Partie 6

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Me voilà bien. Je me réfugie dans ma chambre et m'assieds sur mon lit. Je mets ma tête dans mes mains et essaye d'analyser les choses. Je tente de me calmer respire un bon coup. Je viens d'embrasser Yaëlle alors que j'ai à peine rompu. C'est si étrange, si irréel. Je ne sais même pas si j'ai apprécié cette accolade. Puis j'aperçois l'écharpe bleue que Angeline a laissé ici. Je l'attrape, l'admire un moment et la fais passer entre mes doigts. Elle est douce, comme sa propriétaire. Elle est encore imprégnée de son parfum. Je ne m'empêche pas de le humer. Je respire cette odeur qu'elle aime tant.Soudain je suis dans ses bras. Je reçois chacun de ses baisers avec un plaisir non dissimulé. Puis je reviens à la réalité avec une douleur déchirante. Elle n'est plus là et j'ai échangé un baiser avec Yaëlle.

Le lundi suivant, je fais tout pour éviter Yaëlle. Par chance je ne l'ai pas croisé. À la pause de midi, je suis encore dans les toilettes en train de me laver les mains quand la même cause de mes tracas entre dans la pièce. Lorsqu'elle me voit elle s'approche dangereusement. Son regard en dit long sur son état d'esprit. Elle pose sa main sur mon épaule tandis que je me retourne légèrement pour l'apercevoir.

-Salut ma belle, me dit-elle. Je t'ai cherché toute la matinée.
-Ah bon ?
- Oui. J'ai beaucoup pensé à toi.
-Arrête Yaëlle.
-Pourquoi ça ? Notre baiser n'a pas eu l'air de te déplaire. Bien au contraire.

Sa main, jusqu'ici restée sur mon épaule, se glisse doucement sur mon buste et le caresse.
- Tu sais, tu es tout à fait mon style,reprend-t-elle. J'ai tout de suite craqué pour toi. Dès que mes yeux se sont posés sur toi.
- Vraiment ? C'est gentil mais tu sais je ne peux pas.
- Quoi ? Ne me dis pas que je ne te plais pas. Je sais que tu n'es pas insensible.
- Non, c'est pas ça.Mais...

Elle ne me laisse pas finir. Elle se met à m'embrasser fougueusement, avec la même passion que la dernière fois. Sans que je comprenne pourquoi, je la laisse faire et y prends du plaisir. Je me laisse volontiers tenter par ce petit écart sentimental. L'atmosphère devient soudain chaude et propice à toutes les folies. Elle contrôle tout de ce petit jeu. Quand un bruit venant de l'extérieur se fait entendre, elle nous précipite dans l'une des cabines sans quitter mes lèvres. Nous sommes debout dans ce petit espace clôt. Ma partenaire m'a plaqué contre le mur.Plus le temps passe plus nos baisers deviennent sauvages et nos esprits incontrôlables. Ses mains viennent sur mes hanches et se glissent sous mon vêtement. Elle entame des caresses en va-et-vient.Malgré ça j'arrive à stopper cet enlacement et redevenir raisonnable. Au milieu de souffles saccadés et d'une remise de mes émotions je finis par lui dire :
- Écoute, je suis désolée. Je ne peux pas.
- Pourtant tu as aimé ça.

Je ne réponds rien et quitte la pièce en courant. Je ne sais même plus quoi penser. Yaëlle n'a pas tort : ce baiser m'a plu. Mais ça ne veut rien dire. J'imagine que sur le coup j'y ai pris du plaisir à cause de l'excitation du moment, rien de plus. Je suis vraiment mal. Elle me rejoint à l'extérieur et me demande ce qui m'arrive.

-Je suis désolée. Je ne peux pas faire ça.
- Pourquoi ? On est bien ensemble non ?
- Oui bien sûr. Mais j'aime encore Angeline.
- Oui mais elle n'est plus là. Et moi je suis là.


Elle essaye de s'approcher de moi mais je recule. Peut-être que j'ai rompu avec Angeline mais j'ai encore des sentiments pour elle et je ne m'intéresse à personne d'autre. Je ne veux pas d'une nouvelle histoire. Yaëlle est attirante mais je n'ai pas envie d'autre chose avec elle. Le soir venu, sans savoir pourquoi, mon chemin m'amène devant la maison de Angeline. J'hésite et me décide à faire un pas. J'avance ma main vers la porte mais elle ne semble pas vouloir m'obéir. Je dois m'y prendre à plusieurs reprises avant d'arriver à frapper. Mon cœur bat plus fort. J'appréhende la suite.

C'est une Angeline surprise qui ouvre et qui me regarde avec des yeux ronds quand elle me voit. Après un instant elle me salue et m'invite à entrer. Je m'avance d'un air hésitant. Elle m'invite au salon et à m'asseoir. Je m'exécute timidement et adopte une position recroquevillée. Je ne sais même pas pourquoi je suis là, ni quoi faire. Elle me propose de quoi boire mais je refuse poliment. Elle s'assied en face de moi et nous restons plusieurs secondes en silence, simplement à nous regarder. « Je suis contente de te voir» finit-elle par dire. Ses yeux pétillent, elle sourit. Je ne sais rien faire d'autre que d'afficher un sourire timide en guise de réponse. Elle me demande comment je vais, je lui réponds que je vais bien et lui demande la même chose. Elle me dit que ça va aussi pour elle, bien qu'elle ait beaucoup de travail et qu'elle soit souvent triste. D'une répartie d'enfer, je lui réponds qu'il en vade même pour moi.

Une rencontre d'été [girlxgirl]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant