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Son coeur fit un battement convulsif. Un battement décisif.

Elle regarda le conducteur qui freina trop tard. Elle le regarda terrorisée et d'un seul coup elle se sentit perdre. Elle mit les mains en croix devant elle en hurlant. Stupide bêtise. Le camion rentra en collision  avec son maigre corps qui fit renvoyer à quelques mètres de l'accident tandis que son sang vola dans le ciel et éclaboussa la vitre du conducteur.

Son corps disloqué, elle gisait sur la route dans son propre sang, les yeux ouverts tandis que des hurlements horrifiés emplissaient l'espace. Un sourd bruit strident l'avait rendu sourde dès le choc et ses membres n'avaient plus rien de ceux d'un vertébré.

Elle était morte. Définitivement morte sans pleure. Sans personne.

...

...

...

Quelqu'un bouscula Aurélie et la tira de son horrible songe. Elle tourna la tête frénétiquement comme perdue. Elle était bousculée par des passants pressés par cette pluie froide. Elle se trouvait sur la même route, toujours celle en face du jardin. Elle tourna la tête et vit le camion qui l'avait renversé arriver pour se stopper.

Elle palpa son corps. Aucune blessure. Rien... Elle avait juste fait... un cauchemar. Elle avait juste rêver qu'elle mourrait... 

Elle voulait rire mais elle n'y arrivait pas comme si son corps refusait tout mouvement que celui de marcher. Elle remarqua qu'elle tremblait. L'expérience de "mort imminente" avait été si réelle... si puissante qu'Aurélie ne pouvait bouger. Son corps venait de ressentir comme un bloquage.

Elle souffla et essaya de se calmer. Ce n'était pas la réalité ce rêve... Il ne fallait pas qu'elle s'inquiète. Il ne fallait pas que son corps s'inquiète, tout allait bien.

Elle arriva au passage piéton et n'avança pas quand le feu passa au vert pour les voitures. Le camion la dépassa, les autres voitures pareils et elle dut attendre 2 à 3 minutes pour pouvoir traverser. Il n'y avait rien eut. Strictement rien... Son corps était intacte... Mais son subconscient était... fragilisé

Elle tourna la tête instinctivement vers là où dans son rêve, son corps disloqué s'était écrasé. Il n'y avait personne, rien qu'un journal qui s'envolait dans une bouche d'égout.

Son pas recommença et elle alla se cacher de la pluie. L'espace était un peu étroit et il y avait une forte humidité mais de toute manière elle se fichait du confort. Elle voulait seulement être seule. Elle s'assit les jambes repliées contre elle pour lui tenir un peu plus chaud. tandis que ses habits mouillés la faisait frissonner. Elle regarda son sac et la pochette, l'horrible pochette marron. Elle leva la tête et regarda le haut sale du dom où elle s'abritait.

Elle laissa couler une larme. Elle savait maintenant pourquoi sa mère ne s'était jamais intéressée à elle... Elle n'était pas d'elle, voilà tout... 

Elle passa sa main dans ses cheveux et renifla, son nez rouge témoignait de son inconfort quand elle ferma les yeux, se laissant penser. Elle revit cette famille d'étranger qu'elle avait cru la sienne depuis si longtemps. Il n'en était rien... Elle vit le sourire de son frère qu'elle avait appris à aimer depuis quelques temps et eut un éclair de frisson. Et si... ce frère qu'elle venait de retrouver... n'était pas son frère... 

Elle se tourna vers la pochette, chercha de manière désordonnée dans celle-ci et en sortie... rien... il n'y avait rien...  Il n'y avait rien ! 

Elle tenta de se résonner, cela ne voulait pas forcément dire que son frère n'avait aucun lien avec elle... il devait avoir d'autres raisons. Elle devait en parler à Adrian, et le plus tôt serait le mieux, alors elle sortit son téléphone et chercha le numéro de son frère.

Elle appela directement sur le symbol appel et  pria pour que ceci ne fut qu'une grosse blague. 

La voix de son frère décrocha.

"- Auré ?! Où es-tu ?!

- Quelque part Adrian, j'ai besoin d'un... d'un... renseignement...

- Où es-tu Aurélie ! Je ne rigole pas ! 

- Je ne répondrai pas tant que je n'aurai pas ma réponse..."

Elle tremblait, elle espérait qu'il accepterait. Ses yeux n'arrivaient pas à se poser sur quelque chose de stable tandis que l'impression d'être confinée dans une mini-chambre close et où on lui faisait subir une horrible torture.

Il mit du temps à répondre et lui dit que c'était bon, qu'elle pouvait parler.

"- As-tu reçu une enveloppe marron de la part de monsieur Renn ? Où est-il venu te parler ?!

- Euh... n... non pas à ce que je me souvienne pourquoi ? Où es-tu ?!"

Elle fixa enfin un point au loin et laissa une nouvelle vague de larmes couler. Ça ne pouvait rien dire... Ça ne devait rien dire !

Elle appuya machinalement sur le bouton arrêt de l'appel et laisse sa main tomber au sol. Elle se tue. Elle ne dit mot, laissant planer un silence éloquent quant à ses sentiments, ponctué du bruit de l'eau fraiche et qui la cernait, l'empêchant de sortir.

Son téléphone vibra au bout de 30 minutes où elle avait au final fermé les yeux. C'était l'homme inconnu qui prenait de "ses nouvelles".

> alors ? Tu ne joues plus ?

Elle ne répondit pas. Elle fera de nouveau les yeux. Son téléphone sonna une fois... Puis deux... Et enfin trois. Si souvent qu'elle dut se résoudre à répondre, les larmes aux yeux, hors d'elle.

> Alors ? Tu ne joues plus ? Sauf que moi je veux jouer et tu dois obéir
> ?
> Oh. Je te parle là.
> Répond ! Ou je te jure que je mets mes menaces à exécutions !

Elle se mordit la lèvre inférieur et écrivît d'une traite.

< Fermes là ! J'en ai marre de ton stupide jeu ! Je n'ai rien voulu moi ! Je ne t'ai rien fait ! Je ne sais même pas qui tu es ! Et toi tu bousilles ma vie gratuitement pour ton plaisir ! Connard ! Tu sais ce que c'est d'apprendre qu'au final tu n'es pas la fille de tes parents qui ont eux même détruits ta vie depuis le début ! D'apprendre que ton frère, ton jumeau ne l'est peut être pas ! Et que t'en as peut être un autre ! Ma vie était déjà assez merdique avant ton arrivé ! J'avais pas besoin de ton aide !

Elle aurait voulu crier sur cet homme qui l'énervait complètement. Elle éternua, le froid environnant lui glaçait le sang et tout les membres. Cependant elle n'était pas prête a rentrer chez elle.

Son vibreur lui fit presque rien tellement le froid était intense.

> Ça va... T'es pas la seule à être dans la merde tu sais ! Arrête d'être égoïste !

< Parce que jouer un jeu malsain avec une fille qui n'a rien demandé juste pour ton petit plaisir, ce n'est pas égoïste ?!

> Tu ne sais pas ce que je ressens alors ferme là !

< Je te retourne le compliment connard ! Tu sais ce que j'ai réussi à savoir de toi ? C'est que t'es un putain de riche alors laisse moi rire !

> L'agent ne fait pas tout ! Je voudrai exister pour mes parents aussi ! Je voudrais que l'on m'aime simplement ! M'en fous de l'argent !

< Pauvre chou, je m'en fous de ce que tu dis. Tu ne me fais ni chaud ni froid.

> Salope.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 22, 2017 ⏰

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