3

27 4 0
                                    

> À 6h40. Tu devrais accepter ou je crains que ton père ait quelques problèmes au travail. Mdr.

Elle se figea. Comment ce type pouvait-il avoir cette photo ? Pire, comment cannaissait-il son adresse ?!
Un frisson la parcoura. Cette histoire était bizarre... Vraiment bizarre. Elle avait bloqué toutes ses données confidentielles... Alors comment ?! Comment ?!
Elle ne se laissa pas démonter et se mit à taper une réponse.

< qu'est ce qui te fait croire que c'est mon père ?
> tiens une revenante. Eh bien tu ne m'aurais pas répondu ça mais plutôt une réponse négative. Et puis j'ai des canaux. Fais un zoom sur la boite au lettre.

Elle fit un zoom avec une appréhension. Un nom sur une étiquette se dessinait facilement sur le papier. "London" Son nom de famille...
Elle tressaillit. Cet homme était là... Il pouvait être en face de sa chambre... Par tout... Et pourquoi l'harceler ? Elle !? Une fille simple, une gameuse...
Un nouveau bruit de mail retentit dans sa tête, faisant écho aux battements de son coeur affolé.

> alors tu me crois maintenant Aurélie London ?
< qu'est ce que tu veux ?!
> m'amuser. Et tu es pile l'objet pour. Les jeux sont ta spécialité alors pourquoi refuser ?
< je n'aime pas ce genre de jeu.
> lol, tu es sur de vouloir tester mes limites ?
< tu n'es pas dans un jeu mec. Tu ne peux pas me forcer à faire quelque chose et encore moins influencer le présent, la vrai vie !
> à ce soir. Nous verrons bien qui de nous deux à raison.

Son coeur était au bord de l'explosion. Il ne pouvait pas influencer sur le présent. Impossible ! Ce n'était qu'un taré... Mais s'il connaissait son identité... Son adresse... Il pouvait venir chez elle ! Et alors elle serait seule, sans défense...
Elle se leva et sortit de sa chambre après avoir remise sa capuche et se mit à descendre les escaliers doucement, très doucement. Son coeur aurait pu s'arracher à sa poitrine tellement elle était excitée et apeurée, deux sentiments pourtant contraire.
Elle observa le salon beige et fleurie. Plus personne n'était là, ses parents étaient au travail et son frère au lycée. Un silence de mort reignait dans la vaste pièce. Elle posa ses pieds sur le sol froid et son esprit de fameuse pensait déjà à des miliers de scénario. Un meurtrier ? Un tireur ? Un beau ténébreux ? Non... Fallait arrêter de délirer.
Elle s'avança jusqu'à la baie vitrée et glissa un œil. Dans le lointain déjà bleuté, il n'y avait rien. Enfin rien de bien particulier. Toujours les même gens sortaient des maisons, les femmes embrassaient les maris. Les maris prenaient leurs voitures et partaient. Les petites vieilles gueulaient sur les gosses entrain de piétiner leurs fleures de bon matin. Non vraiment rien de bien spécial. L'horloge retentit ce qui fit sursauter Aurélie. 7 heures sonnaient quand elle vit un homme vêtu de noir de la tête au pied muni d'une carte de Joker d'un jeu basique dans l'un de ses gants blancs.
Elle recula avant de tomber sur les fesses. Elle venait de se prendre les pieds dans les baskets de son frère qui tranaient. Elle se releva douloureusement et jeta un nouveau coup d'oeil. Il n'y avait rien n'y personne...
Elle alla à la porte et la ferma à clé. Elle ferma les volets et s'en ferma dans sa chambre avec une pizza, du soda et des chips. Elle ne sortirait pas de sa chambre de la journée, comme chaque jour.
Elle s'allongea sur son lit et posa sa main froide sur son front chaud. Un horrible concert de métal et de hard rock. Elle ferma les yeux et essaya de s'en dormir.
Cette histoire la préoccupait vraiment... Ce mec était un véritable taré... Il était venu chez elle... Dans son quartier... Il s'était montré et d'après ce qu'elle avait pu voir, il était d'un âge mur.
Il pouvait être n'importe qui... Mais ce qui était sur c'est qu'il n'était pas bien attentionné. Elle se tourna et retourna. Rien n'y faisait, sa tête lui faisait trop mal alors elle prit un nouveau cachet et se coucha sur le côté, le sweath remonté sans le vouloir au dessus de son flan gauche.
Elle ne savait pas de quoi elle pouvait rêver, elle ne savait pas quoi penser... Elle voulait juste être tranquille. Loin de cette vie de merde. Aussi loin que possible.

Who Are You ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant