Déja l'entrainement ?

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Julian éructa à s'en époumoner.

— Rien de tel qu'un bon Thédêpam pour vous requinquer, lâcha t-il pour ponctuer son rot sonore.

Et ce n'était pas ses compagnons qui allaient lui donner tort. Même Slad se surprit, à traquer les derniers bouts de vers nichés entre ses dents à l'aide de sa langue.

— Un pur délice ! Vraiment ! conclut le jeune homme enthousiasmé par son repas.

Zed lui jeta un regard amusé.

— Content que cela te plaise Slad. D'autant que la prochaine fois, c'est toi qui ira le chasser.

— Tu es sérieux ?

— Très sérieux, vu qu'on accuse un certain retard, il nous faut au plus vite commencer ton entraînement.

Julian semblait aussi médusé que Slad et commençait à secouer la tête. Il lança un regard désapprobateur à Zed.

Ce dernier voulu couper court à un débat naissant.

— Pas la peine de grogner Julian, c'est ma décision et elle n'est pas discutable

Julian fit mine de contester avant de raviser, puis haussa les épaules en souriant.

— Au moins ca risque d'être drôle ! Et pour une fois je ne vais pas parier sur toi ! dit-il à l'attention du jeune homme.

— Mais au fait ! Je ne fais pas de magie moi ! Comment je vais faire alors ? protesta Slad qui commençait à angoisser sérieusement. Je le roue de coups de pieds ? Je l'arrose de vermifuge ?

Zed sourit puis sortit un petit manuel en cuir d'une de ses poches. Il le jeta aux pieds de Slad. Sur la couverture était brodé « Principes de bases de la magie de combat : théorie sur l'extériorisation des flux Endogènes et sur la concentration des Energies Primales »

— Ne t'inquiète pas. Je n'ai jamais dit que tu allais le chasser dans la minute. Tu auras le droit à un entrainement au préalable.

— Même pas drôle Zed, intervint Julian, tu aurais pu le laisser mariner un peu.

— T'inquiète, tu pourras toujours rire en regardant notre jeune recrue commencer ses premiers exercices d'extériorisation, mais pour l'heure il s'agit de commencer au plus tôt.

Julian était tout sourire et se frottait les mains d'impatience.

— Ha les exercices d'extériorisations ! Je m'en rappelle encore. Je ne sais combien de culottes j'ai bousillé à cause de ces séances ! Je sens qu'on va se poiler !

— Hé ! Ca fait pas mal au moins votre entraînement ?

— Depuis quand es-tu devenu une poule mouillée Slad, s'enquit Zed, le regard inquisiteur et les sourcils froncés. Il me semble pourtant que jusqu'à présent te prendre des coups ne te faisait pas vraiment peur non ?

— Oui mais j'avais pas à me battre contre des vers géants carnivores ! Ni à servir de pantin à deux types louches comme vous !

— Holà, intervint Julian, n'oublie pas qu'on te donne l'occasion de devenir beaucoup plus fort que tu ne l'es, gamin ingrat ! Tout le monde n'a pas cette chance, alors à toi de voir ! D'ailleurs tu peux toujours refuser et partir !

— Partir ? Et j'irai où ? Je ne sais même pas où on est ? Eructa le jeune homme.

— Tu irais où tu veux ! On s'en fout comme de notre premier furoncle au cul !

— Bien bien ! J'ai compris ! De toute façon je vais le faire votre foutu entraînement !

— Voilà qui est plus sage, déclara Zed un étrange sourire en coin. Pendant la chasse, j'ai repéré un petit coin sympathique ou tu va pouvoir faire tes premiers exercices. On lève le camp !

Les trois compagnons se mirent en route en direction du dédale rocheux exploré auparavant par Zed.

Slad, qui se demandait à quelle sauce il allait être mangé, fermait la marche en traînant des pieds. Les deux autres avaient retrouvé leur bonne humeur et échangeaient comme à leur habitude, leurs diverses théories sur la magie, le combat ou encore comparaient les recettes de leurs tantes.

Zed finit par s'arrêter devant une caverne dont l'entrée évoquait une gueule simiesque hérissée de dents.

— Et voilà ! Nous y sommes ! C'est un endroit idéal !

— Ouais, en même temps je me doutais bien qu'on n'allait pas poser nos culs sur un parterre de fleurs.

Slad affichait un air blasé et résigné.

— Tu as peur de la grotte ? Intervint Julian en pointant le doigt vers l'entrée.

— Bien sûr que non s'offusqua Slad. C'est juste que j'ai l'impression d'être le jouet de vos farces.

— Franchement ! Poursuivi-t-il. Vous ne trouvez pas que ca fait un peu mise en scène, cette foutue grotte avec une gueule de gorille ?

— Je pardonne ton ignorance ! dit Zed, parce que tu n'a pas nos connaissances. Mais je t'assure que nous savons ce que nous faisons et que ce lieu n'a pas été choisi en fonction de sa théâtralité.

Enfin tu pourras bientôt t'en apercevoir.

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