Partie 8

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Le matin qui suit est des plus calmes. Angeline a appelé sa grand-mère et les nouvelles sont assez rassurantes. Elle va de mieux en mieux et pourra sortir d'ici deux jours. Cette nouvelle a un effet positif sur l'humeur d'Angi, elle aussi a l'air beaucoup mieux et c'est tant mieux. Mais l'après-midi s'est très vite avéré moins réjouissante.

Après le déjeuner, sans prévenir, ma famille débarque à la maison deux jours avant la date prévue. Mes parents font une entrée fracassante, les bras chargés de bagages, l'air légèrement contrariés. Nous les aidons avec les bagages tandis qu'ils rentrent le reste. Mon frère arrive en dernier, ne m'adresse ni une parole ni un regard. L'ambiance n'est pas au beau fixe, même avec mes parents. Après avoir rentré les valises et s'être mise a l'aise, ma mère annonce le ton.

- Angeline, tu veux bien nous laisser ? Nous avons quelques affaires à régler.

- Oui, bien sûr.

Mon Angi s'éloigne et se dirige vers la porte d'entrée. Je suis tout à coup prise de panique. Je l'aime et je ne veux pas qu'elle s'en aille.

- Angeline ! Je lui crie.

- Laisse-la partir Camille.

Je ne l'écoute pas. Je cours vers elle et la prend dans mes bras. Angeline essaye tant bien que mal de me rassurer mais c'est peine perdue. Je ne veux toujours pas la lâcher. Mais bercée par ses si doux « ne t'en fais pas, tout ira bien », je finis par me résigner. Je la regarde partir, le désespoir dans les yeux.

Une fois Angeline partie, ma mère ordonne le rassemblement de la famille dans le salon. Je connais bien ce procédé. A chaque fois que quelque chose se passe ou doit être réglé dans la famille l'un des parents nous fait réunir tous les quatre. Ça promet. Nous nous installons tous dans le salon, mon frère et moi largement éloignés l'un de l'autre.

- Alors, c'était bien ce séjour à Paris ?

- Nous ne sommes pas là pour discuter de ça ma fille.

Oui évidemment. J'aurais dû m'en douter. Ma mère a apparemment décidé d'amorcer la discussion.

- Il semble qu'on ait un souci. Il est donc nécessaire que l'on en parle et qu'on essaye au mieux d'arranger le problème.

- Tout ça c'est de la faute de l'amie bizarre de Camille. C'est à cause d'elle que tout a commencé.

- Parle encore d'elle de cette façon et tu vas voir ce que tu vas recevoir !

- Quoi ? Tu vas m'en remettre une autre ?

C'est a ce moment là que mon père décide d'intervenir.

- Les enfants, c'est absolument de ça dont il s'agit. Antoine, si nous arrivons à nous y faire, pourquoi pas toi ? Camille, tu dois comprendre que ça ne peux pas être évident pour tout le monde.

- Et c'est une raison pour la juger et la traiter de la façon dont il l'a fait ?

- Je ne vous excuse en rien. Ni toi ni ton frère.

- Enfin ouvrez les yeux ! C'est depuis qu'elle est arrivé que ça a commencé. Elle la pousse à mentir. Elle a complètement changé depuis qu'elle l'a connaît. Je ne reconnais pas du tout ma grande sœur.

- Oh, arrête un peu ta parano Antoine. C'est stupide et pathétique.

- Camille !

- Mais maman.

- Vous vous comportez comme des enfants tous les deux. Vous êtes butés et refusez de faire un pas vers l'autre.

- A qui la faute ? Et je n'ai pas menti. J'ai juste voulu attendre un peu avant de vous mettre au courant. Et quand je vois tout le bazar que ça fait apparemment j'ai bien fait. C'est pas faute d'être prudent et de ne pas vouloir s'avancer à l'aveuglette.

Une rencontre d'été [girlxgirl]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant