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- S'il te plait... Je t'en supplie... Laisse moi réaliser le rêve de maman... Laisse la mourir en paix...

Aurélie resta figée. Réaliser le rêve de... La laisser mourir en paix...

Son professeur sanglotait, se fichant d'être viril, d'être un homme et de ce qu'on peut attendre de lui. Aimant simplement sa mère comme tout être et complètement bouleversé devant cette triste réalité.

Elle ne savait pas depuis combien temps ils étaient ainsi.
Depuis combien de temps un flot de larmes s'écoulait le long de son épaule.
Depuis combien de temps son esprit était embrumé par toute ces révélation et par cette douleur.
Depuis combien de temps son corps tremblait, fatigué et reflet de son elle-intérieur.

Un moment enfin elle décida d'agir. Elle ne pouvait pas répondre à ces exigences - accepter la vérité et voir cette femme qui était sa génitrice - pour le moment. De plus rester ici accentuait certainement la douleur de son professeur qu'elle prenait en pitié.

Elle ne comprenait pas ses motivations, ses pleures, son âme criante pour la simple raison que son âme à elle avait été coupée, scarifiée, arrachée sur ce point. Sa famille se limitait depuis quelques temps à son frère et à Lisa.

Cependant elle avait vu les miracles que faisaient une mère aimante sur son enfant. Une vive douleur la prie. Elle avait beau se voiler la face, détestant ses parents plus que tout, eux qui n'avaient jamais été là, la laissant seule depuis son plus jeune âge. Mais elle, elle aurait voulu une mère ! Une mère qui s'occuperait d'elle ! Qui lui aurait brossé les cheveux plus petite, qui aurait joué aux poupées. Une mère !

Dans un élan d'égoïsme et de cruauté, elle repoussa Nathan d'une main - cependant - fébrile et le regarda dans les yeux.

L'État de son professeur, de cet homme face à elle l'attristait. Son visage était rouge, ses yeux brillaient surplombés par des cils noirs collés les uns contre les autres. Il tremblait lui aussi et ses prunelles magnifiques laissaient voir une profonde supplication.

Cependant elle continua sur sa lancé égoïste.

- Je ne peux rien pour vous, professeur. Au revoir.

Elle avança vers la sortie, son sac à ses bras quand il lui attrapa le bras et commença à articuler d'une voix tremblante une énième supplication.

Elle libera son poing fortement et lança un regard triste vers le professeur.

- comprenez que je ne peux en aucun cas croire à vos propos. Maintenant je souhaiterai que vous arrêtiez de me harceler ou je serai dans l'obligation de vous faire taire par la loi et la justice.

Sur ces mots forts, amers, froids et méchants, elle s'en alla et claqua la porte sombre de l'appartement quand elle entendue Nathan sombrer dans les sanglots et lancer quelque chose contre le mur qui se brisa - certainement un vase.

Ses yeux étaient mouillés, la bouche entre ouverte, elle avançait dans l'immeuble et descendit, poussa la porte et sortit sous la pluie.

Les gouttes fraiches lui coulèrent sur le visage, se mêlaient à ses propres larmes, à sa propre douleur.

Elle restait la tête basse, ne sachant pas où aller.
Elle ne voulait pas retourner chez elle, ses gens l'on supportaient.
Elle ne voulait pas aller chez Lisa, sa mère allait lui arracher un sanglot.
Alors où... Où aller ?

Elle se mit à déambuler dans les rues de la ville, éclairées par divers panneaux lumineux et lampadaires. Le ciel était d'une froideur extrême si bien que si les sources lumineuses n'avaient pas été là, elle se serait perdue lamentablement.

La ville était en plein mouvement, les restaurants complets, les voitures rapides.

La pluie avait au moins le point positif de calmer, par le froid, son mal de crâne mais la frigorifiait tant ses habits étaient devenus des éponges.

Elle aurait voulu crier sa douleur mais personne ne pouvait l'écouter. Elle vit alors, éclairé d'une faible lueur jaunie, un parc pour enfant où une sorte de dôme creux pouvait l'abriter. Elle s'y dirigea lentement, d'un pas lent.

Son organisme tournait au ralenti si bien qu'elle ne vit pas les voitures avancés quand elle traversa pour rejoindre l'autre côté.

Des bruits de pneus se firent entendre, des cris de fureur aussi. Elle tourna la tête alarmé quand elle vit un camion, gigantesque bête face de elle, ses phares l'aveuglant.

Soudain elle écarquilla les yeux se rendant compte du danger. Elle qui avait tenté de se suicider par tant de manière la voilà confronter à l'imprévu.

Elle sentit ses jambes trembler et ses yeux s'agrandir. Elle hurla et elle crut que l'instant s'allongeait peu à peu.

Personne n'avait bougé, personne n'avait vraiment remarqué quand Aurélie avait traversé.

Personne ne pouvait l'aider et bientôt l'ombre de la bête la recouvrit.

Son coeur fit un battement convulsif. Un battement décisif.

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Hello ça fait longtemps que je n'ai pas pris la parole comme ça 😂😂 alors voilà je voulais remercier les fidèles de l'histoire, et m'excuser pour le long moment où Way n'avait pas avancé.
L'histoire évolue pas comme je l'avais forcément prévue à la base mais je l'aime bien. Plus qu'un jeu, l'histoire raconte désormais d'autres choses qui permettent de ne pas forcément dévoiler trop vite la réponse aux questions.
Bref voilà j'espère que ça vous plaira 😉

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