Chapitre 5

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Le temps passa si vite en leur compagnie. Nawel et khalti Warda étaient tellement adorables, des vrais amours. Cette soirée m'avait grandement apaisé. J'agissais tel que je le voulais. Aucun protocole ne me soumissait à une fausse image de moi. J'étais moi-même. Je vivais et ça me touchait qu'elles appréciaient Romaïssa et non Lalla Romaïssa. C'est un tout autre sentiment. Malheureusement, toute bonne chose a une fin et je devais rentrer comme à mon habitude.

— Reviens demain benti. Ça me fera plaisir, m'invita Khalti.
— Grave Maïssa, passe demain midi. J'suis toujours à la caza, moi, ajouta Nawel.
— Elle reviendra pas. Tu l'as trop saoulé, matte comment tu l'as fatigué miskina, se moqua Majid.
— Même fatiguée, c'est une frappe ma sha Allah. Bien joué khey, hein ! répliqua sa petite soeur.
— Vas-y ferme ta gueule. T'es une de ces migraines sahbi, rétorqua-t-il.

Et c'était repartit. Khalti m'a jeté un regard désespéré. Majid et sa soeur c'est les versions humaines de Tom et Jerry. N'empêche, ils se calment rapidement lorsque leur mère intervient. Je suppose que trop de respect s'imposait. Un sketch ces deux-là.

C'est avec un grand sourire que j'acceptai de repasser leur rendre visite le plus tôt possible. Enchantée, je quittai l'appartement en compagnie du plus bel homme au monde. J'abuse peut-être, mais je le voyais réellement comme tel plus les jours s'écoulaient. Il embellissait à mes yeux chaque seconde qui passait et ce pour l'éternité. J'étais bel et bien rendu à ce stade. Ce stade où je me voyais bâtir mon avenir qu'à ses côtés. Sa présence m'angoissait de plus en plus. Il avait fait ressortir en moi une certaine timidité lorsqu'il posait son regard sur moi pour ne serait-ce qu'un instant. Il ne me laissait plus du tout indifférente et je craignais beaucoup pour la suite. La suite de nous deux.

Tout ceci pour vous dire que je n'ai pas réussit à décrocher l'immense sourire qui m'était littéralement scotché au visage. Après une bonne heure, je me suis finalement endormie dans mon lit...

Suis-je prévisible ? Parfois. J'en conclue donc que vous avez deviné où ai-je passé la soirée le lendemain. Je suis évidemment retournée chez eux et j'en ai été aussi ravie qu'à la première fois. Je dois avoué qu'elles ont conquît mon coeur largement plus rapidement que Majid. Au plus grand malheur de celui-ci, je ne faisais que de réclamer les deux femmes de sa vie chaque soir. « J'avais changé de camp ». Quel gamin ! Notre seul petit moment à deux étaient durant le trajet, à mon plus grand malheur également.

Quelques soirées chez Khalti s'étaient succédés et un soir où Majid regardait une reprise de match à la télévision, nous buvions un thé dans la cuisine. Soudainement, je me lançai sur un coup de tête ;

— Khalti, tu y crois au coup de foudre ?

Elle me regarda, légèrement étonnée, puis me répondit accompagnée d'un chaleureux sourire comme toujours.

— Et pourquoi je n'y croirais pas ? Tu y aurais le droit et moi non ?

Je n'ai pu m'empêcher de lui rendre son sourire.  Cette femme est une perle. On éclata de rire avec Nawel. Je sentais être la pauvre victime par ici. Sans comprendre, Nawel enchaina avec un sujet qui me mit mal à l'aise.

— Pourquoi tu passes jamais pendant la journée ? T'sais qu'on fait des siestes pour pouvoir veiller la nuit avec toi (rires).

Sa question m'avait prise par surprise même si je m'y étais préparée. Je lui répondis que mes parents ne me m'autorisaient pas sortir ce qui est totalement vraie. Je ne mentais pas, c'est déjà ça.

 « Étouffée, il la fit respirer »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant