Je ne savais quoi penser de ce que je voyais là. Ma mère était devant moi, le regard paniqué et perdu au milieu du couloirs. Elle se rongeait les ongles et transpirait de peur. Mon cœur battait plus vite. J'avais la conviction que c'était mon père qui l'avait laisser dans cet état. Ça ne pouvait être que lui. Ils ont du encore se disputer, et qui sait, peut être que cette fois-ci il s'était emporté et avait porter la main sur maman. C'est peut être pour cela qu'il était pas là. Mille scénarios défilèrent dans ma tête. Peut importe ce qu'il s'était passé, la colère était présente en moi, et j'en voulait encore plus à mon père."-Maman ? "
Je m'approchais d'elle très lentement, de peur de la brusqué. Une fois arrivé à sa hauteur, je pris son bras. Dès que ma main fut en contact avec sa peau, elle tourna les yeux furtivement vers moi et lâcha un profond soupir de soulagement. J'était déconcerté, à travers la peur qu'elle éprouvait elle essaya de dégageait un vaste sourire, mais en vain.
"-Je...Je cherchais la salle...la salle...de bain..."
Je voyais bien qu'elle avait du mal à s'exprimer mais lui laissai le temps de reprendre ses repères. Elle pointa de son doigt maigre ma chambre avant de fermer les yeux et d'indiquer la salle de bain.
"-Et j'ai eu un moment de panique, je dois juste être fatigué chérie...
-Mais il est à peine...16h00." dis-je après avoir regarder mon téléphone.
Elle haussa les épaules et pris sa tête entre les mains comme pour mieux réfléchir. En la regardant de plus près je vis que son pantalon était trempé.
"-Maman...tu t'es mouillée !
-Humm..."
Elle sembla étonner également, car elle baissa la tête pour toucher le tissus humide. Elle était terriblement gênée, elle n'essaya pas de dire quoi que se soit et se tourna pour se diriger vers la salle de bain. Quelques secondes plus tard j'entendis l'eau coulée. Je m'approchai de la porte pour lui proposer mon aide, mais elle répondit négativement. Cette fois-ci, c'étais moi, la fille perdue au milieu de ce couloirs. Qu'avait fait mon père pour la mettre dans cet état, au point d'uriner au milieu du couloir ? Ma mère était terrifiée, et son histoire de salle de bain était bidon. Encore une fois elle me mentait. Tout ça pour protégé papa, j'en était sur.
L'eau se coupa. Cela faisait une bonne demi-heure qu'elle était sous la douche. Le ciel se couvrait doucement à travers ma fenêtre, assombrissant ma chambre. J'essayais de remettre mes idées en place. Je pris le livre qui traînait sur ma table de nuit, et continuai ma lecture là où je m'étais arrêtée.
J'avais lu un bonne parti du livre quand mon ventre gargouilla. Je décidai de me lever et d'aller préparer à manger pour ma mère et moi. Avant de descendre, je passai devant sa chambre pour prévenir que c'était moi qui cuisinais ce soir. Une fois en bas, j'enfilai le tablier et commençai à suivre la recette des spaghettis à la bolognaise. C'était l'un de ses plats préférés à maman et à moi. Le couteau à la main, je m'attaquai à la viande.
Trois quart d'heure plus tard, le plat préparé, j'appelai ma mère pour qu'elle descende. Après trois fois où j'avais crié son nom, je décidai de monter dans sa chambre. En ouvrant la porte, je l'a vis se mettre en pyjama, et sa couette tiré, comme si elle était prête à aller dormir.
"-Tu ne veut pas manger ? "
Elle affichait un air crédule, et regarda l'heure.
"-Ah oui..."
Encore une fois j'était perdue. Je l'avais prévenue pourtant, et elle était prête à aller se coucher comme si de rien n'était. Elle devait surement être gêné de la scène de tout à l'heure et cherchait à m'éviter. Elle passa devant moi et descendit les escaliers. Sa dépression, ou je ne sais quoi,prenait des tournures inquiétantes.
Le repas se faisait en silence. On entendait seulement les bruits des fourchettes qui cognaient contre l'assiette. Ma mère avait décidé de ne pas m'adresser ne serait-ce qu'un mot. Je me contentai donc de manger et de la laisser dans ses pensée. En me servant un verre d'eau, la porte d'entrée claqua. Mon père entra dans la cuisine, encore sa sacoche à la main, et vain s'asseoir à table. Je jetai un coup d'œil à ma mère pour voir sa réaction. Elle ne fit rien, elle se contenta de sourire à son mari et de répondre à son baiser. Je regardai tour à tour mes parents qui se souriaient comme si rien ne s'était passé entre eux. Comment peuvent-ils être aussi hypocrite l'un envers l'autre. Cela me dépassait.
"-Demain j'ai un dossier important à rendre, je rentrerai sûrement tard chérie" lâcha mon père pendant qu'il se servait dans les spaghettis.
Mon père travaillé dans les assurances, un travail assez léger en devoir. Il était parti pendant plus de deux semaines pour pouvoir toucher une promotion et monter en grade dans son job mais il n'avait pas réussi. En sachant qu'il occupe un poste assez bas, j'avais du mal à croire en son excuse du dossier à rendre. D'un coup, les scènes me revinrent en mémoire comme un flash. Mon père était derrière sa voiture garé dans une rue isolée, où malheureusement j'avais décidé de passer pour rentrer plus rapidement des courses, s'occupait à embrasser une autre que ma mère. J'étais restée figée, les larmes avais commencé à couler.
"-D'accord"
La voix de ma mère me paraissait lointaine. Je ne pouvais plus rester dans la même pièce qu'eux. La colère qui s'était quelque peu endormi se réveilla en moi. D'un geste décidai je me levai de ma chaise, prit mes converses et partis de la maison. Il faisait frais dehors, et même si j'étais habillée d'un simple débardeur, je n'avais pas froid. Je courrai le plus loin possible de chez moi, cherchant les coins les plus sombre de la ville. D'habitude j'aimais rester assez près de chez moi pour pouvoir revenir assez vite, mais cette fois-ci je cherchais à m'en éloigner. Ma respiration était rendue forte et rapide. J'avais l'esprit confus par tout ce que je venais de voir aujourd'hui, j'en devenais complètement folle et il fallait que j'oublie ne serait-ce qu'un instant ma vie à moi. J'avais ce besoin de m'évader.
Après je ne sais combien de temps à courir, je décidai de m'arrêter et de regarder autour de moi. Je devais être dans la ville d'à côté. Les structures étaient différentes. Les murs des maisons était lisses, et étaient toutes bien séparées les unes des autres par des portails en bois. Je pris mon temps de choisir la maison dans laquelle j'allais m'introduire. Malgré le soleil couché, il était encore assez tôt, j'allais donc pouvoir rapidement repérer celle qui était vide. Je m'assis donc sur un banc posé au milieu de la rue et après cinq minutes à attendre, j'avais repéré la petite maison au bout de la rue. Sans plus tarder, je me dirigeai vers celle-ci. La porte était plus épaisse par rapport à celles qu'on pouvait voir dans ma ville. Il me fallut donc plus de temps, mais cela ne m'empêchait pas de l'ouvrir. Une fois à l'intérieur, j'étais plongé dans le noir et le planché grinçait sous mes pas. La pièce dans laquelle j'entrai était faiblement éclairée par la lumière que dégageait la lune. Je pouvais ainsi repérer les escaliers. Sans trop réfléchir, je les montais une à une en observant les cadres accrochées sur le murs. C'était une famille de deux enfants. Deux filles pour être plus précises,l'une d'un peu près mon âge, et l'autre autours des dix ans je dirais. En arrivant en haut, quatre portes s'offrirent à moi. Je décidait de prendre celle plus à gauche. C'était une chambre, et à en deviner par la chaise remplie de vêtements et un lit border de photos de vacances, elle appartenait à la plus grande. Une grande fenêtre dominait la pièce. Elle était ancienne, les contours étaient tout abîmés et la poignée en bois très utilisée. Elle donné sur le jardin, qui n'était pas si haut. J'ouvris son armoire, et découvrit un style simple. Des t-shirts pas très élaboré et énormément de paires de jeans. Elle était sans doute pas très compliqué à habiller, et au vu des photos, c'était pas difficile pour elle d'être jolie. J'ouvris les tiroirs de son bureau. Du maquillage, encore des photos, et quelques babioles y traînaient. J'inspirai profondément en fermant les yeux, m'imaginant vivre dans cette pièce remplie de personnalités et de rêves. Je commençai à regarder sa bibliothèque quand je fut arrêter par des bruits du côté de la fenêtre. Je n'avais pas eu le temps de me cacher que quelqu'un ouvrit la fenêtre, et d'une jambe après une autre entra dans la même pièce que moi.
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Merci d'avoir lu jusqu'ici.
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Moïra
RomanceUne fille isolé de ses rêves qui aime voler le quotidien des autres. Moïra aime se balader la nuit, lorsque les rues sont les plus sombres. Se faufiler en douce dans la maison qui attirera le plus sa curiosité. S'immerger dans un monde différent du...