(Drago).
Je me suis élancé dans le ciel de printemps. Enfin libre ! Enfin libéré de tout ce qui m'entravait. Des chaînes de mon passé, de mes parents, prisonniers, ...
La voix de McGonagall, amplifiée, a résonné dans le "stade".
Honnêtement, Floralys est l'une des meilleures personnes qu'il m'ait été donné de rencontrer. Mais ce n'est pas le moment. Il y a un match en cours.
- Et c'est Floralys qui saisit le Souaffle. Quelle rapidité ! Elle passe à Charlie, qui lui rend, mais la balle est interceptée par Ginny ! Qui la perd à nouveau au profit de Floralys. Pendant ce temps là, Harry et Drago volent sur place, face à face, cherchant le Vif. Un Cognard, expédié par Bill, frappe Ronald en plein vol alors que Flora s'approche des buts !
J'ai observé Weasley, toujours aussi pitoyable à son poste, qui essayait de se repositionner. Le Souaffle, expédié par ma "mère" adoptive, est passé dans le but central. Il a continué sa chute jusqu'à ce qu'elle le rattrape à nouveau, et marque ainsi cinq buts d'affiliée.
Et hop ! Dans ta face, Potter !
Celui-ci a contemplé les ravages causés par Floralys. Pendant qu'il était distrait, j'en ai profité pour piquer vers le sol, à une vitesse incroyable, ayant aperçu le Vif. Le temps qu'il se réveille, une course folle s'était engagée. J'ai enchaîné les vrilles et les acrobaties en tout genre, rien que par plaisir, pour tester "mon" balai. J'ai tendu la main, et mes doigts ont effleuré le Vif, le manquant de peu. Pour me débarrasser de ma colère, j'ai donné un petit coup de pied dans l'Éclair de Feu de mon adversaire, l'envoyant sur le côté. Ha !
Je me suis concentré à nouveau sur la recherche de la balle, qui avait encore disparu. Un sifflement sourd, non loin de moi, m'a inquiété, et j'ai plongé. J'avais bien fait. Un Cognard, du dénommé Georges je crois, avait failli, vu son angle, me frapper à la tête.
J'ai adressé au responsable un sourire moqueur, et je me suis mis au garde à vous pour saluer sa performance.
Un éclat doré a attiré mon attention. Jouant le tout pour tout, j'ai plongé vers le sol, puis j'ai modifié ma trajectoire de quelques degrés. Je volais en diagonale vers le sol, tête en bas. Je me suis remis dans le bon sens, et j'ai tendu la main. Cette fois-ci, Potter était au même niveau que moi. Il allait falloir la jouer serré.
Pour une fois qui n'était pas de coutume, je n'ai pas eu l'impression de le détester.
Floralys avait entre-temps marqué cinq but de plus, alors que la rousse, Ginny, en avait marqué trois.
J'ai tendu le bras, donné un bon coup dans la main de Potter, et refermé mes doigts sur la balle que j'avais tenté de lui subtiliser pendant cinq ans de matches. Je suis remonté en chandelle, poing serré autour de la minuscule balle dorée.
- Et Drago a attrapé le Vif d'Or ! L'équipe de Floralys l'emporte par deux cent cinquante points à trente !
Pendant un instant, j'ai cru que je rêvais. Après tout, je n'avais jamais vaincu Potter dans aucun domaine. Pour une fois que je venais de gagner ... Puis, l'excitation m'a saisi. J'ai remis le Vif à Floralys, qui est partie le ranger, et j'ai commencé des figures acrobatiques, qui exprimaient ma joie. Chandelles, piqués, roulés, etc ... Floralys m'a bientôt rejoint, partageant ma joie. Il faut dire que je commençais à ressentir de véritables affinités avec elle. C'était la grande soeur que je n'ai jamais eu.
Puis, elle a été appelée par Kingsley, qui lui a murmuré quelque chose à l'oreille. Elle m'a jeté un coup d'oeil, et j'ai vu que ça me concernait, directement ou indirectement. Son visage a reflété son effarement et sa tristesse, puis elle l'a recomposé en pierre. Inébranlable. Mais j'avais vu. Et ça ne m'avait pas plu. Du tout.
Cachant mon trouble, je me suis arrêté à côté de Potter, en vol stationnaire, et je l'ai complimenté:
- Alors Potter, tu ralentis ?
Il m'a regardé de travers, et j'ai poursuivi:
- On fait la course ? Le premier qui fait un tour et revient. En passant autour du poteau central.
- Marche.
- J'en suis, a lancé ma "grande soeur".
Kingsley a fait l'arbitre. Le départ s'est effectué au ralenti pour moi et Potter, tandis que Floralys fusait en avant comme si elle avait fait ça toute sa vie. Elle a pris une vingtaine de mètres d'avance avant qu'on ne se réveille. Mais, malgré touts mes efforts, elle est arrivée première. Et je suis arrivé deuxième, pour ma plus grande joie, face à Potter, qui arborait un air dépité.
Floralys a ensuite plongé au sol, et s'est posé à côté de McGonagall. Elles se sont brièvement parlées, d'une voix vive, mais incompréhensible, tellement elles allaient vite. Puis, le visage de la prof de Métamorphose s'est éclairé. Elle a acquiescé, et Floralys est repartie.
Je n'ai aucune idée de ce dont elles avaient parlé, mais les deux étaient satisfaites.
Environ deux heures plus tard, nos "invités" sont repartis, et ma tutrice est montée dans ses étages réservés, tandis que j'allais dans ma chambre. J'ai joué quelques instants avec ma baguette en réfléchissant, puis un détail sur ma main m'a sauté aux yeux.
Ma Marque était noire comme l'encre.
Au même moment, un bruit d'explosion a retenti en haut.
(Floralys)
En montant à l'étage, j'ai eu un pressentiment. Très mauvais. Une onde négative m'a parcourue. Je suis entrée dans ma chambre, redoutant le résultat. Car je savais ce qui m'attendait.
Voldemort, par une utilisation de la magie et des baguettes la plus incroyable et la plus extrême, avait réussi à activer la baguette d'if dans sa prison, détruisant de l'intérieur mes sorts de protection. De là, il avait pu la récupérer, et m'attendait de pied ferme.
En me voyant poser le pied derrière la porte, il a esquissé un mouvement si rapide qu'il est devenu flou. Des années de pratique, sans doute. Le jet de lumière verte a jailli, droit vers ma tête. J'ai plongé au sol, en sortant ma baguette en bois d'ébène et plume de phénix. Il a évité mon Stupéfix d'un bouclier simple. Changeant radicalement de méthode, je me suis mise dans la position classique de garde, en combat à l'épée. Ni attaque, ni défense, simplement l'observation.
Trop occupé par ses actes, il n'a rien remarqué. Prévoyant son prochain jet vert, j'ai bougé ma baguette tout en pensant Depulso. Le sort l'a frappé, tandis que j'esquivais le sien. Tom est passé par la fenêtre, et s'est écrasé environ sept mètres plus bas, sur le dos.
Le craquement écoeurant m'a fait frémir. J'ai passé la tête par le trou de la fenêtre. Sa baguette lui avait échappé, et lui était allongé au sol, comme mon père, lors de ses derniers instants. J'ai lancé un Accio pour prendre mon balai, et j'ai descendu les mètres nous séparant en piqué. J'ai pris son pouls, sa respiration, mais il n'y avait plus rien.
Un vieux proverbe moldu m'est revenu à l'esprit, dans mon deuil.
La mort n'a pas d'ami.
Il s'appliquait parfaitement à la situation. J'avais espéré sympathiser avec la mort. Elle me l'avait rendu en essayant de me tuer.
Mon côté pratique a rapidement réalisé que j'étais très exposée en ce moment même. J'ai crée une zone d'invisibilité, et j'ai placé le corps de Jedusor dans un sarcophage apparu lors de ma décision de le faire. D'un autre mouvement de baguette, j'ai creusé une tombe, dans laquelle j'ai placé le cercueil, puis j'ai recouvert le tout de terre à nouveau.
Cachant mon deuil, je suis revenue dans la maison, après avoir déposé mon Eclair de Feu au garage. Drago m'attendait, l'air inquiet.
- Floralys, il faut que tu saches ...
- Quoi donc ?
- IL est en vie.
- Qui ?
- Regarde.
Il a tendu son bras gauche. La Marque s'effaçait lentement, virant du noir de jais au gris nuage.
- Mais ... a-t-il protesté, elle était noire comme l'encre il y a peu !
- Il a dû régler son cas définitivement ... Lui même, ou un autre.
Je me suis tue un instant, puis j'ai repris, tout en montant les escaliers:
- Drago, il faut qu'on parle.
- Je commence par la bonne, ou la mauvaise nouvelle ?
Il a hésité un instant, puis a déclaré, comme tout le monde:
- La mauvaise.
Je suis restée silencieuse un instant, puis j'ai lâché:
- C'est ... c'est à propos de tes parents. Je suis désolée. Ton père est mort.
Son visage a eu une expression de douleur qui est passée, fugitive. Il a fait un effort pour retenir les larmes qui affluaient, et a péniblement lancé:
- Et la bonne ?
- Je viens à Poudlard. En tant qu'enseignante. A ce propos, je dois passer un courrier à Minerva ... J'ai terminé avec les nouvelles. Je monte, d'accord ?
Il a acquiescé. J'ai gravi quelques marches avant de me retourner, pour le voir s'élancer dans sa chambre. J'ai entendu ses sanglots étouffés, et, me détournant, je suis montée. Il devait surmonter cette épreuve seul.
De mon côté, j'ai réparé les dégâts physiques, mentaux et émotionnels que Voldemort avait causés. Le deuxième étage a été remis en état, mon esprit s'est apaisé. Seule demeurait la blessure béante de mon coeur. L'homme que j'aimais avait essayé de me tuer, ce que j'avais ensuite fait, involontairement. Les larmes sont venues de mon côté aussi. Je me suis effondrée sur mon lit, le visage ravagé, pleurant ce que je n'aurais de toute façon jamais pu obtenir. J'avais essayé, au mépris de ma propre vie, mais ça n'avait pas suffi. Malheureusement.
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L'Ombre [Harry Potter]
Fanfiction« Juste une ombre dans la nuit. Évanescente, silencieuse, toujours présente mais jamais visible. Un silence, un murmure, une présence. Rien d'autre. Juste le froufrou d'une cape d'invisibilité. Juste une ombre, juste un nom. Floralys. » [fanfiction...