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- souviens toi bien de ce que tu viens de faire London !

Aurélie sentit sa peur revenir. Quelle stupide elle faisait, d'avoir cru qu'elle arriverait à se défaire de cette peur.

Anaïs partait, laissant Aurélie glacée au sang. Elle avait fait une bêtise... Une grosse bêtise. Elle s'était frottée à l'intouchable, à la peste... Et elle allait le regretter amèrement.

Elle avança mais pas de la même sortie qui les menait en cour. Non, celle ci conduisait à la sortie pure et dure du lycée. La peste essayait en vain de l'appeler mais elle était repartie dans cette année de terreur.

Une vague de souvenirs noirs déferla rapidement sur elle comme une pluie sur un visage humain, froids, tristes.

Elle se revoyait dans l'hôpital glacé et immaculé, aveuglant. Elle se revoyait sanglée dans une pièce sombre et quelqu'un... Quelqu'un qui lui parlait tout doucement.

Ses larmes coulèrent silencieusement. Elle revit l'harcèlement perpétré par Anaïs et sa bande. Un harcèlement long et sous le signe de l'indifférence pour sa famille. Personne... Personne ne l'avait comprise, n'avait attrapé sa main quand elle le demandait... Personne pour elle.

Quand elle reprit ses esprits, elle était loin. Elle était devant sa maison, blanche comme l'hôpital, froide comme sa famille. Elle s'y engouffra et courut dans sa chambre le plus vite possible. Elle ne savait pas combien de temps elle avait marché comme un zombie mais elle s'en fichait.

Il fallait qu'elle se renferme dans ça cage, dans sa zone safe pour se protéger et oublier. Encore et encore. Pour éviter de se blesser à nouveau, il faut qu'elle reste en dehors de tout ça.

Elle se changea et s'allongea sur son lit défait. Elle voulait dormir, alors elle ferma les yeux sous une dernière larme. Elle n'avait jamais rien fait de méchant, elle avait été gentille, intelligente, frôlant l'excellence. Elle avait été joviale mais ce temps là était révolu. Aujourd'hui il ne restait que ses démons et ses pleures dans sa personnalité.

*

Elle se réveilla et cligna des yeux en se retournant, serrant sa capuche sur son visage fatigué. Elle s'assit et prit son téléphone. Plusieurs appels manqués et une multitude de SMS. Ses parents, son école et... Lui.

Ses parents lui demandaient, tranquillement, ce qu'il se passait tandis que l'école, elle, avait le même discours mais plus alarmé.

Quant à lui, il cherchait à savoir se qu'il se passait, pourquoi n'était elle plus à l'école. Elle n'avait pas la force de lui répondre alors elle mit son téléphone en silencieux.

- Auré, tu viens manger ?

Déjà l'heure du diné ? Elle avait dormi tant que ça sans s'en rendre compte ? Il fallait croire que le poids du passé était immense sur ses épaules et sa pauvre tête si bien qu'elle s'endormait facilement et rapidement. Elle ne voulait pas descendre. Elle ne voulait pas les voir, leur parler même un seul mot. Non. Elle voulait retrouver une vie normale. Alors elle se leva, lasse et s'installa à son bureau pour commencer une nouvelle game.

Le temps passa, elle retrouvait les même sentiments qu'elle adorait tant. Une bonne partie en directe son avec quelqu'un d'inconnu, des insultes tout le long pour le perdant et les soufflements de contentement d'Aurélie, la gagnante. Oui, l'école ne lui allait pas du tout, être en plein jour devant des dizaines de personnes qu'elle ne connaissait pas et ne voulait pas connaitre. Tout ça, pas pour elle.

Puis un mail arriva. L'école ? Lui ? Leurs appels tout deux devenaient répétitifs et lassant. Elle termina sa game avant de regarder les messages. L'école la sermonnait, lui disant qu'elle ne devait pas croire qu'elle pouvait choisir son heure d'arrivé et son heure de départ. Elle s'en fichait tellement qu'elle en rigola avant de supprimer le mail.

Elle commença à ouvrir le mail du joueur quand sa porte s'ouvra brutalement. Son frère la regardait méchamment tandis qu'Aurélie le toisait sans sentiment apparent.

- Laisse moi, je ne veux pas manger.

- C'est quoi ton but ?! Tu veux détruire cette famille ?! lui demanda-t-il.

Elle se leva, son regard se faisant plus dur. Elle avança un peu vers lui. Elle sera ses poings et plongea son regard dans le sien. Elle ne voulait pas savoir pourquoi il disait ça tellement sa rage lui bloquait peut être la question la plus important.

- Comment peux tu parler de famille. C'est chacun pour soit ici si tu ne l'as pas remarqué ! Personne ne t'aide, tout le monde te rabaisse, que tu sois là ou non, on s'en fout !

- As tu au moins essayer de t'inclure dans cette famille ?! Papa et maman sont très pris par leur travail mais c'est grâce à eux que tu as tout ton matériel de sans vie Aurélie !

Une horrible fureur lui dévorait l'oesophage et tout ses muscles se raidirent. Commet pouvait il la traiter de sans vie, elle qui avait tenté de mettre fin à ses jours et eux qui l'avaient empêchée.

Elle lui attrapa la gorge en se hissant sur la pointe des pieds. Son regard était profondément triste, blessé et enragé.

- Ne me traite pas de sans vie !

- C'est pourtant ce que tu es ! hurla-t-il sans bouger.

- Si tu voulais me voir mourir, vous n'aviez qu'à me laisser crever toutes ces fois là ! Me laisser seule. Hein je suis sure que tu aurais aimer être le seul enfant London, débarrassé de ta jumelle de malheur. Oh que oui tu aurais voulu !

Il parut se figer. Les larmes d'Aurélie coulèrent silencieusement tandis que sa voix était toujours claire, chargée d'électricité. Son frère la regardait, hébété et un mélange de stupeur et peut être légèrement de triste ou de pitié se liait dans ses yeux émeraudes.

- Aurélie... tu as tenté... de...

- Comme si tu n'étais pas au courant !

Elle lâcha son cou où une marque de ses mains frêle s'étaient imprimées rouges et le poussa d'un seul coup hors de sa chambre. Elle retenait son petit cri de douleur quand son corps maigrichon frappa le torse musclé de son frère.

Elle ferma la porte sur ces derniers mots qui glacèrent le sang d'Adrian, les yeux exorbités.

- Allé, continue de sourire comme tu le fais avec tout le monde sauf avec moi. Je suis déjà morte de toute façon. C'est ta soeur, plutôt "cette fille aliénée" qui te le dit. Pour une fois écoute la.

Des mots qu'il lui avait lui même déjà sortit il y a de ça quelques mois, à la sortie de l'hôpital. Il aurait voulu, pour cette fois, se retourner, lui parler mais il n'en fit rien. Aurélie s'en doutait bien qu'il voulait rester camper sur sa position. Elle plaqua son dos contre la porte de chaine et glissa à terre, les jambes repliées sur elle même, la tête penchée sur le côté, retenue par son épaule. Les larmes coulaient doucement. Elle ne comptait plus combien de fois elle pleurait dans la journée.

Elle sourit tristement.

- C'est mieux ainsi... Vie pour ta jumelle... morte...

Sa tête tomba lourdement sur ses genoux et elle se mordit la lèvre inférieur pour étouffer ses sanglots dans sa chambre froide. Seule.

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Hello,
Alors comment trouvez vous le petit changement de comportement d'Adrian ? Bien sur, on dirait que c'est strictement rien pour l'instant mais c'est possible que ça ait une influence plus tard.
Toujours si vous avez une idée sur l'identité, n'hésitez pas ^^ (bien que je pense qu'il n'y ait pas suffisamment d'indices explicites pour le cibler, mais on peut toujours essayer de trouver une idée globale)
Allé bye ^^

Who Are You ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant