Chapitre 21 : Combat Contre Ses Démons Intérieurs.

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   Tic, tac, tic, tac... Les fines aiguilles de l'horloge appartenant à ces lieux maudits ne furent pas encore décidées à interrompre leur fameux rituel. Elles se contentaient uniquement de tournoyer sans relâche sur elles-mêmes à un rythme régulier, sans aucun but précis, entraînant dans leur mouvement répétitif un minuscule bruit sonore qui se dégageait plus ou moins bruyamment du mécanisme de l'horlogerie. Ceci avait plutôt tendance à créer une insupportable sensation que le temps était compté. Les secondes s'égrainèrent à vitesse grand V afin de muter sous forme de minutes, de même que les minutes, s'écoulant une à une, se regroupèrent ensemble pour ainsi former l'unité des heures. Hormis ces nombreux petits tintements émis à chaque seconde, la pizzeria baignait encore et toujours dans une puissante atmosphère où seul l'effroi était en mesure de régner. 

  La masse de brume noire à la robuste musculature métallique pavanait aisément par-ci par-là, telle une somptueuse lionne errant habituellement sur son royaume désertique. Cette créature, dont l'identité échappait encore à notre héros, rodait non loin de l'endroit où était supposé se situer sa brave enveloppe corporelle qui, pour l'instant, n'avait subit aucun réel dommage. L'adoption de ce comportement pour le moins étrange définissait en tout point l'enthousiasme éprouvé envers le fait que son plan ait fonctionné à la perfection. Sa mise en fonction paraissait se dérouler telle qu'elle l'avait si bien imaginée à l'aide de sa lucidité perspicace et objective. Le piège tendu, que renfermait le minuscule cadeau "empoisonné", s'était abattu avec une impressionnante efficacité sur l'être dont elle avait convoité la venue depuis si longtemps. Néanmoins, le mécanisme de ce piège était purement psychique, agissant simplement sur l'esprit conscient ou inconscient de la victime choisie avec soin. L'ombre pouvait sembler impitoyable, mais les sentiments éprouvés par cette dernière étaient si bien dissimulées qu'il était extrêmement difficile de connaître son réel plan d'action.

  Ses pupilles, illuminées d'une forte lueur blanchâtre, restèrent un moment immobiles, veillant avec certaine insistance sur son patient étendu sur le sol.  

- Je suis sincèrement désolée... C'est une rude épreuve que je viens de t'imposer. Mais c'est malheureusement le seul moyen que tu as pour te libérer de l'influence malveillante qui plane sur ta conscience, lui chuchota-t-elle doucement près de l'oreille.

  Elle transporta le corps inerte qui reposait sur le sol dans le coin le plus reculé de la pizzeria, à savoir un endroit très peu connu du grand public à l'intérieur duquel personne n'eut l'honneur d'en ressortir vivant. Désormais, le malheureux se retrouvait seul, enchaîné au cœur de l'épaisse forteresse qui le maintenait prisonnier sans même que celui-ci n'en soit informé. Une fois que ce fut chose faite, elle alla se faufiler au beau milieu du règne obscur et sans fin qu'exerçait l'effroyable pénombre, comme si sa présence ne s'était jamais manifestée auprès du dévalorisé.

  C'était ainsi que, durant un certain laps de temps, nul mouvement ne se produisit à travers l'éternelle obscurité. Puis, un homme aux cheveux bruns, anciennement allongé de tout son long sur le sol peu confortable, perturba cette lourde absence de vie. Il se redressa difficilement sur ses deux jambes exquises si frêles à l'aide d'une longue table se situant non loin de là. Il en saisit les extrémités avec une impressionnante fermeté à défaut de ses gestes hésitants et incontrôlés, jusqu'à ce qu'il soit enfin apte à totalement se maintenir debout. Le type de déplacements qui s'ensuivit était typiquement bancal, telle une démarche comparable à celle d'un zombie fraîchement contaminé par un virus prévu à cet effet.

  Peu de temps après, une minuscule et étincelante petite goutte d'eau vint s'écraser sur la nuque dévoilée du jeune homme puis déferla longuement jusqu'au bas de son dos musclé. Le court trajet parcouru par celle-ci se fit à son insu. Dans un premier temps, il ne prêta aucune réelle attention face à ce léger détail à l'importance insignifiante. Cependant, après avoir entamé une démarche aux pas plus ou moins maladroits, le contact glacial du liquide se déploya à travers la totalité de son corps, le faisant frissonner de la tête aux pieds. Intrigué par ce froid qui se saisit subitement de lui, il dévia aléatoirement sa vue d'un côté de la pièce à un autre pour finalement en conclure qu'il ne logeait plus à l'intérieur de l'enceinte de la pizzeria dévastée. Ce ne fut également qu'à partir de cet instant qu'il parvint à détenir le plein contrôle de ses membres partiellement affaiblis, ainsi que de son esprit, comme si le fameux liquide l'avait miraculeusement libéré de l'emprise d'une hypnose indésirée, celle-ci étant probablement engendrée par l'odieuse malédiction Fazbear.

Five Nights At Freddy's : Si Le Destin Avait Été Différent ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant