Partie 7

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Je ne prends conscience de l'ampleur de la situation que le lendemain.Je me souviens parfaitement du baiser échangé avec mon ex-compagne.Une chose comme ça ne s'oublie pas, Ça m'a rappelé de bons souvenirs. Et maintenant je ne sais pas ce qu'il en est, ni pour Angeline ni pour moi. J'ai la matinée de libre donc je compte aller la voir à la pause déjeuner à sa fac. Je me prépare calmement,choisis posément chaque vêtement avant de partir. J'arrive pile à la sortie des premiers élèves. L'un d'eux m'indique que la classe des étudiants de droit se trouve au deuxième étage. J'y arrive quand les premiers jeunes sortent. J'ai beau chercher je ne vois Angeline nulle part. Le doute me gagne, la nervosité aussi. Puis tout s'évanouit. Tout ce qui est autour de moi devient dérisoire.Je l'aperçois, rayonnante, d'une beauté époustouflante. Elle a l'air contrariée, et pas qu'un peu. Elle me voit lorsqu'elle sort et avance vers moi.
- Comment vas-tu ? Me demande-t-elle timidement.
- Bien. Et toi ?
- Moi aussi.
- J'ai un peu de temps mais je ne veux pas te déranger.
- Tu ne me déranges pas.C'est très gentil d'être venue. Viens déjeuner avec moi.


Elle m'emmène à l'extérieur du campus, dans un joli endroit herbeux,calme et apaisant. La plupart des étudiants y viennent à la pause de midi et ils n'ont pas tort. Nous nous installons toutes les deux sur l'herbe. Je n'ai rien prévu pour manger mais elle m'offre de bon cœur un sandwich qu'elle a fait en plus. J'ai beau refuser, elle insiste jusqu'à me faire céder. De toute façon elle finit toujours par m'avoir. Il faut dire qu'elle sait s'y prendre avec moi. Et puis...
- Tu n'as pas l'air dans ton assiette. Je t'ai vu soucieuse en sortant de ta salle.
- Un peu oui. On a beaucoup à faire en peu de temps et souvent c'est difficile à gérer.
- Oui je comprends. Mais lâche pas surtout.
- Ça ne risque pas. C'est mon rêve de faire du droit et on n'a rien sans rien dans la vie. Il faut travailler dur si on veut une chance. Mais tout ça n'a pas d'importance. Dans quelques mois je toucherai au but et je compte bien devenir une grande juriste.
- Tu veux devenir juriste?
-Oui. C'est une idée qui m'est venue il y a quelques mois et je neveux pas abandonner. Voilà pourquoi j'ai sacrifié mon temps pour travailler autant, quitte à perdre le plus important. Hélas.


Cette dernière remarque me va droit au cœur. Je comprends mieux maintenant, et honnêtement j'aurais fait la même chose à sa place.Je l'envie de vouloir tant réussir et d'être aussi ambitieuse. Bien sûr je suis dans le même cas mais c'est moins compliqué et j'anticipe beaucoup le travail. C'est plus facile pour moi que pour elle. Elle doit vraiment en baver. Là je suis prise de remords.
-Bref. Mince alors, je viens de passer les dix dernières minutes à parler de moi alors que ce n'est pas si important. Et toi dis-moi,comment ça se passe de ton coté ?
- Oh eh bien à vrai dire c'est pas pire que toi et j'ai moins de travail. C'est pas important non plus.
- Qu'est-ce que tu as ma puce ?
- Rien du tout.
-Arrête Camille. Je te connais tu sais.
- C'est juste que maintenant que je sais ce que tu traverses je me rends compte que j'ai été dure avec toi. Et là je suis un peu mal.
- Je l'ai bien cherché. Tu n'as rien fait de mal. Mais c'est terminé tout ça.


Je sens un léger malaise. Malgré ça nous continuons de parler, partageons un bon moment. Avant de nous séparer elle m'embrasse sur la joue, glisse un petit ''bye'' et se sauve. Je ne sais pas ce qu'elle pense. Si elle regrette quoi que ce soit. Moi non plus d'ailleurs. L'après-midi je suis poussée à l'imiter. Je suis motivée, travaille soigneusement chaque cours. C'est fou l'effet que peut avoir cette fille sur moi. En rentrant le soir je ne relâche pas l'effort et continue de travailler d'arrache-pied. Moi aussi je veux mon diplôme. Pourtant je suis coupée dans mon élan quand on sonne à la porte. La nuit vient de tomber. Qui peut bien arriver à une heure pareille ? Je hurle un «oui j'arrive » en abandonnant à contrecœur ma besogne. Lorsque j'ouvre la porte ce que je vois me cloue au sol, me laisse incapable de prononcer un mot ou de bouger. C'est une Angeline au bord des larmes, me fixant du regard le plus miséreux que j'ai vu de toute mon existence, peu à son avantage mais d'une splendeur saisissante qui se trouve devant moi. Pendant que j'écarquille encore plus les yeux, la voix qui sort de ce petit corps fragile me dit «normalement j'ai encore du boulot mais... je m'en fous ». Pendant qu'elle se rapproche je lui ouvre les bras pour qu'elle vienne s'y réfugier. Ça fait du bien de l'avoir contre moi à nouveau. Je ne peux pas croire qu'elle puisse être aussi bouleversée.


Après de longues minutes ainsi enlacées, je l'installe dans mon lit,histoire de la rassurer. Je ne peux pas m'empêcher de caresser son visage fripé. Je pourrais la cajoler comme ça des heures. Elle est tellement belle, même aussi vulnérable. Avec les minutes qui passent, elle semble aller mieux et s'être calmée. Puis je me couche près d'elle, nos têtes se touchant presque.
- Ça m'a fait plaisir de te voir tout à l'heure. Réussit-elle à me dire.
-Oui mais j'aurais peut-être du m'abstenir vu le résultat.
- Pas du tout. Je me suis juste sentie mal en rentrant et j'avais besoin de te voir.
- Tu te sens mieux maintenant ?
- Oui, beaucoup mieux.


Elle me regarde, me sourit. Je lui souris en retour. Le temps s'est une fois de plus arrêté. Après quelques secondes de silence, elle se rapproche de moi et murmure doucement: «embrasse-moi ». Je ne sais que faire. Je ne sais pas si ce que je viens d'entendre est réel. Je suis soudain prise d'une panique incontrôlable. Puis elle rajoute « juste un baiser », ce qui fait dissiper mon doute. J'hésite, me redresse et lui fait face. Je rapproche mon visage du sien et effleure à peine ses lèvres avec les miennes. C'est chaud, doux. Rien n'a changé. Je ne sais pas si j'ai bien agi mais je reprends ma place de départ un peu gênée. Sa réaction ne se fait pas attendre. Elle se redresse à son tour,colle son visage au mien et dit doucement « j'ai tellement envie de toi ». Elle essaye de poser sa main sur ma joue mais la mienne saisit son poignet au vol, la coupant dans son élan, en lui répondant « non ». Je sais pertinemment que ce ne serait pas bien.Ça compliquerait encore plus les choses qu'elles ne le sont déjà entre nous.


Quelques secondes passent sans que l'une ou l'autre ne fasse un geste. Je finis par me redresser de nouveau. Nos yeux se croisent, se chavirent. Mon regard plonge en elle, cherche à la séduire. Elle porte un chemisier léger et un jean. Bonne nouvelle pour moi en perspective. Ça me facilitera la tâche pour la suite. Sans réfléchir je plonge ma main dans son buste, touche du bout des doigts son sein, puis l'autre. Ils commencent tous deux à s'endurcir. Ça me motive. Je descends un peu plus et lui masse le ventre. Elle ferme les yeux pour mieux apprécier le moment. Je reviens au niveau des seins et les malaxe plus fort que la fois précédente. Elle a l'air d'apprécier. Son corps est en mouvement et se tortille de temps à autre. Puis je lâche ses seins et descend sur son jean. Je le déboutonne, baisse le zip et ne me fais pas attendre pour me glisser sous sa culotte. Je titille son sexe avec mes doigts. Il est chaud et humide. J'en fais le tour plusieurs fois avec l'index et le majeur pendant qu'il mouille de plus en plus.C'est cet instant que je choisis pour insérer mon index en elle pendant que le majeur et l'annulaire stimulent son clitoris. Angeline, avide de plaisir, se mouve de plus en plus et pousse des râles à intervalles réguliers. C'est fou ce que ça me motive.Puis le majeur rejoint l'index. Ils entrent au plus profond d'elle-même avant de se retirer doucement, puis reviennent encore en elle et ce plusieurs fois de suite. La concernée a l'air d'apprécier, pousse finalement un cri d'extase. Des larmes s'échappent de ses yeux. J'en conclus que j'ai bien fait mon travail.


Pour terminer je me retire complètement, remet en place pantalon et chemisier et la laisse reprendre ses esprits et son souffle. Elle a les yeux clos et encore la trace des quelques larmes qu'elle a pu verser. Je caresse son visage et ses cheveux, la contemple ainsi apaisée. J'adore la voir comme ça. Finalement elle rouvre les yeux et pose son regard sur moi. Elle ne dit rien, me sourit. Je lui souris et pose un léger baiser sur ses lèvres. Nous passons les heures suivantes à discuter. Malgré ce qu'il vient de se passer, Angeline n'a pas l'air soulagée pour autant. Elle est découragée et n'a plus envie de rien. Je lui propose de rester ici aussi longtemps qu'elle le voudra. Comme je m'y attendais elle accepte volontiers. Elle a tellement l'air dépitée qu'elle n'a pas trop le choix. Elle ne peut pas rester seule. C'est ainsi qu'elle passe la nuit avec moi, blottie contre moi. Ça me donne chaud.


Le lendemain matin elle est encore trop mal en point pour vouloir aller à la fac. Pour ma part je n'ai que deux heures de cours et il s'agit d'une matière absolument inutile et des plus ennuyeuse. Alors pour une fois je peux bien m'en passer. J'essaye de la motiver, lui sert un copieux petit-déjeuner mais rien n'y fait. Elle ne veut ni sortir ni travailler. Je n'insiste pas plus. En bonne amie attentionnée, je l'installe sur le canapé du salon et la couvre d'un drap léger.Pour remonter un peu son moral je lui raconte comment elle m'a motivé la veille. Ça a l'air de lui faire plaisir. Nous parlons toute la matinée. Je la dorlote au mieux, reste à son écoute. Apparemment il n'y a pas que nous qui la tracasse. Elle est surmenée avec le rythme de son quotidien et peu de vacances. Je m'en doutais un peu.Ça devait forcément arriver un jour. Je suis déterminée à la faire sortir, le grand air lui fera le plus grand bien.


L'après-midi, à force de persuasion, j'arrive à la convaincre. C'est bras dessus bras dessous que nous quittons la maison, en route pour une petite promenade. Il fait beau pour cette période de l'année. Le vent n'est ni trop froid ni trop chaud.C'est parfait pour la circonstance. Nous nous baladons, sans nous lâcher, tranquillement et en prenant notre temps. Il n'y a pas beaucoup de monde dans les rues. C'est presque idyllique. Tout ça me fait passer le bras autour de ses épaules. Elle me serre très fort.Nous sommes bien. Au début nous ne parlons pas beaucoup. Nous profitons juste du temps agréable et du cadre reposant.
-Tu sais, je ne t'ai pas encore vraiment remercier. Me dit Angeline.
-Mais de quoi ?
- D'être si gentille avec moi. De prendre soin de moi comme tu le fais.
- Tu n'as pas à me remercier. C'est tout à fait naturel voyons. J'aime pas du tout te voir comme ça. Ça me rend tout aussi malheureuse.
-Il ne faut pas. Et je suis vraiment désolée de t'embêter comme ça.
-Où vas-tu chercher que c'est un ennui ? C'est plutôt un plaisir de t'avoir à mes cotés et de pouvoir t'aider. Et puis je dois dire que ça rappelle de bons souvenirs.
-Oui c'est vrai.

Tout ça réchauffe le cœur. Nous continuons à marcher, enlacées. Rien ne vient troubler cette plénitude, pas même les regards en coin des quelques passants. Ce n'est qu'une broutille à coté de ce que nous vivons. Plusieurs heures s'écoulent ainsi. Le soir arrive et nous regagnons la maison. Je nous prépare un repas, qui passe en silence.Je peux constater que Angeline a pris des couleurs depuis ce matin.De retour dans ma chambre, Angi s'assied à genoux sur mon lit. Elle me demande de m'approcher, met ses bras autour de moi et sa tête sur mon épaule. Je la serre sans vouloir lâcher mon étreinte. Je neveux pas qu'elle s'en aille. Puis elle colle son front contre le mien et met ses mains sur chacune de mes joues en me disant « encore merci pour tout ce que tu as fait pour moi ». Je ne peux pas répondre. Je profite juste de l'instant présent. Elle rapproche son visage pour m'embrasser, mais...
- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée.
- Pourquoi ? C'était bien hier soir non ?
- Oui bien sûr. Ne le prend pas mal Angeline mais je préfère qu'on en reste là. Je ne veux pas que ça recommence.
- Je ne comprends pas.
-J'ai mes raisons.


Angeline desserre son étreinte, s'éloigne complètement sans cesser de me regarder et reprend.
- Bien. Dans ce cas je crois que je ne vais pas t'embêter plus longtemps.
-Arrête. Tu peux rester, je te l'ai déjà dit. Ça change rien pour moi et je ne veux pas que tu t'en aille.
- Finalement c'est peut-être mieux comme ça entre nous.
Sur ce, je la vois descendre de mon lit, prendre ses affaires et mettre sa veste. «Encore merci ». C'est tout ce qu'elle me dit avant de s'éloigner,descendre les escaliers et prendre la porte. C'est quelques minutes après l'avoir entendu claquer que je réalise. Elle est partie. Et me voilà seule, incapable de bouger.


Une rencontre d'été [girlxgirl]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant