Moïra

Chapitre 7: "rien n'a été volé"

Tom me montrait à quoi correspondait chaque étagère de l'épicerie. Celles qui exposaient particulièrement les aliments, et nourritures se trouvaient plus à l'avant de l'épicerie. Tandis que les produits, plus centrée hygiène, étaient au fond. Je prenais note mentalement de tout ce qu'il disait. Je ne voulais pas faire mauvaise impression dès le premier jour. Il termina sa visite par m'expliquer comment fonctionner la caisse. "Rien de très compliqué", avait-il dit, ce qui était le cas, quelques minutes devant la machine, et je savais déjà différencier les multitudes de touches présentes.

"Bon...je pense qu'on a fait le tour. Je vais pouvoir ouvrir la boutique. Tu t'occuperas des premiers clients, mais ne t'inquiètes pas je suis là au cas où tu aurais des questions."

Après ces mots, Tom quitta le comptoir pour aller tourner la pancarte, afin que le côté "Fermé" soit orienté vers nous. Je sentis un léger stress monter en moi. J'avais peur de ne pas savoir comment bien accueillir les clients, qui devaient certainement être des petits habitués à l'épicerie. La cloche de l'entrée sonna, signe d'un premier client. Je respirai un bon coup, afin de commencer ma journée.

La matinée c'était plutôt bien passer. Tom m'appela à l'arrière du magasin, et je ne pris pas plus d'une seconde pour le rejoindre.

"Tu as été formidable, un très bon début. Je te laisse ton après-midi, je ne pense pas qu'on aura beaucoup de monde à partir de maintenant, il y a plus que les petits vieux comme moi qui font leur course ici, dit-il en rigolant.

-Merci beaucoup, je reviens donc demain ? demandai-je avec un sourire des plus francs.

-Oui, à demain alors, mais cette fois-ci vers 15h."

Je lui rendis mon tablier, et pris mes affaires avant de quitter l'épicerie, où il restait plus que deux-trois personnes errant dans les rayons. En passant la porte, je fus éblouie par le soleil. Je fus tellement concentrée toute la matinée que j'en avais presque oublié qu'il faisait jour. Ma montre affichait 14h03 , je trouvai dommage de rentrer si tôt chez moi. Je décidai donc d'aller rendre visite à Adam à son travail. Je ne pense pas que cela le générait, du moins je l'espère. De plus, à cette heure là, il ne devait pas y avoir grand monde.

Finalement, le bar ne se situait pas très loin de l'épicerie, et en moins d'un quart d'heure à pied j'y étais. Je passai la porte. La salle était presque vide, mais j'aperçus Adam laver les verres restants. Je m'assis à ma place habituelle.

"T'es venue rien que pour moi, hein? "

Je pouvais deviner à son ton, qu'il avait dit cela en esquissant un sourire.

"Surtout pour tes cocktails, mais disons, si ça peut te faire plaisir, que oui."

Il se tourna vers moi et affichait un visage chaleureux, tout en continuant à essuyer la vaisselle.

"Alors ta journée ? demanda-t-il

-J'ai commencé à travailler à l'épicerie du coin.

-Chez Tom ?

-C'est ça. Il est tellement adorable, j'aurai pas pu imaginé mieux comme patron."

Adam se racla la gorge de façon à ce que je le remarque. Je pris une demi-seconde à comprendre, puis en pouffant de rire je lui répondis:

"Toujours faut que tu ramènes ton derrière. T'es même pas celui de ce bar en plus.

-Ça va, on peut dire je suis à demi-patron , ça marche non ?

-Ça dépend dans quels mondes parallèles je me situe. "

Il plissa les yeux à ma dernière phrase, surement pour chercher la logique de mon commentaire. Je rigolai et lui demandai de quoi rafraîchir ma gorge. Il posa mon verre devant moi et s'occupa des autres clients. Je sirotai ma boisson, quand j'entendis d'une oreille peu attentive la porte s'ouvrir pour se refermer aussi vite. Je sentis une personne s'asseoir à deux sièges du mien. Je vis Adam revenir au comptoir pour s'occuper de ce nouveau client. A ses premiers mots, je tournai la tête vers elle. C'était une femme doté d'une belle chevelure.

"Comme d'habitude Adam, demanda-t-elle"

Adam s'empressa de préparer la commande. La femme en question avait l'air quelque peu irrité, cela se voyait à la façon dont elle pianotait ses ongles sur le bois de la table. Elle posa son téléphone sur le bar avant de regarder vers la porte par laquelle elle était entrée. Adam arriva et lui tendit son verre.

"Toujours pas réparer ton téléphone? " avait-il ajouté en jetant un coup d'œil à celui-ci.

La femme, se retourna brusquement avant de regarder l'objet en question.

"Non, pas eut le temps encore, cette connerie fonctionne une fois sur deux maintenant. Stupide chien, dit-elle en ronchonnant

-T'es sûr que c'est lui ? Je t'ai déjà dit que ça me sonnait bizarre.

-Pour mettre le bazar c'est le roi, crois-moi, et puis pourquoi Safia serait entrée dans ma chambre, hein ? "

De ce que je pouvais en deviner, cette discussion avait déjà eu lieu ultérieurement, mais maintenant que j'étais lancée sur écoute, je ne m'arrêterai pas avant le fin mot de l'histoire.

"Je sais pas moi, c'est une gosse après tout. Toi-même tu m'as dit que ta fenêtre était grande ouverte, t'as pensé à un vol ? renchérit Adam.

-Bah oui, mais rien n'a été volé. T'inquiète pas, je suis presque sûr que c'est mon chien, ou alors Safia qui a fait évader son petit copain secret quand je suis rentrée. "

Elle avait fini par rire de ce qu'elle racontait. Moi, je m'étais figé. Je ne l'avais pas reconnu, en même temps comment l'aurai-je pu ? La femme qui se plaignait de son téléphone cassé, que j'avais cassé le soir où je mettais fait chopper. C'était donc sa copine. J'avais probablement fait tomber son tél avant de mettre enfuie par la fenêtre en ayant tout mis par terre. A ce moment, je laissai un billet sur la table et parti le plus discrètement possible, ce qui était débile, parce qu'elle ne me prêta aucune attention. Seul Adam me fit signe avant que je quitte le bar.