Deux semaines, déjà deux semaines que mon père et moi avions élus domicile dans le domaine des Malfoy.
Papa m'avait dit qu'on ne resterait pas longtemps, mais après deux semaines, toujours rien. Tous les matins, la même chose : Fili arrivait silencieusement (ou presque) à 8h pile, pour m'apporter mon petit-déjeuné et quittait la pièce. Le petit elfe était un peu maladroit et nouveau dans son métier, alors il laissait toujours quelques tâches sur le sol, ou la porte se refermer dans un vacarme. Ce qui me valait chaque matin d'être réveillée à la même heure.
Ce matin encore, il s'était passé la même chose, je levais la tête vers l'horloge au dessus de la porte : il était bien huit heure. Pour ne pas traîner, je décidais d'ouvrir les rideaux de la chambre afin d'y voir plus clair. Mais lorsque je levais la main pour atteindre le rideau, une douleur atroce traversa tout mon corps, comme si toutes les douleurs du monde venaient de passer, elle passa de ma main et se propagea dans tous le reste de mes os, mes muscles, mes entrailles. Sous le coup, je tombais au sol, ne pouvant plus déplacer un membre. La douleur monta jusqu'à mon cerveau et ce fut la pire migraine qui n'eut jamais existé, j'avais l'impression que mon crâne allait se fendre en plusieurs morceaux et que mon cerveau fondait, je ne pouvais pas crier ou parler, j'étais allongée au sol immobile. Si quelqu'un arrivait à ce moment précis dans la pièce, il aurait pu penser que je fixait simplement le plafond, calmement. J'eus l'impression que cela durait une éternité.
La douleur ne s'estompa pas, elle se stoppa, comme si on me l'avait arrachée. Je tentais un mouvement et tous mes membres pussent bouger. En essayant de faire peu de bruit, je me relevais et décidais de rejoindre le premier étage pour m'asseoir dans le salon. Mais dès mon premier pas, je ressentis la douleur qui s'était évaporée, elle retomba, mes bras et mes jambes étaient engourdis. Je souffrais, mais si je restais dans la chambre, quelqu'un passera sûrement me voir. Alors avec beaucoup d'effort je marchais jusqu'à la porte, je posais une main sur la poignée, mais j'eus besoin de la seconde pour pouvoir l'actionner, avec toute la volonté que j'eus, je m'avançais dans le couloir désert et marchais jusqu'à l'escalier. Poser ma main sur la rambarde me donna des sueurs froides et descendre la première marche me fit tourner la tête mais je réussis à arriver en bas avant de tomber. Toute transpirante, je me rendis dans le salon, pensant être seule, mais mon père était là, assis sur un fauteuil, en pleine lecture.
"- Bonjour papa. Dis-je en m'allongeant sur l'énorme divan
-Tout va bien? demanda t-il en levant les yeux vers moi."
J'hochais la tête et tenta de me relever pour le prouver mais lorsque je fus debout, la tête me tourna et tout ce que je voyais était noir, j'entendais vaguement mon père m'appeler au loin, ce que j'entendais surtout, c'était un balais voler dehors, j'entendais quelqu'un frapper dans un ballon, je pouvais entendre Drago parler dans le jardin, je pouvais entendre madame Malfoy dire à Fili que son mari arrivait ce soir. Pendant un moment, je pouvais percevoir tous les sons qui passaient dans le manoir entier.
"OANA"
Mon père hurla et j'eus l'impression que tout explosa à l'intérieur de mon crâne, mon cerveau, mes tympans. Cette fois-ci, je n'entendais plus rien, je ne voyais plus rien, et je n'eus plus conscience de rien.
En un sursaut, j'ouvris les yeux, mais cela fut une erreur puisque la lumière du jour m'aveugla quelques secondes. Après cela, j'inspectais la pièce des yeux. J'étais dans "ma" chambre.
Je soupirais et essayais de me relever, je ne ressentais aucune douleur ce qui facilita la chose. Je posais mes pieds au sol et regardais sur la table à côté de moi, un verre de jus de citrouille et un plat m'attendais. Je tendis le bras et saisis fermement le verre, mais aucune douleur n'apparut, je continuait en commençant mon repas, saisir les couverts ne me faisait aucun mal. Après cela, je décidais alors de quitter la chambre pour voir l'extérieur.
