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Elle sourit tristement.

- C'est mieux ainsi... Vie pour ta jumelle... morte...

Sa tête tomba lourdement sur ses genoux et elle se mordit la lèvre inférieur pour étouffer ses sanglots dans sa chambre froide. Seule.

*

Elle était dans une chambre froide, les cheveux plaqués sur la tête. Un homme en blouse blanche la fixait, elle, confinée dans le coin d'une salle immaculé.

- dis moi petite, pourquoi as tu essayé ?

Elle avait ses mains sur sa tête. On aurait dû une folle cependant elle n'avait pas de sourire. Elle était couverte de bandage. Elle leva doucement ses yeux vers lui, tremblante.

- as tu... Déjà penser... Que t'étais mort pour... Des gens que t'aiment ?

Il s'était approchée d'elle qui reculait encore mais les murs, eux ne bougeaient pas. Il s'était accroupis et la regardait avec pitié, une pitié qui lui était amer. Ses lunettes cachaient ses yeux cernés.

Elle bougeait doucement la tête de droite à gauche.

- que ton père privilégie son travail à ses enfants... Que ta mère te frappe, te dispute... Que ton frère te hait depuis que vous êtes nés. Aucun sentiment gentil, tous contre toi...

La tristesse s'était remplacée par la colère et bientôt ses yeux baignés de larmes brillèrent d'une nouvelle colère. D'une colère meurtrière, d'une colère suicidaire.

L'homme posa sa main sur l'épaule d'Aurélie qui sursauta. Il lui disait qu'il était là pour l'aider, qu'il allait la sauver de son envie de fin.

Elle sourit tristement. Elle aurait voulu le croire mais elle avait perdu depuis longtemps son innocence qui la laisserait croire à ses bêtises.

Elle lui dit cependant : si vous y parvenez, alors bravo monsieur.

*

Elle se réveilla doucement, couchée sur le sol devant sa porte. Elle passa une main dans ses cheveux et observa sa chambre. Rien n'avait bougé, son écran était en veille, ses cheveux en bataille et toujours la chambre plongée dans le noir.

Elle posa sa main sur sa tête douloureuse, l'émotion de la veille l'ayant transportée. Quelle heure pouvait il être ?

Elle mit sa main au sol et toucha une flaque blanche même dans la pénombre totale.

- et merde...

Elle secoua sa main pour enlever le liquide de ses mains. Pendant son sommeil elle avait du faire une rechute, et elle semblait avoir eu l'air violente.

On ne lui avait jamais dit pourquoi parfois elle recrachait ce liquide blanchâtre; elle, elle pensait que c'était du au stress si intense qu'elle ne pouvait contenir les réactions trop longtemps. Enfin, là elle devait aller chercher un chiffon.

Elle ouvrit la porte et alla chercher le nécessaire qu'il lui fallait. La télé était allumée, ses parents blottis l'un contre l'autre sur l'un des deux canapés gris.
Sa mère tourna la tête vers elle. Ni un sourire, ni une expression d'angoisse pour savoir comment elle allait. Non. Rien. Rien qu'un regard vide qui signifiait qu'une chose : elle était morte.

Aurélie continua sa route sans se soucier de se que pensait sa mère et prit le sceau et la serviette. Elle commença à nettoyer la tâche après être revenue.

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