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" Salut Deus, ou plutôt Aurélie London. Alors pas trop triste d'avoir perdue ?"
Comment connaît-il mon identité... ?! Je suis douée en informatique, j'ai fait toute les manipulations pour qu'on ne puisse pas me retrouver...
Le coeur d'Aurélie tambourinait dans sa poitrine. Une goutte de sueur l'avait traversée et son visage avait pâlie. Personne n'avait accès à cette adresse mail si ce n'est ses parents et son lycée...
Elle était restée figée une seconde sur son siège avant de répondre.

< - qui es-tu ? Comment me connais-tu ?!
> - du calme Aurélie.
< - Qui es-tu ?!
> - tu tiens à le savoir ? Lol.
< - Qui es-tu bon sang !
> - Je suis...

Il y eut une attente, un long silence insoutenable qui faisait grincer les dents d'Aurélie. Quand enfin le mail arriva, Aurélie frappa son poing une nouvelle fois sur la table, renversant un paquet de chips vide au sol.

> non... En faite c'est plus drôle si tu le devines.

Aurélie voulait hurler. Ce type l'insupportait ! Quel plaisir tirait-il d'une farce pareil ?!
Se pourrait-il qu'Adrian ait eu mon adresse mail par papa ou maman ? Non. Ce n'est pas le genre de mec à jouer aux jeux vidéos...
Adrian était son jumeau, âgé du même âge avec de cour cheveux bruns. C'était un beau garçon athlétique mais insupportable tant bien par la beauté que par l'arrogance.
Ça ne pouvait être lui... Il n'aimait pas les gameurs et tout ce qui tournait dans ces eaux. Bien sur, il l'a détestait aussi, depuis leur naissance il n'avait jamais été sympa envers elle. Mais elle s'en fichait à présent. Seul comptait ce message qui lui montait au cerveau.
Elle s'apprêtait à répondre quand la voix de sa mère retentit dans toute la pièce sombre.

- Aurélie descends manger !
- Fais chier p'tain !

Elle se leva et donna un coup sur son siège qui partit plus loin. Elle fit tombée sa chemise pour se vêtir d'un jogging et d'un sweath à large capuche qu'elle baissa.
Elle ouvra puis ferma sa porte quand la lumière éblouissante du soleil tapa la faisant reculer un peu. Elle haïssait le soleil, sortir de sa chambre, de sa forteresse lui était insupportable mais il fallait bien s'alimenter, même si ça veut dire être en contact avec des hypocrites. Elle les haïssait... Ça avait beau être ses parents et son frère, sa famille, personne n'avait essayé de la comprendre... On l'avait laissée...
Elle mit ses mains dans ses poches après avoir baissé une nouvelle fois sa capuche en descendant les escaliers gris.
À mesure qu'elle descendait, elle voyait le crâne dégarni de son père et les cheveux blonds bouclés de sa mère. Elle essaya de faire le moins de bruit possible, elle n'avait pas envie de leur parler. Seulement sa mère la vit et lui sourit.

- tu en as mis du temps.

Elle ne répondit pas et continua à avancer avant de se rendre compte qu'elle venait de bousculer Adrian. Celui-ci avait une tête de six pieds de long et la dévisageait avec un méchant sourire qu'elle aurait voulu arracher de sa sale gueule d'ange. C'était lui qu'on avait toujours écouté, toujours celui qu'on avait cru, soutenu alors qu'elle on l'avait laissée pleurer, hurler, devenir folle. Et après on appelle ces gens famille ?!

- oh tiens une revenante, j'oublie que j'ai une soeur jumelle. Parfois j'aimerai que tu meures, que tu disparaisses complètement. Ça serait plus facile.
- Adrian ! Hurla sa mère.

Aurélie serra les poings et refoulant sa colère. La tristesse l'avait quittée il y a bien longtemps. Depuis le temps où elle avait elle même comprise qu'elle était morte dans cette famille.
Elle alla au frigos et l'ouvra pour prendre une bouteille de jus d'orange.

- retire tout de suite ce que tu as dit Adrian !
- comment croire qu'on a une soeur quand celle-ci est enfermée dans sa chambre comme une folle. Non, je préférais vraiment que tu creves au moins je n'aurai plus à entendre des insultes sur mon nom juste parce que tu es ma jumelle !
- sors d'ici maintenant ! Hurla son père.

Il rigola mauvaisement et s'en alla sous les yeux luisants de ses parents. Aurélie, elle était restée statique devant cette insulte. Elle avait bien essayé de se tuer mais elle n'avait pas pu... Ça aurait été certainement mieux que cette vie...
Sa mère s'avança et enroula ses bras autour de la jeune fille indifférente.

- pardonne lui Aurélie... Je t'en prie...
- ne me touche pas !

Elle se debatit furieusement, ne prenant pas en compte qu'elle pouvait faire mal à sa mère. Non elle s'en fichait. Enfin sa mère dût la lâcher et la regardait avec tristesse et colère quand elle découvrit ses cheveux bleus de sa capuche qui était tombée.

- qu'as tu fait encore à tes cheveux ?!
- ça ne te regarde pas !
- parle autrement à ta mère Aurélie !
- ce n'est pas ma mère ! Tu n'es pas mon père ! Vous n'êtes pas ma famille ! Hurla-t-elle.

Le jus d'orange qu'elle avait lâché lors de l'étreinte maternel se déversait sur le sol froid tandis que ses parents, blessés ne savaient que dire. Aurélie avait baissé la tête puis elle courra, elle courra, rapidement, suffoquant sous la lumière du jour de ce trop plein d'hypocrisie.

- A... Aurélie...

Sa mère l'appelait mais elle n'entendait rien. Elle ne voulait rien comprendre. Elle les haïssait...
Elle ferma à clef sa porte et glissa sur la surface de celle-ci. Elle replia ses jambes contre son corps maigrichon et posa sa tête sur ses rotules. Ils ne comprenaient rien... Tous, ils se fichaient de ce qu'elle pouvait ressentir.
Une larme allait couler quand un bruit aiguë la fit se lever. Un nouveau mail de cet inconnu. Elle alla d'assoir sur son fauteuil et cliqua sur sa boite mail. Un nouveau mail de l'anonyme était arrivé. Elle sentit son coeur se soulever. Elle n'avait pas le temps de pleurer sur cette famille, non, il fallait qu'elle sache qui il était.
Elle cliqua sur le lien avant de remarquer que deux autres mails étaient arrivés avant celui-ci.

> À 6h30. Alors ? Ça te dit de jouer à ce jeu ?

> À 6h35. Tu ne veux pas ? Je pense que tu devrais accepter ma petite.

Enfin elle cliqua sur le dernier message et écarquila les yeux devant une photo de son père dans la rue, une photo qui datait de ce matin...

> À 6h40. Tu devrais accepter ou je crains que ton père ait quelques problèmes au travail. Mdr.

Who Are You ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant