Chapitre 8

413 57 30
                                    


NARRATEUR OMNISCIENT

— Merci mon frère, j'te les redonne dès que j'reçois ma paie, wAllah.
— Tranquille Majid, c'est rien .

Majid n'aimait pas emprunter aux gens sauf lorsque c'est nécessaire. Depuis la mort de son père, il avait apprit à se débrouiller seul. C'est la raison pour laquelle il avait arrêter ses études. Le manque d'argent s'aggravait puisque sa mère était femme au foyer. Majid s'était alors mit à travailler afin de subvenir aux besoins de sa famille. Il demandait de l'aide que rarement et en dernière option. C'étais sa façon d'être. Il ne dépendait de personne.

Il remercia sincèrement son voisin une énième fois avant de filer chez lui où se trouvait les trois femmes de sa vie. Pendant que Romaïssa se préparait à sortir, il s'isola dans sa chambre, puis prit un bout de papier et un stylo. Un sourire moqueur aux lèvres, il prit soin d'écrire ses quelques mots ;

« Les tartes aux pêches c'est mieux, t'as assez pour en manger. »

Il glissa le billet de 100 dirhams dans le bout de papier avant de plier le tout. Une fois dans sa poche, il sortit de sa chambre et raccompagna sa belle chez elle. Certaines personnes qualifieraient ses gestes de « galanterie », mais pour Majid c'était tout-à-fait normal. Rien que de l'imaginer se faire agresser comme la première fois où il vit son doux visage d'ange le faisait frissonner. Elle paraissait ne rien connaitre à la vie comme une fillette dans un corps de femme. Étrangement, ça ne déplaisait pas à Majid.

Tout en marchant, ils discutaient. C'est ce qu'il aimait d'autre avec elle. Chaque conversation était différente de la précédente. Cette sorte de connexion entre eux était naturelle. Romaïssa était tellement belle à ses yeux. Sa beauté intérieure était à rendre fou, sans parler de sa beauté extérieure qui redonnerait vu à un aveugle. Parfois, Majid pouvait la contempler des minutes entières sans décrocher le regard. À vrai dire, il y parviendrait même des heures s'il en avait l'occasion, mais il l'intimiderait beaucoup trop.

Avant de la laisser disparaître derrière le portail, Majid la retena. Il la serra si fort dans ses bras comme s'il ne voulait pas la laisser partir. Cette femme donnait le sourire à sa soeur et sa mère, elle méritait donc qu'il lui offre tout ce qu'elle désirait et ça le désolait qu'elle n'ait à vivre dans cette vieille maison. Alors que l'attirant parfum de Romaïssa lui chatouillait les narines, il se promit, comme à chaque fois qu'il la ramenait face au portail, de la faire habiter dans le plus beau Palais de cette planète. Quelles pensées folles ! Et oui, il était raide dingue d'elle. Il faufila sa main dans son sac et y inséra ce qu'il avait dans sa poche un peu plutôt. Cette même main parcourra le long du dos de la jeune héritière et se retrouva sur sa nuque. Majid avança et déposa le plus respectueux et sincère baiser sur le front que toutes femmes rêve. Puis, il lui murmura à l'oreille d'ouvrir son sac et la laissa derrière lui complètement déboussolée. Tout se passa si vite et il n'avait jamais autant apprécié un moment comme tel.

À son retour chez lui, l'appartement était plongée dans le noir. Ses deux raisons de vivres dormaient paisiblement dans leur matelas respectifs. Il les rejoignit et les embrassa délicatement afin de ne pas perturber leur sommeil. Depuis la mort de son père, Majid avait apprit à montrer à ses proches qu'il les aimait. Un peu maladroit au début, il faisait des efforts et c'était l'essentiel.

Le lendemain, après sa longue et pénible journée de travail, Majid se rafraîchît d'une bonne douche froide. Il était ouvrier et se cassait le dos tout les jours de midi à 23 heures sur des chantiers. En juillet, la température dépassait très facilement les 40° C. En plein air, c'était de très dur conditions de travail, mais Majid ne se plaignait jamais. Son père était passé par-là. Il avait 50 ans et travaillait encore. Tant que c'était pour les gens qu'il aimait, il ne disait rien. Alors, prenant son père comme exemple, Majid sortit de la salle de bain et rassura sa mère en lui disant qu'il avait passé une bonne journée. Puis, l'heure habituelle venue, il se prépara à aller ramener sa princesse à sa mère et sa soeur.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Aug 09, 2016 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

 « Étouffée, il la fit respirer »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant