Viens t'assoir ici. »

Elle releva brusquement la tête et sa bouche pulpeuse s'entrouvrit légèrement. Elle semblait prise de court par ma demande. Elle fronça les sourcils surement en train de débattre sur ce qu'elle était sensée faire. Mon sourire se transforma en un rire et je murmurai. « Je ne vais pas te manger, sauf si tu me le demandes. »

Elle se mordit la lèvre et s'assit près de moi. Je me tournai complètement pour lui faire entièrement face. Elle avait la tête baissée. Je pris son menton entre mes doigts et leva son visage. Ses joues étaient encore chauffées par la gêne et ses yeux clairs luisaient à la lumière du soleil à travers la petite fenêtre.

« Merci. »

Elle ouvrit la bouche pour répondre mais fut coupé par mes lèvres sur les siennes. Elles étaient légèrement humides et brulantes. Je fermais les yeux. Je ne devais pas faire cela, mais diable comme je le voulais. Elle ne répondit pas et je sentais sa respiration se bloquait. Je posais alors une main sur sa douce joue et mouvais mes lèvres l'incitant à me suivre. Ses épaules s'affaissèrent doucement alors qu'elle se détendait sous mon toucher.

Un choc électrique me traversa la colonne vertébrale lorsqu'elle m'agrippa la nuque pour se rapprocher de moi. Je souris contre ses lèvres et caressais doucement sa longue chevelure. Je voulais être doux. Juste pour cette fois.

A mon grand désarroi, elle recula légèrement, son regard toujours plantait dans le mien. Je détaillai chaque courbe de son visage avec envie. Elle était tellement différente. C'était effrayant à quel point j'étais différent à ses cotés.

« Viens avec moi, je vais te montrer quelque chose, » mon souffle chaud s'écrasa doucement contre son visage près du mien, et je pris sa main dans la mienne pour entrelacer nos doigts.

Pirate || h.s. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant