Un rayon de soleil venant caresser le visage de Nela la réveilla. Éblouie, elle ouvrit difficilement les yeux. Son corps criait de douleur, mais désorientée, elle essaya tout de même de se relever. Après un petit temps d'adaptation, sa vue s'habitua, lui permettant de scruter la salle. Devant la dizaine de lits blancs alignés devant elle, la jeune fille comprit qu'elle se trouvait à l'infirmerie de l'école. Assise au bord de son lit, elle ouvrit le rideau qui la séparait de ses voisins. Non surprise, elle trouva Héléna endormie à côté d'elle. Nela l'ausculta du regard, elle avait des griffures sur son visage ; d'énormes bleus venaient habiller ses bras et ses cuisses, sans oublier la bande soigneusement faite qui venait protéger sa cheville droite. Étonnamment, Nela s'en voulait, elle se sentait coupable de tous ses maux, mais repensant à tout ce qu'avait pu faire Héléna par le passé, elle chassa cette culpabilité. Après tout, c'était bien mérité.
Maintenant qu'elle avait réussi à s'asseoir, Nela tenta de se lever. Avec difficulté, elle s'aida de ses bras jusqu'à ce que ses pieds touchent le sol. Mission réussie. Elle resta agrippée au barreau du lit un instant, s'assurant qu'elle tenait bien debout. Elle observa ses pieds, montant son regard sur ses jambes, puis ses mains et ses bras, cherchant de quelconques blessures, mais tout semblait aller bien, à part la fatigue prononcée qu'elle ressentait. La jolie brune rassembla alors le peu de force qu'elle avait pour se diriger vers la fenêtre qui donnait vue sur le parc. Visiblement, le soleil se levait seulement, il ne devait pas être plus de six heures du matin, c'était parfait pour quitter l'infirmerie incognito ; à cette heure-là les infirmières étaient occupées à faire la paperasse auprès de Juliana.
Nela, boitillant, avança alors jusqu'à la petite porte en bois ancien menant à la sortie, mais par manque de chance celle-ci était verrouillée, ce qui semblait étrange, Nela ne pensait même pas que cette porte avait une serrure. Elle tenta alors de frapper à la porte en appelant à l'aide, mais personne ne vint. Elle essaya donc de l'enfoncer en y mettant tout son poids, mais c'était peine perdue, elles étaient enfermées.
— Oh... ma tête, murmura Héléna qui reprenait conscience.
Nela adressa un vague regard en sa direction sans lui porter plus d'attention. Elle se demandait qui avait eu la stupide idée de les enfermer toutes les deux dans la même pièce alors qu'elles avaient essayé de s'entretuer la veille. Ne voulant pas céder cette fois-ci, elle retourna s'asseoir sur son lit, ferma les yeux et prit une grande inspiration. C'était le moment de s'enfermer dans une bulle de calme.
— Il est quelle heure ? interrogea Héléna, tentant de se rechausser.
Nela ne prit même pas la peine de lui répondre, elle restait concentrée même si sa simple présence l'énervait, elle connaissait sa rivale, elle allait tout faire pour la faire sortir de ses gonds.
— M'ignorer ne va pas me faire disparaître Darwin. De toute façon, je t'ai assez vu, je préfère aller me reposer dans ma chambre.
Héléna parcourut le même chemin que Nela quelques minutes plus tôt. Déçue de voir qu'elle ne pouvait sortir, Héléna repartit la tête haute s'allonger dans son lit sous le regard moqueur de Nela. Ce qui ne fit qu'augmenter son dépit.
— Oh ça va toi hein, la ramène pas, je te rappelle que c'est à cause de toi qu'on est coincées ici !
— Mais bien sûr... se contenta de répondre Nela, refermant les yeux.
Agacée, Héléna lui adressa une grimace à son insu. Elles allaient être amenées à passer un moment toutes les deux, sans issues, elles n'allaient donc pas avoir d'autres choix que d'apprendre à se tolérer.
N'arrivant plus à dormir, sonnée par les courbatures, Héléna s'assit sur son lit, observant Nela travailler.
— On peut savoir ce que tu fais là ?
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Maudite, Reine de la rose noire. [Tome 1]
FantasyLe jour de ses seize ans, Nela se voit dans l'obligation de quitter sa famille pour rejoindre son frère ainé sur une île à l'autre bout du monde dans une école dîte "spéciale". Inconnue de tous, cette école avait quelque chose de mystérieux qui tran...