Il se faisait tard. Le bar se vidait petit à petit et la plupart des gens partaient à moitié ivre, un sourire béa collé au visage. Dehors, les rues étaient déjà bien sombres. Adam proposa de me ramener chez moi après la fermeture. J'attendais donc, toujours assise au bar à le regarder s'occuper des derniers clients.
Il inséra la clé dans la serrure. Il faisait frais dehors et je tenais à peine sur mes jambes. Sûrement l'effet de la fatigue et des quelques verres que j'avais bu. On se dirigeait vers sa voiture. J'habitais pas si loin du bar, dix minutes à pieds pas plus, mais Adam avait insisté pour me raccompagner. Je m'assis donc sur le siège du côté passager, et frottai mes mains afin de me réchauffer.
"Tu connais un médicament qui s'appelle Aricept ou Exelon ? "
J'avais posé la question sans vraiment réfléchir pendant qu'Adam s'installait sur son siège.
"Non... Pourquoi ? me demanda-t-il
-Je... je crois que ma mère prend ces médocs...
-Désolé, j'en ai aucune idée, surement pour les maux de tête ?
-Surement oui. " J'avais dis cela dans un murmure en tournant ma tête vers la fenêtre.
Adam se gara devant chez moi. Je lui fis la bise avant d'ouvrir la portière et de me diriger vers ma maison. Je jetai un dernier coup d'œil derrière moi. Sa voiture était toujours là. Il me faisait rire car je savais qu'il ne partirait pas tant qu'il ne me verra pas entrer. Un vrai papa. J'ouvris la porte et enlevai mes chaussures à l'entrée. Je regardai l'horloge: "2h37", je me dirigeai donc vers ma chambre. Une fois couchée dans mon lit, je traînais sur mon téléphone jusqu'à m'endormir.
Mes yeux peinèrent à s'ouvrir, encore fatiguée de la veille. J'étais tellement bien emmitouflée dans mes draps que je ne voulais pas en sortir. Je prenais bien le temps d'étirer tout les membres de mon corps, laissant un bâillement traverser mes lèvres. Au bout d'un certain moment, je décidai de sortir de mon lit, et de me dirigeai vers la salle de bain.
Une fois préparé pour la journée, je descendis vers la cuisine. Arrivée en bas, je pouvais entendre quelqu'un ouvrir les placards et les refermer aussitôt.
"Bonjour ma puce, tu sais où est le sucre ?" me demanda mon père sans même me regarder, la tête dans les placards.
Sans lui répondre je pris le pot de sucre qui était sur le plan de travail, ou était posé sa main gauche, et lui donnai. Il me remercia et alla s'asseoir près de son café. Ne voulant pas passé une minute de plus dans la même pièce que lui, je pris un yaourt et me dirigeais vers le salon. Avant de passer la porte, mon père m'interpella. Je m'arrêtai et me retournai vers lui.
"J'ai oublié de te dire, l'épicerie au-quelle tu as postulé à appeler ce matin. Ils veulent te voir cet après midi."
-Ok." Sans attendre, je quittai la cuisine.
J'avais beau essayer de me concentrer sur la télé, mon esprit était ailleurs. Mon père était belle est bien revenu. Cependant pour combien de temps ? Combien de temps devrais-je supporter sa présence ?
Après avoir fini mon yaourt, je décidai de monter me préparer pour aller à l'épicerie. Il me fallait bien chercher un travail. Je ne me voyais pas rester enfermer ici toutes mes journées à attendre que la nuit tombe pour pouvoir recommencer une nouvelle. De plus, j'étais presque sûr d'être prise à ce job. La ville n'était pas si petite, mais très peu de jeunes restaient ici pendant les vacances d'été. Je devais donc être l'une des seules à postuler pour ce travail en ce moment. Du moins je l'espère.
J'enfilai mes converses et sorti de chez moi. L'épicerie se trouvait au centre ville, il me fallait donc prendre le bus.
Lorsque j'ouvris la porte, le bruit des petites cloches, accrochées au dessus de celle-ci, résonnèrent dans toute la pièce . Je me dirigeai vers le comptoir, cherchant du regard celui qui menait ce petit endroit. Il n'y avait personne. Je me mis à observer autour de moi. L'épicerie était assez petite, et très vintage dans le genre. Des étagères en bois, et des cartes postales accrochées aux murs. L'épicerie dégageait une atmosphère assez convivial.
"Que puis-je faire pour vous ?"
J'étais tellement concentrer à regarder cet endroit que la voix me surprit. Un homme assez âgé sortit d'une porte qui se trouvait derrière le comptoir.
"J'ai reçu un appel ce matin disant que vous vouliez me voir, répondis-je avec un sourire peu naturel.
-Vous devez être Moïra Mitchell ?
-C'est bien ça.
-Très bien.
Il prit ce qui devait être mon C.V et reprit:
- Vu votre C.V, vous avez peu d'expérience niveau professionnel. Mais cela n'est pas un problème, il faut bien commencer quelque part. De plus, j'ai besoin d'aide en ce moment. "
Il releva la tête de mon C.V et m'affichait un sourire plein d'enthousiasme. J'ai pu remarque sa fossette, bien marquée par ce qui a du être de belles années dans sa vie.
" Je dirai donc, que tu peux commencer à travailler la semaine prochaine ?
-Je... oui.
J'étais assez déconcerter par la rapidité de mon entretien.
- Je t'enverrais la paperasse habituel à l'adresse que tu m'a donné, et ce sera tout.
-Merci beaucoup monsieur... ? demandais-je
-Appelle moi Tom.
-Alors, merci Tom "
Je souris à Tom, d'un sourire qui se veut, cette fois ci, naturel et sincère, et sortis de l'épicerie. Je décidai de me balader un peu avant de rentrer chez moi, et profiter du beau temps qu'offrait ce début de printemps.
Arrivée devant chez moi, je ne vis pas la voiture de mon père qui était garer devant la maison quand j'étais partis. J'en étais ravie. Surement repartit à son "travail". M'enfin, il n'était pas là, cela suffisait.
J'ouvris la porte et criais afin de recevoir une réponse. Personne ne répondit. Étrange. Je montai les escaliers pour rejoindre ma chambre. En arrivant à l'étage, je surpris ma mère, dos à moi, planter au milieu du couloirs. En m'entendant monter les marches, elle se retourna vers moi.Elle affichait un visage paniqué.
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Moïra
RomanceUne fille isolé de ses rêves qui aime voler le quotidien des autres. Moïra aime se balader la nuit, lorsque les rues sont les plus sombres. Se faufiler en douce dans la maison qui attirera le plus sa curiosité. S'immerger dans un monde différent du...