Prologue

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J'étouffe.

J'étouffe constamment, mais ce soir c'est autre chose. J'étouffe entourée de ces centaines de personnes dont je ne connais même pas le quart. Un sourire forcé s'affiche et restera affiché encore longtemps sur mon visage. Ce rouge à lèvres qui le met tant en beauté m'attire des compliments aussi nombreux que les bijoux que je porte. Je me sens lourde. Lourde de fatigue ? J'avoue que le nier serait inutile. Je suis fatiguée. Fatiguée de faire semblant d'être confortable dans ce caftan rempli de perles chacune aussi précieuse que sa voisine. Je n'en peux plus de faire semblant d'apprécier cette soirée, mais surtout d'aimer ma vie. Mon quotidien m'étouffe, mais patience Romaïssa. Encore quelques heures et tu t'offriras le plus beau cadeau de la soirée.

Perdue dans mes pensées, je sens une main se poser délicatement sur mon épaule. C'est ma servante préférée, ma chère Dalila.

— Allez ma chérie, c'est le moment de met-
— Oh Lila ! Pas encore, rétorquais-je.
— Je sais que tu en as assez, mais dis toi que celui-ci te plaira. C'est le plus joli caftan que ta Lila n'ait jamais vu.
— Tu dis toujours ça, tu n'es pas très crédible, répondis-je
— (rires) Allez, plus vite. Sa Majesté attend que tu te changes pour son discours.

Avec l'aide de 3 servantes, j'ai malheureusement réussit à enfiler ce que Dalila décrivait du plus joli caftan qu'elle n'ait vu. À vrai dire, en passant devant ce gigantesque miroir dans mon dressing, je me dis que cette fois-ci elle n'avait pas tort. Je me sentais différente, je me plaisais. La teinte rubis du tissu se mariait parfaitement à ma longue chevelure noire et lisse. Dommage que je n'ai pas pu m'attarder plus à mon propre reflet puisqu'on me tira et je me précipitai vers la grande salle où le discours du Roi commençait. À mon arrivée, tout le monde se leva.

— Bismillah Ar-Rahman Ar-Rahim, As-Salam 'Aleykoum. Merci à tous de vous être déplacés ce soir en honneur aux 18 ans de ma fille, Lalla Romaïssa. J'aimerais partageais notre immense joie à ma famille et moi avec vous tous ici présent. C'est un grand soir et je ...

Blablabla. Pour être franche, je connaissais déjà ce discours. Mon père avait passé toute la matinée à se pratiquer. En ce qui me concerne, mon attention, était plutôt rivé vers la grande horloge du Palais Royale de Rabat. 19h01. Patience, Romaïssa.

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J'aimerais avoir vos avis sur ce prologue. C'est ma première histoire sur WattPad et je prendrais en note chaque critique. Merci !

 « Étouffée, il la fit respirer »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant