Deuxième partie - Partie 1

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Ce matin là, Angeline et moi sommes encore endormies dans sa cabane où nous avons pris l'habitude de trouver refuge ces derniers mois. Enlacées l'une près de l'autre, Angeline est de dos à moi et j'ai mon bras autour d'elle. Nous profitons de la nouvelle journée qui s'ouvre devant nous. Elle s'annonce splendide. Le soleil se lève doucement et fait dors et déjà apparaître quelques-uns de ses rayons.

Hier était l'anniversaire de notre quatrième mois ensemble. Nous avons dignement fêté l'occasion et la nuit a été courte. Notre amour est resté intact depuis ce merveilleux jour où nous nous sommes rencontrées. Ces derniers mois ont été un véritable rêve, bien que très différents de l'été précédent. Depuis, nous avons repris nos études respectives : Angeline a entamé sa dernière année de droit et j'ai repris mes études de journalisme. Nous sommes donc toutes les deux très prises mais nous prenons quand même le temps de nous accorder des moments à nous remplis de tendresse et d'amour. Angeline s'est parfaitement intégrée à ma famille. Elle vient dîner à la maison très souvent et mes parents et mon frère l'apprécient beaucoup, bien qu'au départ ce n'était pas vraiment gagné.

Cette nouvelle journée s'annonce magnifique. Je suis la première à ouvrir les yeux et à jouir de ce moment unique. Angi suit également quelques secondes plus tard. Elle a comme un choc en voyant l'heure sur son portable : il est presque dix heure. Nous avons eu toutes les deux deux semaines de vacances et nous en avons bien profiter. Mais comme les bonnes choses ont une fin, nous reprenons les cours dans deux jours. Angeline se lève en vitesse et me crie « Debout, debout, Camille. On a plein de trucs à faire avant la rentrée. » J'émerge tranquillement, ne me souciant que de l'instant présent.

- Ma puce, relax. On a encore le temps.
- Ça c'est ce que tu crois. Debout ma belle.

Je me redresse lentement et l'admire en train d'enfiler son jean et un t-shirt. Cette fille a une classe folle. Ses formes sont délicieusement parfaites.

- T'as oublié quelque chose. Dis-je.
- Quoi ?
- De poser tes lèvres sur les miennes mon trésor. J'ai pas eu de bisou depuis trop longtemps.
- Coquine, me répond-t-elle en souriant.

Elle s'approche et vient s'asseoir sur moi. Elle met ses mains autour de moi tandis que nos regards plongent l'un dans l'autre. Nous commençons à nous embrasser puis notre corps suivent le mouvement et nous nous allongeons sur le matelas. Ses baisers sont si bons. Doux et chaux, comme au premier jour. Je ne m'en lasserai jamais. Nous cessons finalement cette pause tendresse et Angeline se relève. Elle reste debout face à moi et me prend les mains. Soudain il me vient une idée, je saisis l'occasion qui m'ait donné.

- Tu sais quoi ? Ce soir tu me réserves ta soirée et on dîne ensemble en amoureuses. Ça te dis ?
- Euh oui, peut-être. Mais j'ai du boulot aujourd'hui et je ne sais pas si j'aurais terminé à temps. J'ai des trucs à finir et la rentrée à préparer. Il faut que tout soit fini aujourd'hui.
- Oui je comprend. Allez ma puce, s'il te plaît. Histoire de repartir en cours en forme. Et puis après ça, on n'aura plus vraiment le temps de se voir. S'il te plaît mon bébé.

Mon regard suppliant l'attendrit. A ce moment là, elle n'a plus trop le choix.

- Bon d'accord. Fait-elle finalement. Ce soir au bar en face de la bibliothèque. Et ne sois pas en retard.
- Ça marche.
- Habille-toi en vitesse ma puce. Toi aussi tu as du boulot.
- Oui maîtresse.
- Maintenant embrasse-moi.

Nous nous embrassons et je finis par m'habiller.

La journée se passe calmement. Séparée de ma dulcinée, je me mets aussi au boulot. Je termine mes devoirs en retard, classe et range quelques dossiers et prépare mes affaires pour la rentrée. Après quoi la soirée arrive sans que je n'ai le temps de le voir venir. Quand je vois qu'il ne reste que quelques heures avant le rendez-vous, je file faire ma toilette et enfile ma plus belle tenue. L'heure approche, je sors de la maison et pars pour le bar.

Lorsque j'arrive, ma copine n'est pas encore arrivée. Je m'installe et commande un lait fraise en attendant. Pendant les quinze minutes qui suivirent, je ne cesse de scruter les environs de la bibliothèque. Mais pas un seul signe d'elle... Elle a déjà quarante minutes de retard, je commence à perdre patience. Qu'est-ce qu'elle peut bien fabriquer ? C'est bien la première fois qu'elle me fait un coup comme ça. Bon, j'attends encore un quart d'heure et je m'en vais. Et puis non, tant pis pour elle. Je quitte la table et le bar, aussi en colère que déçue. Et dire que c'est à moi qu'elle a dit « ne sois pas en retard ». Elle ne me reverra pas de sitôt.

La nuit est presque arrivée lorsque j'arrive chez moi. Je cours tout de suite dans ma chambre, prends soin de fermer la porte derrière moi et me repose sur mon lit, complètement déboussolé et triste. Pourquoi n'est elle pas venue ? Elle aurait pu au moins appeler pour me prévenir au lieu de me laisser en plan. Je me prépare pour la nuit, allume la télé et me laisse aller allongée confortablement dans mon lit. Plus tard j'entends mon portable vibrer. J'y jette un rapide coup d'œil et y vois 'un nouveau message'. J'ouvre ce fameux message et lis : ''Je suis vraiment désolée pour ce soir. J'espère que tu ne m'en veux pas trop''. C'est bien sûr un message de Angeline, mais je n'y porte pas plus d'attention. J'éteins mon portable et le jette presque violemment par terre. C'est déçue et confuse que je m'endors finalement.

Au petit déjeuner du lendemain, l'ambiance n'est pas des plus convivial. Le lendemain est la reprise des cours et rien ne s'annonce réjouissant. Et moi j'ai plus le moral dans les baskets que d'habitude. C'est même en me forçant que j'arrive à avaler mon repas du matin, devant le regard inquiet et interrogateur de ma mère. Je finis par regagner l'étage et me prépare pour cette nouvelle journée. Dire que la veille à la même heure j'étais dans les bras de la femme que j'aime le plus au monde. J'en pleurerais.

Je ramasse mon portable resté sur le sol, l'allume et... 'nouveau message vocal'. Message envoyé quelques minutes après le dernier message de Angi. J'écoute le répondeur et peux entendre une voix confuse et suppliante : ''Ma puce je suis désolée. Je n'ai pas vu l'heure passer et je me suis complètement laissé emporter par mon travail. S'il te plaît ma puce ne m'en veux pas.'' Bien sûr que je t'en veux ! Que croyais-tu ? Tu m'as tellement déçue. Je ne préfère pas trop y penser pour l'instant. Je m'installe à mon bureau et fignole quelques petits travaux.

A ce moment là, la porte sonne en bas. C'est ma mère qui ouvre.

- Oh ! Angeline ma chérie. Entre.
- Bonjour Delphine. Camille est là ?
- Oui, elle est dans sa chambre. Tu peux y aller.

- Merci beaucoup.

Je l'entends monter les escaliers mais je ne bouge pas d'un centimètre. Elle finit par toquer à la porte en prononçant mon nom, mais je ne réponds toujours rien. Elle finit par entrer avec un « Camille, tu es là ? » Je suis toujours aussi silencieuse en continuant mon travail.

- Camille, je suis tellement désolée. S'il te plaît, pardonne-moi. Camille... je t'en prie...

Je n'y prête toujours pas la moindre attention, l'âme toujours aussi remplie de rancœur, continuant mon travail. Elle s'assoit sur le lit et commence son plaidoyer, le regard extrêmement grave.

- Écoute, hier j'avais énormément de travail. Je croyais pouvoir terminer avant notre rendez-vous mais ça m'a pris plus de temps que prévu. Je n'ai pas vu l'heure passer et quand je m'en suis rendue compte il était déjà trop tard. Tu comprends, j'étais tellement absorbée par ce que je faisais que je n'ai pas penser à te prévenir. S'il te plaît, il faut que tu me crois. Je m'en veux assez et je ne voulais pas te faire de mal.

Bon. Elle a répondu à toutes mes questions et ne laisse plus de place pour le doute. Que puis-je dire maintenant ?

- Peut-être. Mais tu m'as blessé et déçue. Moi aussi j'avais du boulot et j'étais quand même là.
- Je le sais bien et je ne peux pas le nier. La chose que je souhaite le moins au monde c'est te faire souffrir. Je t'aime trop pour te faire du mal. Si j'avais un moyen de me racheter à tes yeux...

Attendrie, je me laisse convaincre. Je finis par lâcher mes feuilles et me retourne vers elle.

- Non c'est pas la peine. C'est pas comme si tu l'avais fait exprès. C'est rien, je m'en remettrai.
- Merci ma puce. Je savais que tu comprendrais.

Elle me sourit et vient s'agenouiller devant moi. Nos yeux se croisent, je mets mes bras autour d'elle et nous nous embrassons.

Une rencontre d'été [girlxgirl]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant