** Eh oui un autre texte pour un concours où il fallait reprendre le début d'une phrase.**
Je ne savais pas qu'avec le temps, les choses changeraient. Que le fait de ne plus l'avoir dans ma vie m'apporterait autant de nouvelles choses. Aujourd'hui, je m'en rend compte. Peut-être que c'est trop tard, ou bien trop tôt. Peut-être même qu'au fond, c'est exactement le bon moment. Enfin, tout ce que je sais, c'est qu'au détour de ce café – alors que je n'attendais plus rien – mon cœur s'est remis à battre.
Cela faisait bien des années que cette partie de mon corps n'avait pas fonctionné, du moins pas normalement entre douleurs et faux espoirs. Comme je croyais avoir tant souffert, que plus rien n'avais de sens ou ne valait d'être vécu, j'avais même pensé en finir, oui, pour oublier. Oublier qu'en réalité tout était de ma faute et que je méritais bien de me retrouver seule, abandonnée.
Combien de fois ai-je tenté l'impossible pour ne plus avoir mal ? Je voulais que tout s'arrête, m'endormir et ne plus jamais rouvrir les yeux. Chaque jour me revenait en tête l'image terrible de ton corps couvert de sang, inerte ; de ce lit d'hôpital où tu demeuras les derniers jours de ta vie dans un profond sommeil qu'on appelle « coma ». Tu m'as laissé vide de réponses et pleine de questions, j'avais encore tant de choses à te dire, et avenir à tes côtés qui n'aura jamais existé.
J'ai voulu partir, partir loin, te retrouver où que tu sois, mais surtout je ne voulais plus souffrir de ton absence, de ce vide immense, de ce trou béant qui avait remplacé mon cœur.
Tout me manquait, ta voix, tes mots que tu avais pour habitude de glisser sur l'oreiller le soir avant de dormir, la matin en se levant. Ton corps me manquait, dans tes bras j'aurais pu rester des heures rien que pour te sentir près de moi, savoir que tu étais là, et tu étais censé être toujours là... Ton regard me manquait, tu avais des yeux magnifiques, et tu voulais encore voir tant de choses, et moi je voulais continuer de me plonger dans l'océan de tes iris et me perdre à travers toi. Je n'en aurai plus jamais l'occasion maintenant. Ton rire me manquait, quand tu riais je me sentais toujours bien, car le fait que tu sois heureux, il n'y avait que ça qui comptait. Mais tout ça je ne l'aurai plus jamais. Jamais.
Avec le temps les choses semblaient s'être atténuées, enfin c'est ce que je pensais. Mais en réalité ça allait de pire en pire. Je ne mangeais plus. Je ne dormais plus. Je ne sortais plus. Je ne parlais plus. Je ne riais plus. Je ne pleurais plus. Je ne vivais plus. Avec toi je suis partie peu à peu, disons que je mourrais à petit feu.
L'amour que j'avais pour toi m'a tué, les souvenirs m'ont abattu, j'attendais inlassablement que mon heure vienne. Mais j'avais beau attendre... rien. À force d'attendre j'ai voulu passer à l'acte, mais à force d'essayer sans jamais y parvenir, j'ai laissé tomber. Mais qu'avais-je fait pour mériter de souffrir autant ? Pourquoi n'avais-je pas le droit à la délivrance ?
Depuis j'ai arrêté de me poser des questions. J'avançais telle une machine sans savoir où aller.
Enfin jusqu'à ce jour.
Je l'ai vu entrer dans le café du coin, j'étais assise à ma place habituelle près de la fenêtre. Le ciel était nuageux, il pleuvait de temps en temps, rien de plus qu'une petite averse, mais mieux valait ne pas se trouver dessous. Certainement était-il venu se réfugier ici, à l'abri. Ses cheveux bruns dégoulinaient d'eau de pluie, sa veste en cuir lui avait permis de rester sec en dessous. Il commanda un café noir, avant de tourner la tête dans ma direction, prise en flagrant délit je baissais rapidement les yeux, ne voyant pas le sourire qu'il me lançait.
C'est alors que je sentis une présence, il était là, tout près. Mais je n'osais pas regarder.
— William, me dit-il en tendant une main.
Forcée de relever la tête je le vis sourire.
— Em-Emma, essayai-je de répondre.
La discussion s'enchaîna... Mon cœur n'avait cessé de battre la chamade tout du long. Cela faisait si longtemps que ce n'était pas arrivé, je me suis même surprise à rire, cela faisait tellement de bien. Et en voulant t'oublier, j'avais aussi oublié tout ça, oublié ce que c'était de se sentir bien, de vivre. Je m'interdisais le bonheur parce que tu n'étais plus là. Mais n'aurais-tu pas voulu que je sois heureuse ?
Ce jour là, j'ai repris le cours de la vie. Je ne dirais pas là où je m'étais arrêtée, mais c'était comme un nouveau départ. Je m'en voulais pourtant au début, éprouver des sentiments pour un autre homme que toi, toi qui m'était promis pour toujours. Mais tu aurais voulu que je sois heureuse, alors pour toi j'allais me reprendre et sourire, car grâce à toi j'avais appris à aimer, mais grâce à lui j'avais compris ce qu'était le bonheur. C'était une épreuve de ma vie, dure et insupportable mais je me devais de continuer, pour toi, pour moi, pour lui, pour que d'autres sourires nouveaux viennent remplir le monde de joie.
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Des mots, des textes en joie et peine...
PoetryComme le dit le titre, ici vous retrouverez chers lecteurs, « des mots, des textes en joie et peine». Je ne sais pas s'ils auront une signification pour vous, si vous comprendrez ou s'ils ne seront que mots et lettres éparpillés sans véritable expl...