Pirate || h.s.

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Statue : Non Corrigé

*

P D V • Adélaïde

Il avait sorti des parchemins. Il parlait beaucoup. Enfin, c'était ce que je pensais voir. Mes pensées n'étaient pas encore dans la pièce. Nous étions dans sa loge, assis sur le lit, nos genoux se touchant. Jamais, oh grand jamais, je n'aurais cru être si proche de lui. Ses grands yeux verts me scrutaient avec enthousiasme tandis qu'il faisait de grand geste dans son explication. Comme si rien n'importait à part lui et moi, ici, dans ces draps blancs. Mon regard retomba sur ses lèvres que j'avais embrassé quelques heures auparavant. Je rougis brusquement.

"Adélaïde.. Tu m'écoutes?"

"Oh." Je clignai des yeux rapidement et me redressai. "Oui."

Il sourit légèrement et plissa les yeux, amusé. "A quoi penses-tu?"

Je passai ma langue sur ma lèvre supérieur et haussai les épaules. "A vous, j'imagine."

Ses yeux étincelèrent lucidement et il rit. "A moi? D'ailleurs, il serait temps que tu commence à me tutoyer. Ne sommes-nous pas assez.. proche?" Il se pencha doucement vers mon visage, ce sourire taquin plaqué au visage.

Un flash de notre baiser s'infiltra dans mon esprit. Ses mains sur mon visages, les miennes dans ses cheveux, nos souffles saccadés. Je secouai la tête, la teinte de mes joues se fonçant.

"J'aimerai connaitre ton passé." je lâchai précipitamment ne sachant quoi dire. "Je veux dire.. Comment en es-tu arrivé à être.. un pirate?"

"Eh bien, peut-être que si tu m'avais écouter un peu plus tôt, au lieu de fantasmer sur moi, tu en saurais un peu plus?" Malgré son ton assez dur, ses fossettes n'avaient pas disparues.

"Ce n'est pas vrai !" J'écarquillais mes yeux en balbutiant.

Il croisa les bras en riant, me regardant de haut en bas. "Vraiment ?"

"Quoiqu'il en soit, je t'écoute maintenant."

Il secouait la tête en ricanant, et hocha la tête. "Bien, il détourna le visage et ses yeux s'assombrirent,

Je devais avoir douze ans lorsque mon père m'avait fait découvrir  ce livre. Il le cachait précieusement dans un coffre, qu'il mettait ensuite dans un trou simulé dans le mur de notre modeste cuisine. A cette époque, j'étais un simple berger. Ma mère tenait une petite épicerie dans laquelle on pouvait retrouver le lait de mes chèvres. Mon père lui avait toujours été distant avec nous. Il pouvait partir un matin et ne revenir que quelques jours dans la nuit. Parfois, je l'espionnais. Il murmurait des phrases, chantait de temps en temps, mais je ne comprenais pas. C'était comme si il n'était pas lui même dans ces moments.

Puis un soir, il m'avait prit à part, et m'avait raconté. Il avait avait appuyé sur l'importance des pouvoirs. Il avait précisé que ce livre allait de pères en fils depuis plusieurs décennies, et qu'à sa mort, c'est à moi qu'il reviendrait.

Au début j'avais peur. Ce livre n'est pas un livre. C'est une clé. La clé vers les enfers, vers le paradis. Vers l'au delà. Il a la capacité d'arrêter, d'accélérer, et de supprimer le temps.

Mon père me rappelait sans cesse, 'Il suffit que tu lise la phrase, et tous les pouvoirs t'appartiendront.'

Jusqu'à présent, je n'avais jamais osé le faire. Je ne voulais pas de cela. Et j'avais terriblement tord. L'existence du livre tomba aux oreilles de ton père. Il envoya une troupe de gardes, et depuis, je n'ai plus jamais revu le trésor. "

Il se leva du lit et marcha lentement vers la fenêtre, regardant la mer, le regard vide.

"Depuis ce jour, les problèmes s'empilaient les uns après les autres. Ma mère est morte quelques années après. Sa mort avait provoqué une rage immense dans le cœur de mon père. Il décida de m'emmener avec lui dans les flots des vagues. Il s'était promis de monter une armée, et de récupérer le livre. Malheureusement, il est mort dans une tempête, sous mes yeux.

J'avais dix-sept ans à ce moment là, accompagné d'un petit équipage, et d'un navire. Je me suis promis, Adélaïde, de venger mes parents, d'une manière ou d'une autre. Et je le ferai.

Maintenant, il y a une personne qui peut m'aider à accomplir ma promesse. Et régner à mes cotés. Pour toujours. Mais la question est, cette personne le veut-elle?"

Il tourna son visage dans ma direction. Ses pupilles brillaient intensément. Sa poitrine montait et descendait tranquillement sous sa respiration.

L'écouter avait été dur. Chaque mot qu'il avait prononcé m'avait touché. Il avait raison, il y avait tant de choses que je ne savais pas. Je me sentais perdue et apeurée. Mais je me sentais plus vivante que jamais. J'avais de l'importance à ses yeux. L'image que je m'étais forgé de lui n'avait aucune ressemblance avec celle que les autres avaient.

Je m'étais attachée délibérément à sa personne.

"Continues-tu l'aventure à mes cotés?" il avait murmuré. Je ne m'étais pas aperçu qu'il était de nouveau sur les couvertures en face de moi. J'ouvris la bouche. Puis la refermais. L'excitation de la vie que je pourrais mener au près de lui bouillonnait en moi. Je le voulais.

Puis, je me penchais, mes lèvres joignant les siennes. Et juste comme cela, tout se reliait dans mon esprit.