Five Nights At Freddy's : Si Le Destin Avait Été Différent ?

Chapitre 17 : Les Après-Coups Du Nouveau Gérant Et D'Alyssa

  L'obscurité se fit encore plus sombre que précédemment, tel un gigantesque rideau s'abaissant sur la scène lors du final d'un fabuleux spectacle. Cependant, à la différence d'une scène de spectacle sur laquelle les comédiens saluaient avec enthousiasme leur public pour ensuite prendre congé, les deux acteurs ici présents demeuraient assis sur le sol, immobiles, se serrant l'un l'autre dans leurs bras, profondément déconcertés et anéantis par les tragiques événements récents. Même si, après tout ce qui s'étaient passés, ils devaient affronter les méfaits de la vie ensembles, Alyssa et Mathis n'avaient nullement les mêmes préoccupations qui hantaient chacun d'entre eux. Alyssa, elle, repensait malgré elle à l'épouvantable vision du meurtre de sa défunte mère qui avait eu lieu devant ses propres yeux, alors remplis d'un profond désespoir et d'une confusion sans pareille au moment des faits. Elle revivait tortueusement le moment précis où sa vie avait entièrement basculée, prenant ainsi un tout autre chemin, rempli de tourments et de regrets. La pauvre petite avait beaucoup de mal à accepter la dure réalité et, de ce fait, elle s'en voulait affreusement pour ce qui venait de se produire. Elle était convaincu qu'elle aurait du tenter quelque chose afin d'éviter ce terrible désastre, comme réagir courageusement face au danger, frapper le tueur à la tenue de couleur pourpre ou encore se sacrifier en s'efforçant de le ralentir afin que sa mère puisse avoir le temps de s'enfuir... Mais non... Elle n'avait rien fait de tout cela, et c'était justement ce qu'elle se reprochait : elle avait pris la décision d'obéir à sa mère, même si son cœur en souhaitait le contraire, en prenant la fuite plutôt que de rester au chevet de celle qui lui avait donné la vie dans ses derniers instants... Néanmoins, elle oubliait de prendre en considération un élément non négligeable à propos de l'accomplissement de ses éventuelles actions : elle n'avait que dix ans. Or, son agresseur devait avoir une vingtaine d'années. En dépit de ses nombreuses remontrances sévères envers elle-même, son innocence la préservait, l'empêchant ainsi d'imaginer les conséquences que ses gestes auraient eues si elle avait opposé la moindre résistance. Oui, son ignorance aurait pu lui être fatale, en sachant ce qu'aurait pu faire cet homme à l'esprit complètement détraqué. C'était d'ailleurs en agissant comme elle l'avait fait qu'elle était parvenue, sans le savoir, à sauver sa vie au détriment de celle de sa mère. Le sacrifice de sa mère n'aura pas été en vain, contrairement à ce que pensait Alyssa.

  Aussi, l'état d'âme qu'elle éprouvait en cet instant difficile était la copie conforme de celle que Mathis avait eu lorsqu'il avait l'âge d'Alyssa, le soir de la disparition mystérieuse de ses meilleurs amis. Lorsqu'il avait eu l'occasion de se détourner de sa futur mort, celui-ci l'avait saisi en parvenant à s'enfuir de la scène de crime. Depuis, il s'en voulait horriblement du comportement qu'il avait adopté, à l'époque, qu'il jugeait "lâche". Mais, tout comme sa protégée, il n'avait pas eu le choix sur le fait d'avoir agit comme il l'avait fait car, une fois que les personnes que l'on chérissait le plus avaient tristement quittées ce monde, il était alors impossible de les ramener à la vie. Leurs deux esprits, pourtant différents l'un de l'autre, était malheureusement tourmentés par leurs différentes expériences vécues. La culpabilité ne cessait de les accabler, rongeant jusqu'au sang une petite fille au cœur d'or et un jeune homme innocent qui ne méritaient pas d'être confrontés à ce supplice infernal.

  Quant à Mathis, ses préoccupations actuelles, résidant au plus profond de son être, s'étaient effroyablement assombries, à tel point que celles-ci abritaient secrètement un désir de vengeance pure et cruelle contre leur conspirateur. Pourtant, il y avait à peine une demi-heure, le jeune homme au courage d'acier possédait encore tous ses esprits. Puis, en ayant sauvé Alyssa d'une collision avec le véhicule de service du policier, la fillette lui avait expliqué les raisons de son état misérable, du au départ de sa mère. Lorsqu'il avait lu la lettre, qui détaillait les agissements lugubres de son auteur, sa bienveillance s'était envolée. Mais il ne devenait pas fou, non, bien au contraire : il commençait tout juste à comprendre le véritable danger que représentait ce meurtrier. Avant que ses sombres pensées apparaissent, il avait tenté de réfléchir à une solution qui aurait pu permettre d'arrêter les activités malsaines de Vincent une bonne fois pour toute. Cependant, étant animé par son récent désir de représailles, cette frayeur avait laissé place à un feu brûlant, emplie de rage dans son cœur dévasté par les injustices dont il avait été victime.